L'exchange crypto iranien Nobitex perd plus de 81 millions dans une attaque pro-Israélienne
Longtemps résumée à des discours enflammés ou à des missiles échangés au crépuscule, la guerre entre l’Iran et Israël a pris de nouveaux chemins. Désormais, elle se livre aussi en silence, clavier contre clavier. L’affaire Nobitex vient brutalement nous le rappeler : plus de 81 millions de dollars en crypto se sont évaporés, non pas dans un bombardement, mais dans un vol numérique revendiqué par un groupe pro-Israélien. Ce n’est plus seulement une guerre militaire. C’est une guerre de code.
En bref
- Nobitex a perdu 81 millions dans une attaque menée par un groupe pro-israélien déterminé.
- Les hackers ont utilisé des adresses personnalisées pour voler discrètement sur plusieurs blockchains en parallèle.
- L’attaque s’inscrit dans une guerre numérique grandissante entre Israël et l’Iran depuis plusieurs mois.
- Des experts redoutent l’escalade et une extension de ces cyberattaques à l’infrastructure américaine sensible.
Nobitex, 81 millions évaporés : la plus grande attaque crypto en Iran
L’exchange Nobitex, fleuron du trading crypto en Iran, a été violemment pris pour cible dans la nuit du 12 juin. Résultat : 81,7 millions de dollars de cryptos subtilisées sur plusieurs blockchains, dont Ethereum et Tron. À l’origine, une méthode spectaculaire : des « vanity addresses » aux noms provocateurs.
Par exemple, une des adresses utilisées se lit « TKFuckiRGCTerroristsNoBiTEXy2r7mNX ». Un message direct, chargé de sens politique.
Le groupe Gonjeshke Darande, pro-Israël, a revendiqué l’attaque dans un post sur X :
Nous publierons le code source et les fichiers internes de Nobitex sous 24h. Tous les actifs restants seront à risque.
Nobitex a rapidement réagi : les hot wallets ont été suspendus, les utilisateurs ont été rassurés. La plateforme affirme que « les fonds sont sécurisés grâce au cold storage » et annonce une compensation totale via ses ressources internes.
Selon l’expert Hakan Unal (Cyvers), l’origine de l’attaque serait une « défaillance critique des contrôles d’accès ». Mais ce qui étonne encore plus : les fonds volés n’ont pas bougé depuis le piratage.
Iran, Israël : quand la guerre s’infiltre dans le code
L’attaque contre Nobitex ne tombe pas du ciel. Elle intervient dans un climat explosif entre Iran et Israël, alors que les deux puissances s’affrontent sur plusieurs terrains : militaires, économiques, diplomatiques… et désormais numériques.
Le 13 juin, Israël a mené des frappes massives contre des cibles iraniennes. 224 morts ont été recensés côté iranien, selon The Guardian. En représailles, Téhéran promet « une riposte totale ». Mais c’est sur un autre terrain que les choses s’accélèrent.
Dans son message sur X, Gonjeshke Darande accuse Nobitex de servir les intérêts du régime iranien :
Nobitex est au cœur des efforts du régime pour financer le terrorisme mondial.
Et va plus loin en affirmant que travailler pour Nobitex équivaut à un service militaire officiel.
En d’autres termes, toucher Nobitex, c’est viser un organe vital de l’Iran numérique.
Cette déclaration place l’éxchange crypto au cœur du dispositif géopolitique iranien. L’attaque n’est donc pas qu’un vol, c’est une frappe ciblée, un sabotage à distance. Le message : Israël peut frapper aussi bien avec des drones qu’avec des scripts Python.
Cyberguerre mondiale : ce que révèle l’attaque crypto contre l’Iran
Cette attaque s’inscrit dans une série d’opérations numériques de grande envergure. Depuis 2023, le groupe iranien CyberAv3ngers a mené plusieurs cyberattaques contre des infrastructures critiques aux États-Unis et en Israël.
Le malware IOCONTROL utilisé dans ces campagnes vise des systèmes de gestion d’eau, de carburant et des objets connectés. Il permet un contrôle total à distance. En octobre 2023, CyberAv3ngers a revendiqué le piratage de 200 stations-service.
Les experts s’inquiètent. Michael Daniel, ancien conseiller à la cybersécurité de la Maison Blanche, explique :
Les deux pays possèdent les capacités pour mener des attaques destructrices, notamment des effaceurs de données.
Plus inquiétant encore, des analystes estiment que les cyberattaques pourraient viser des infrastructures américaines. L’Iran pourrait ainsi étendre ses frappes au-delà du Moyen-Orient. Annie Fixler du Center on Cyber and Technology Innovation déclare que les États-Unis présentent trop de vulnérabilités cyber pour ne pas être ciblés.
La guerre crypto en quelques données :
- 81,7 M$ : montant volé lors du hack de Nobitex ;
- 2,1 Md$ : pertes totales du secteur crypto en 2025 ;
- 49 M$ : volés via l’adresse provocatrice sur Tron ;
- 200 stations-service : attaquées par CyberAv3ngers en 2023.
Alors que les bombes tombent et que les wallets fuient, le marché crypto encaisse une nouvelle claque. Le Bitcoin, baromètre des tensions, a chuté après une déclaration de Trump : « Si l’Iran touche un seul soldat américain, tout changera ». Résultat immédiat : une glissade du BTC en zone rouge.
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