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Stablecoins : Après la BIS, c'est au tour de la Banque de France de sonner l'alerte

15h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Mikaia A.
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Les États-Unis accélèrent. La France, elle, freine. Tandis que Washington peaufine une régulation fédérale favorable aux stablecoins, la Banque de France multiplie les signaux rouges. Deux visions qui s’entrechoquent. Est-ce une divergence de doctrine ou une volonté d’endiguer l’influence monétaire américaine sur le sol européen ? Une chose est sûre : la méfiance s’installe côté hexagonal. Et l’alerte ne date pas d’hier.

Quatre hommes en costume, concentrés, observant un hologramme de stablecoin au-dessus du monde, avec une lueur orange intense.

En bref

  • Les stablecoins sont jugés risqués : liquidité, cybersécurité, manipulation et fraude sont les inquiétudes majeures.
  • Le dollar domine ces crypto-actifs, renforçant les craintes de perte de souveraineté monétaire européenne.
  • La Banque de France pousse l’idée d’un euro numérique pour contrer l’hégémonie des stablecoins américains.
  • Le marché des stablecoins pèse plus de 250 milliards de dollars, dominé par USDT et USDC.

Une guerre douce : quand les stablecoins deviennent un risque souverain

Les stablecoins, un danger pour la finance à l’échelle planétaire ? Tandis que la Banque des Règlements Internationaux les juge inefficaces et dangereux pour l’économie mondiale, la Banque de France n’est pas en reste. « Il y a toutes sortes de risques autour de ces stablecoins », déclarait Agnès Bénassy-Quéré, sous-gouverneure à la Banque de France, en juin dernier. 

Elle citait : risque de liquidité, risque cyber, risque de manipulation, et risque de fraude. Ce n’est pas anodin. Derrière ce langage maîtrisé, c’est un enjeu de souveraineté monétaire qui est visé.

La Banque de France ne mâche plus ses mots. Selon elle, les stablecoins pourraient un jour « se substituer aux devises classiques ». Le spectre d’une désintermédiation complète fait surface. Et l’ombre des États-Unis plane. Car le Sénat américain, lui, vient d’adopter un projet de loi structurant pour ces actifs. L’USDT et l’USDC atteignent ensemble 215 milliards de dollars. Une hégémonie renforcée.

En mai 2022, la chute brutale du TerraUSD reste dans les esprits. Une seule vague de retraits avait suffi à faire dévisser le cours. Résultat ? Des milliards évaporés, et une illustration concrète du chaos que ces crypto-actifs peuvent générer.

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, va plus loin. Il évoque un « risque de déseuropéanisation » via l’invasion des stablecoins adossés au dollar. Dans une conférence tenue à Paris le 10 juin 2025, il insiste : 

Ils posent un risque sérieux de privatisation de la monnaie.

Crypto-régulation ou concurrence ? L’Europe en quête d’un équilibre

Face à la montée des stablecoins, l’Europe cherche une riposte. Et celle-ci porte un nom : l’euro numérique. Présenté comme une alternative crédible, ce « billet numérique » vise à garantir l’autonomie monétaire dans un monde dominé par les plateformes crypto.

Le gouverneur l’a affirmé : « La distribution s’appuiera sur un partenariat public-privé avec les banques commerciales ». Ce projet, soutenu par la BCE, devrait se concrétiser d’ici fin 2025. En parallèle, les discussions autour de stablecoins euro-compatibles se multiplient. Certains acteurs réfléchissent à tokeniser les dépôts bancaires.

Chiffres à retenir :

  • 254 milliards de dollars : capitalisation totale des stablecoins (source : CoinGecko, juin 2025) ;
  • 155 milliards pour l’USDT, 60 milliards pour l’USDC : deux géants américains ;
  •  66 % des paiements par carte en zone euro dépendent de réseaux internationaux ;
  •  2022 : effondrement du TerraUSD, perte estimée à 40 milliards de dollars ;
  •  2025 : objectif officiel de lancement de l’euro numérique par la BCE.

Les stablecoins ne sont plus qu’un produit crypto exotique. Ils deviennent un outil financier transnational, utilisé dans la DeFi, les paiements quotidiens, et même dans les écosystèmes des Big Tech. Uber, Apple et X explorent déjà les intégrations.

Les voix européennes, elles, réclament un encadrement strict. Mais la pression monte. D’un côté, le dynamisme américain, de l’autre, la prudence européenne. Et au milieu ? Des marchés qui réclament clarté, rapidité et stabilité.

La bataille du stablecoin est donc lancée. Et l’enjeu n’est plus purement financier : il est stratégique.

La Banque des Règlements Internationaux (BIS) partage sans doute les inquiétudes de la Banque de France. Mais elle n’ignore pas la révolution en marche. La tokenisation d’actifs, déjà amorcée par Blackrock, est désormais capitalisée par Real, un acteur qui transforme cette disruption en modèle viable. Et ce virage, lui, ne fait que commencer.

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Mikaia A. avatar
Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.