Polymarket reprend de la vigueur alors que les inquiétudes sur le wash trading montent

Polymarket regagne du terrain après une longue période de ralentissement, alors que l’activité de trading repart à la hausse. La participation des utilisateurs progresse également, portée par un regain d’intérêt aussi bien du public crypto natif que du grand public. Les données récentes montrent que la plateforme se rapproche des volumes enregistrés au pic d’activité entourant les élections américaines de 2024.

L’activité de la plateforme bondit avec 247 000 utilisateurs hebdomadaires et des volumes proches des records

Polymarket a enregistré environ 961 millions de dollars de volume hebdomadaire, se rapprochant du peu plus d’un milliard atteint lors de la semaine électorale de novembre 2024. Cette reprise suit une année consacrée à reconstruire sa base d’utilisateurs après la clôture de son marché de prédiction le plus actif le 6 novembre 2024.

La liquidité reste inférieure aux niveaux de pointe, avec environ 248 millions de dollars bloqués contre 375 millions lors des pics électoraux. L’activité a retrouvé un rythme plus stable et s’étend désormais sur plusieurs marchés, au lieu de se concentrer sur un seul événement.

Plus de 247 000 utilisateurs actifs hebdomadaires ont rejoint la plateforme, soit environ 72 000 par jour, une hausse d’environ 30 % sur un an. Les volumes d’octobre ont atteint un record de 4,1 milliards de dollars, plaçant Polymarket juste derrière Kalshi (4,4 milliards).

Cette visibilité accrue a renforcé la présence de Polymarket dans les recherches Google liées à des sujets polarisants, attirant une nouvelle vague d’attention.

L’engouement sur les réseaux sociaux alimente la plus forte croissance d’utilisateurs depuis 2024

Les événements d’actualité sont devenus un moteur clé de la croissance retrouvée de Polymarket. Si le sport avait autrefois été une source de trafic temporaire, la récente hausse vient désormais de la politique et de l’actualité mondiale. Une année électorale chargée et une incertitude globale ont ravivé la demande de prédictions en temps réel.

Les réseaux sociaux ont amplifié cette dynamique : certains marchés devenus viraux ont attiré des milliers de nouveaux utilisateurs. Les intégrations de portefeuilles simplifiées ont également soutenu cette tendance, facilitant l’accès des débutants. Les portefeuilles hors-élections sont passés d’environ 6 000 à plus de 27 000 en octobre, tandis que le total des portefeuilles actifs atteignait 84 000 fin octobre.

Avec ce déplacement du trafic, le trading s’est réparti plus équitablement entre de plus petites positions. Les paris de taille modeste ont augmenté, notamment grâce aux attentes entourant le token POLY et son futur airdrop, qui récompensera les utilisateurs selon leur activité.

De nouveaux programmes de récompense pour certains marchés ont permis de maintenir l’engagement pendant les périodes plus calmes. L’intérêt pour le token POLY a bondi, avec une part de voix en hausse de 203 % sur le dernier mois, le positionnant comme un sujet majeur pour début 2026.

Une étude de Columbia met en garde contre un wash trading généralisé

Cependant, une étude de l’Université de Columbia, fondée sur plus de deux ans de données on-chain, a mis en lumière des schémas persistants de wash trading ayant gonflé artificiellement les volumes.

Selon les chercheurs, près d’un quart de l’activité totale de Polymarket pourrait provenir d’utilisateurs achetant et revendant à répétition les mêmes contrats. Certaines transactions passeraient par des portefeuilles interconnectés, créant une illusion de demande accrue.

L’activité suspecte se serait intensifiée pendant les périodes de forte attention médiatique. En décembre 2024, le volume fictif aurait représenté près de 60 % des échanges hebdomadaires. Les marchés sportifs et électoraux auraient affiché les plus fortes concentrations de transactions douteuses, certaines semaines dépassant 90 % d’activité considérée comme inauthentique.

Au-delà des simples échanges aller-retour, la recherche met en évidence des clusters coordonnés de portefeuilles formant des boucles de trading prolongées.

Les chercheurs ont observé :

• Des échanges instantanés d’ouverture-fermeture laissant les positions inchangées.
• Des portefeuilles interagissant uniquement entre eux, au sein de petits groupes.
• De grands clusters créant des boucles répétitives.
• Des contrats passant par des dizaines de comptes pour simuler une activité organique.
• Des USDC circulant entre plusieurs portefeuilles recyclant les mêmes fonds.

Un cluster regroupait plus de 43 000 portefeuilles, générant près d’un million de dollars de volume, presque entièrement suspecté de wash trading. Beaucoup de ces portefeuilles n’affichaient aucun profit réel, laissant penser que la motivation principale serait la manipulation des récompenses ou des futurs airdrops, plutôt que la recherche de gains de marché.

Malgré ces constats, Polymarket continue de voir son engagement croître et sa portée s’élargir. L’augmentation du nombre d’utilisateurs, le regain d’intérêt pour l’actualité et l’attente grandissante autour du token POLY placent la plateforme dans une position favorable à l’approche de 2026.