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L’IA Grok d’Elon Musk balayée 4–0 par OpenAI aux échecs

20h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Sur l’échiquier, ce sont deux visions de l’IA qui se sont affrontées. Sam Altman, patron d’OpenAI, et Elon Musk, fondateur de xAI, ont croisé leurs modèles dans un tournoi d’échecs organisé par Google. Pendant trois jours, l’o3 d’OpenAI et Grok 4 de xAI se sont mesurés sans aucune assistance spécialisée. Bien plus qu’un simple match d’exhibition, l’événement a tourné au révélateur : derrière le score final, c’est l’écart réel entre deux intelligences artificielles, et deux stratégies, qui est apparu au grand jour.

Un robot OpenAI abattant la reine adverse la reine de Grok d’xAI dans un match d’échecs entre modèles d'IA.

En bref

  • Sam Altman et Elon Musk se sont affrontés par IA interposées dans un tournoi d’échecs organisé par Google.
  • Les modèles o3 d’OpenAI et Grok 4 de xAI ont joué sans moteur d’échecs ni entraînement spécialisé.
  • OpenAI a largement dominé le match, remportant la finale sur le score de 4–0.
  • Le tournoi a révélé les limites actuelles des IA généralistes face à des règles strictes.

Une finale à sens unique

Lors de la finale disputée le 7 août, le modèle o3 d’OpenAI, pourtant déprécié quelques jours plus tôt au profit de GPT-5 qui déçoit déjà, a infligé un 4–0 sans appel à Grok 4 de xAI.

Ce tournoi, baptisé « Kaggle Game Arena AI Chess Exhibition », interdisait tout recours à un moteur d’échecs ou à un entraînement dédié, laissant les modèles se débrouiller avec leurs connaissances générales glanées sur Internet.

Dès les premières parties, la différence s’est fait sentir. Magnus Carlsen, champion du monde et commentateur de l’événement, a comparé les deux IA à « un enfant doué qui ne sait pas comment les pièces bougent », estimant leur niveau autour de 800 ELO, loin des standards compétitifs.

Les maladresses de Grok se sont multipliées tout au long de la finale :

  • Une perte gratuite de pièces importantes, offrant un avantage matériel immédiat à OpenAI ;
  • Un échec d’un « pion empoisonné », avec une mauvaise cible choisie qui a entraîné la capture immédiate de sa dame ;
  • Des positions solides gâchées en milieu de partie, avec une succession de coups incohérents ;
  • Une mauvaise gestion de l’avantage initial dans la quatrième partie, permettant à o3 de renverser la situation.

Hikaru Nakamura, grand maître international et streamer de l’événement, a résumé la différence entre les deux adversaires : « OpenAI n’a pas commis les erreurs que Grok a faites ». Il a également salué la remontée spectaculaire d’o3 dans la dernière partie, où un mauvais départ avait pourtant pressenti une victoire possible pour xAI d’Elon Musk.

Les limites des IA généralistes mises à nu

Au-delà du score, le tournoi a révélé les difficultés structurelles des IA généralistes lorsqu’elles sont confrontées à un cadre strict comme celui des échecs. De nombreux modèles ont été disqualifiés en phase préliminaire après avoir tenté des actions impossibles : téléportation de pièces, résurrections d’unités capturées, déplacements illégaux de pions.

Même en finale, la compréhension des règles semblait fragile, alternant entre coups brillants et décisions absurdes. Comme l’a souligné Carlsen, « ces IA savent compter les pièces capturées, mais pas comment conclure une partie gagnante ».

Ce constat n’est pas isolé. Plus tôt cette année, le maître international Levy Rozman avait organisé un tournoi similaire où les modèles de langage avaient multiplié les illégalités, jusqu’à invoquer des pièces disparues. Stockfish, IA spécialisée, avait remporté l’événement haut la main. Ces épisodes montrent que, malgré les promesses et les discours sur leur polyvalence, les modèles de langage restent loin de maîtriser des tâches nécessitant cohérence et rigueur procédurale.

Pour Elon Musk, cette défaite face à Sam Altman, la deuxième en compétition directe cette année, tombe au mauvais moment, alors que xAI vient de lever 10 milliards de $ et cherche à se positionner comme un acteur crédible dans la course à l’IA générale. Toutefois pour l’ensemble du secteur, l’exhibition de Google rappelle surtout que les grands modèles actuels excellent dans le traitement du langage naturel, beaucoup moins dans l’application stricte de règles complexes. L’IA saura peut-être un jour rivaliser avec les meilleurs joueurs d’échecs… mais ce jour-là, elle aura aussi prouvé qu’elle est capable de raisonner bien au-delà des cases noires et blanches.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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