la crypto pour tous
Rejoindre
A
A

L’Ethereum Foundation prépare la vente de 10 000 ETH pour financer ses projets

21h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Mikaia A.
S'informer Investissement

On ne se sépare pas facilement de ses bitcoins ou de ses ethers quand on est une baleine. Chaque mouvement est scruté, chaque transaction décortiquée par la communauté crypto. Et encore moins quand on s’appelle Ethereum Foundation, l’organisation au cœur du deuxième réseau blockchain mondial. Cette semaine, elle a annoncé vouloir céder 10 000 ETH, soit près de 43 millions de dollars, via des plateformes centralisées. Une décision qui alimente autant les débats que les bilans comptables.

Dirigeant sérieux place sac d’ETH sur balance, spectateurs choqués, graphique descendant derrière, tension dramatique, cristaux oranges illuminés.

En bref

  • L’Ethereum Foundation vend 10 000 ETH pour financer la recherche, les dons et les subventions.
  • La vente s’effectue via plateformes centralisées, en plusieurs ordres fractionnés pour limiter l’impact.
  • La communauté crypto critique ce choix, préférant l’usage des protocoles DeFi comme Aave.
  • La fondation conserve environ 224 800 ETH en trésorerie, équivalant à plus d’un milliard de dollars.

Ethereum Foundation : une trésorerie sous tension  

L’Ethereum Foundation, à qui SharpLink a acheté 10 000 ETH en juillet dernier, a confirmé sur X son intention de convertir ses ethers en plusieurs petites transactions. L’organisation justifie cette stratégie par la nécessité de financer ses programmes de recherche, ses dons et ses subventions. D’après ses rapports, la fondation détient encore environ 224 800 ETH, valorisés à plus d’un milliard de dollars.

Cette annonce n’a pas manqué de faire réagir la crypto-sphère. Le cofondateur de Gnosis, Martin Koppelmann, a interpellé directement l’EF en déclarant : 

Curieux. Qu’est-ce qui manque aux DEX pour faire cette opération sur des DEX ? 

La remarque illustre une frustration profonde : pourquoi une organisation qui milite pour la finance décentralisée choisit-elle un exchange crypto centralisé (CEX) pour liquider ses actifs ?

La réponse pourrait tenir en un mot : efficacité. En fractionnant ses ventes, l’EF limite les risques de glissement de prix et réduit l’exposition opérationnelle. Mais ce pragmatisme a un prix : celui de l’image, car il alimente le soupçon de trahison idéologique.

La colère des bâtisseurs : quand DeFi se sent trahie

La communauté crypto n’a pas tardé à réagir. Marc Zeller, fondateur d’AaveChan, a résumé son désaccord par une formule lapidaire : « Il suffit d’utiliser Aave ». Pour lui et beaucoup d’autres, il est incompréhensible que la fondation n’exploite pas les protocoles DeFi qu’elle contribue à faire grandir.

Un ancien ingénieur de Meta, Josiah Gulden, est allé encore plus loin. « Il existe de meilleures façons d’obtenir de la liquidité que de vendre massivement sur le marché », a-t-il affirmé

Vendre plutôt qu’emprunter n’inspire pas vraiment confiance dans la vision de l’EF pour ETH en tant qu’actif de trésorerie 

Ces critiques rappellent que, dans l’univers crypto, chaque décision technique devient une question philosophique. L’EF agit comme une institution classique qui sécurise ses revenus en fiat. Ses détracteurs y voient une contradiction avec la promesse initiale d’Ethereum : libérer la finance des intermédiaires.

Ethereum : transparence assumée ou compromission idéologique ?

Malgré les critiques, certains soulignent un point positif : la fondation joue la carte de la transparence. Contrairement à d’autres organisations, elle a annoncé sa vente avant exécution. Un collaborateur de la fondation, Binji, a tenu à relativiser la portée de la vente. Selon lui, les 10 000 ETH écoulés pèsent peu face à l’activité globale du marché. Il rappelle que, durant la même semaine, des entreprises de trésorerie ont acheté environ 403 800 ETH.

Ces chiffres replacent le débat à l’échelle d’un marché qui brasse des milliards chaque jour. Mais au-delà de la taille de l’ordre, c’est l’équilibre fragile entre idéologie et gestion pragmatique qui attire les projecteurs. 

La question n’est pas tant de savoir si 10 000 ETH feront bouger les prix, mais si la fondation trahit sa propre mission.

Quelques repères chiffrés

  • 43,6 millions $ : valeur estimée de la vente d’ETH. ;
  • 224 800 ETH : solde restant dans la trésorerie de la fondation ;
  • 15 % : plafond de dépenses opérationnelles fixé par la nouvelle politique ;
  • 2,5 ans : durée de réserve de liquidités prévue par l’EF ;

Ces mesures traduisent une volonté de discipline financière. Mais elles nourrissent aussi la perception que la fondation marche sur un fil : celui qui sépare le besoin de stabilité de l’exigence de cohérence idéologique.

Cette vente de 10 000 ETH n’est pas une première pour l’Ethereum Foundation. Déjà en juillet, elle avait cédé une quantité similaire à SharpLink Gaming, un acteur coté. Et plus largement, elle a l’habitude de débloquer d’importantes sommes pour anticiper les grands défis à venir. Récemment, elle a même mobilisé plusieurs millions pour préparer l’ère post-quantique, preuve que sa vision reste tournée vers la durabilité de son écosystème. Derrière chaque vente se cache la même équation : comment conjuguer trésorerie, idéaux et avenir d’Ethereum ?

Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.



Rejoindre le programme
A
A
Mikaia A. avatar
Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.