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L'internationalisation du yuan est foudroyante

lun 26 Août 2024 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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L’internationalisation du yuan va beaucoup plus vite que ce que les chiffres de la société Swift suggèrent. Le bitcoin en embuscade.

bitcoin

Le déclin du réseau Swift

La société Swift noyaute l’essentiel des transactions bancaires internationales. Plus de 11 000 banques situées dans plus de 200 pays et territoires utilisent ses services.

C’est elle qui est à l’origine de la standardisation qui sous-tend la messagerie financière internationale. Les banques privées aussi bien que les banques centrales et les marchés financiers utilisent son système de messagerie pour réaliser leurs transactions.

Le yuan est actuellement la quatrième monnaie la plus utilisée via le réseau Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication). Sa part est de 4.75 %. À comparer avec les 7 % de la livre sterling, les 22.50 % de l’euro et les 47.80 % des États-Unis.

Sa part est de 3.32 % ce qui concerne les seuls paiements internationaux. C’est 12.80 % pour l’euro (sans inclure les paiements entre pays de la zone euro) et 59.46 % pour le dollar.

Les chiffres chinois n’impressionnent guère au premier abord. Néanmoins, le réseau Swift n’est plus un monopole. La militarisation du réseau Swift (et de l’euro et du dollar) contre la Russie a jeté un froid du côté des BRICS qui en reviennent à leurs propres monnaies tout en se tournant vers de nouveaux systèmes de paiements internationaux.

L’utilisation du yuan est en forte hausse depuis la déconnexion de la Russie du réseau Swift. Les échanges commerciaux sino-russes (~ 240 milliards $ par an) se font désormais quasiment exclusivement en yuans ou en roubles.

L’internationalisation du yuan est une réalité. Rappelons d’ailleurs que Xi Jinping a publiquement invité les pays du golfe à vendre leur pétrole en yuan via la place de Shanghai. En sachant que l’Arabie saoudite, l’Iran et les Émirats arabes unis viennent de rejoindre les BRICS.

La baisse continue des réserves de dollars chinoises est un autre signe qui ne trompe pas :

L’équivalent chinois du réseau Swift

Le volume de transactions du système de paiement transfrontalier chinois CIPS fut de 123 000 milliards de yuans en 2023 (17 000 milliards $). En hausse de 27 % d’une année sur l’autre.

Ce chiffre devrait doubler dès cette année pour atteindre environ 34 000 milliards de dollars. C’est à comparer avec les 150 000 milliards échangés via le réseau Swift.

Le système CIPS compte à présent 150 participants directs et 1 401 participants indirects. Ils sont répartis dans 117 pays et peuvent couvrir jusqu’à 184 pays et territoires via plus de 4 700 banques.

En clair, la part du yuan dans les échanges globaux est bien supérieure à 4.75 %. Elle est en réalité beaucoup plus proche de 20 %. Ce chiffre colle avec la part de la Chine dans le commerce mondial (17 %) ou encore son PIB qui dépasse celui des États-Unis (à parité de pouvoir d’achat).

Le CIPS gagne du terrain grâce aux swaps de devises bilatéraux. Quarante-quatre pays en ont profité pour un montant de plus de 500 milliards de dollars. Si bien que plus de 53 % des échanges commerciaux chinois se font maintenant en yuan. La part du dollar est tombée à 43 %, contre 83 % en 2010.

Même le FMI a récemment constaté que l’utilisation du yuan dans les paiements transfrontaliers est passée de 0 % en 2014 à 20 % en 2021 (sur un échantillon de 125 pays). Un quart de ces pays utilise majoritairement le yuan pour commercer avec la Chine.

Et le bitcoin ?

Rien ne suggère que le gouvernement chinois serait en train de retourner sa veste vis-à-vis du bitcoin. Cela dit, des ETF Bitcoin hongkongais ont fait leur apparition. De bon augure.

Son grand allié russe va plus vite. La Douma et la banque centrale russe viennent d’autoriser deux plateformes qui permettront aux entreprises d’effectuer des transactions transfrontalières en bitcoin. Le cadre reste « expérimental », mais gageons que le succès sera retentissant.

Ce service sera dans un premier temps limité aux grandes entreprises exportatrices et importatrices. Soit dit en passant, plusieurs médias ont faussement parlé de stablecoins adossés au rouble ainsi qu’au yuan. Il ne semble pas non plus que ce cadre expérimental concerne les CBDC.

D’abord effrayés, les gouvernements réalisent doucement deux choses. D’une part que le bitcoin n’est pas une menace pour le système bancaire. Et d’autre part que l’on a jamais vu le monde revenir en arrière après une percée technologique.

Le bitcoin est un réseau de paiement universel en même temps qu’une monnaie existant en quantité absolument finie, deux-en-un. Il est une réserve de valeur offrant un rempart contre toute tyrannie.

Même les États-Unis se rendent à l’évidence que le bitcoin s’imposera tôt ou tard comme la monnaie de réserve internationale par excellence. Donald Trump a déjà annoncé la création d’une réserve stratégique de bitcoins en cas de réélection. Nous parlons potentiellement d’une réserve de 1 million de BTC !

Trump sait que le processus de dédollarisation est irréversible. Les BRICS ne feront pas marche arrière. Le monde a besoin d’une monnaie de réserve apatride, non censurable et n’offrant de privilège à aucune nation en particulier.

Il est temps que les États-Unis commercent à armes égales et que les tensions géopolitiques cessent avant qu’il ne soit trop tard. Ne manquez pas notre article à ce sujet : La Russie plaide à New York pour la fin du monopole du dollar.

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Nicolas T.

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