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OpenAI, Nvidia, Amazon… Vers une surchauffe du marché de l’IA ?

7h30 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Les valorisations de l’intelligence artificielle s’envolent, parfois sans rentabilité à l’appui. Des voix s’élèvent, rappelant les excès de la bulle Internet de 2000. Poids démesuré des géants du secteur dans les indices, investissements massifs, enthousiasme généralisé : les signes d’une possible surchauffe s’accumulent. Dans ce climat d’euphorie, une question refait surface : l’IA est-elle le moteur d’une nouvelle ère économique ou celui d’une bulle spéculative prête à éclater ?

Un serveur central gigantesque est en surchauffe. De la fumée noire et des flammes orange vif jaillissent de ses grilles. Le logo stylisé d’OpenAI clignote en rouge sur sa façade, tandis que les logos Nvidia et Amazon apparaissent sur deux serveurs adjacents en train de surchauffer également. Des câbles fondus pendent ou claquent au sol dans des gerbes d’étincelles.

En bref

  • Les valorisations dans le secteur de l’intelligence artificielle atteignent des niveaux records, malgré l’absence de rentabilité pour la majorité des entreprises.
  • Des institutions comme le FMI, la Banque d’Angleterre et JPMorgan alertent sur un possible emballement comparable à la bulle Internet de 2000.
  • Des ratios de marché alarmants, une concentration extrême dans les indices et l’arrivée massive d’investisseurs particuliers renforcent les inquiétudes.
  • Les investissements colossaux dans les infrastructures IA font craindre une surcapacité, alors que les retours économiques concrets restent limités.

Des géants valorisés à perte

Fin août, Sam Altman, fondateur d’OpenAI, exprimait lui-même ses doutes sur la frénésie qui entoure l’intelligence artificielle et promettait une IA plus humaine. « Sommes-nous dans une phase où les investisseurs dans leur ensemble sont surexcités par l’intelligence artificielle ? Je pense que oui », déclarait-il.

Quelques semaines plus tard, sa start-up, toujours non cotée en Bourse et déficitaire, était valorisée à 500 milliards de dollars, un niveau inédit pour une entreprise de ce profil. Cette valorisation stratosphérique ne constitue pas un cas isolé. Les géants du numérique, Apple, Nvidia, Microsoft, Alphabet et Amazon, concentrent désormais près de 30 % de la capitalisation totale du S&P 500, un poids historique sur les marchés.

Dans ce contexte, le Fonds monétaire international, la Banque d’Angleterre et plusieurs grandes banques s’interrogent publiquement sur une éventuelle surchauffe comparable à celle observée à la fin des années 1990.

Les indicateurs de marché révèlent plusieurs signes objectifs d’euphorie, selon des analyses concordantes :

  • Le ratio cours/bénéfice du S&P 500 s’élève aujourd’hui à 23, un niveau proche du sommet de 25 atteint juste avant l’éclatement de la bulle Internet en 2000 ;
  • La valeur totale des capitaux propres des entreprises américaines représente 363 % du PIB nominal au deuxième trimestre de cette année, un record absolu, nettement supérieur au pic de 212 % au premier trimestre de l’an 2000 ;
  • Le FMI avertit qu’une « déception engendrée par les résultats de l’IA » pourrait conduire à une brutale réévaluation des valeurs technologiques sur les marchés.

À travers ces données on-chain, c’est la déconnexion croissante entre valorisation boursière et rentabilité réelle qui inquiète. Si l’IA promet des gains de productivité importants, ses effets concrets sur les bénéfices restent, pour l’heure, largement spéculatifs.

L’explosion des dépenses et la concentration du pouvoir technologique

Au-delà des valorisations déconnectées, ce sont désormais les dynamiques internes du secteur qui nourrissent les inquiétudes. Selon le cabinet Gartner, les investissements mondiaux en infrastructures IA devraient atteindre 1 500 milliards de dollars au cours de cette année, principalement dirigés vers les data centers et le matériel informatique aux États-Unis.

Ce volume d’investissement rappelle celui des années 2000 dans la fibre optique et les télécoms. Toutefois, l’absence de rentabilité déclenche la méfiance : « 80 % des entreprises dans le domaine de l’IA ne sont pas rentables », observe Alexandre Baradez, analyste chez IG.

À cela s’ajoute un autre phénomène : la circularité des accords entre acteurs majeurs. En un mois, OpenAI a noué un accord de 100 milliards de dollars avec Nvidia, puis annoncé l’achat d’équipements pour plusieurs milliards auprès d’AMD, avant d’envisager un partenariat avec Broadcom. Ces opérations croisées, jugées par certains comme relevant de la « consanguinité », évoquent les mécaniques spéculatives observées lors de la bulle Dotcom.

La structure même du marché a évolué, avec une implication record des particuliers. Plus de 35 % des actions américaines sont aujourd’hui détenues par des investisseurs individuels, un chiffre bien supérieur à celui observé en 2000.

Ces données traduisent une surestimation potentielle des perspectives de croissance, à l’heure où le FMI n’anticipe que 2 % de croissance pour les États-Unis en 2026. De plus, une « forte accélération des bénéfices par action semble peu probable », selon une note de la banque privée suisse J. Safra Sarasin.

Si l’analogie avec la bulle Internet ne peut être établie mécaniquement, les leaders actuels comme Microsoft, Alphabet, Amazon, ou Nvidia dont la capitalisation atteint 4 680 milliards de dollars, portée par la demande en IA, étant largement capitalisés et bien plus solides que les start-up précaires de l’an 2000, le scénario d’une brutale réévaluation reste crédible. En somme, la question est de savoir si sa valorisation actuelle repose sur des fondations suffisamment solides pour éviter un effondrement.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.