Strategy rachète 1 955 Bitcoins alors que le marché hésite

Les montagnes russes du bitcoin ne perturbent pas Michael Saylor. Quand la crypto-phare consolide, lui s’en moque éperdument. Chaque repli est pour lui une nouvelle occasion d’appuyer sur la gâchette. Et une fois de plus, il n’a pas tremblé : son entreprise Strategy a annoncé un achat supplémentaire de BTC alors que le marché hésitait, confirmant un appétit insatiable qui alimente autant l’admiration que la controverse.

Michael Saylor consolide son empire Bitcoin sans frisson

Le 7 septembre 2025, un document déposé à la SEC a confirmé l’opération : Strategy a acquis 1 955 BTC entre le 2 et le 7 septembre, pour 217,4 millions de dollars. Le prix du bitcoin moyen s’est établi à 111 196 dollars par pièce, soit un pari alors que la reine des cryptos oscillait autour de 110 000 $. 

Cette nouvelle transaction fait grimper les réserves totales à 638 460 BTC, pour une valorisation de plus de 71 milliards de dollars début septembre.

Michael Saylor s’est félicité publiquement de la performance de sa stratégie, soulignant que la société affichait un rendement impressionnant. « Nous avons réalisé un rendement BTC de 25,8 % depuis le début de l’année 2025 », a-t-il affirmé. Avant de poursuivre qu’« au 7 septembre 2025, nous détenons 638 460 BTC, acquis pour environ 47,17 milliards de dollars, à un prix moyen de 73 880 dollars par bitcoin ».

Avec cette annonce, Strategy confirme sa position de plus grand détenteur institutionnel de bitcoin au monde.

Strategy, une machine de financement au service de la crypto

L’appétit de Strategy ne repose pas seulement sur la volonté de son patron, mais aussi sur une ingénierie financière bien rodée. Selon le dépôt officiel à la SEC, l’acquisition a été financée par la vente de 591 606 actions ordinaires MSTR, rapportant 200,5 millions de dollars, ainsi que par des émissions de titres préférentiels pour environ 16,9 millions de dollars.

Cette stratégie repose sur un arsenal d’outils financiers inédits : les actions perpétuelles STRK, STRF, STRD et STRC. Chacun de ces instruments présente un profil différent, du dividende cumulatif à la convertibilité en actions, permettant à Strategy de moduler son risque et d’attirer différents profils d’investisseurs. 

Ces programmes s’inscrivent dans le plan dit « 84/84 », visant à lever 84 milliards de dollars d’ici 2027 pour financer exclusivement des achats de bitcoin.

Le résultat : une entreprise qui n’est plus seulement un acteur de la tech, mais un véritable laboratoire financier dédié à la crypto. Une telle approche fascine autant qu’elle inquiète, car la dilution potentielle des actionnaires reste une question brûlante.

La contagion mondiale : quand les trésoreries misent sur le bitcoin

Strategy n’est pas isolée dans cette frénésie. L’entreprise japonaise Metaplanet a annoncé au même moment l’achat de 136 BTC pour 15,2 millions de dollars, portant son total à 20 136 BTC. El Salvador, de son côté, a marqué le quatrième anniversaire de sa loi sur le bitcoin en acquérant symboliquement 21 BTC.

Derrière ces annonces se cache un mouvement global des trésoreries d’entreprises vers le bitcoin, une tendance qui structure désormais l’écosystème crypto.

Les chiffres qui frappent

• Strategy détient 638 460 BTC, soit plus de 3 % de l’offre totale ;
• Le coût global d’acquisition atteint 47,17 milliards de dollars ;
• Metaplanet en détient 20 136 BTC, évalués à plus de 2,2 milliards de dollars ;
• 171 entreprises publiques dans le monde détiennent désormais du bitcoin.

Mais toutes n’ont pas le même destin : alors que Strategy affiche des gains, Metaplanet a vu son titre plonger de 64 % en quelques mois. Preuve que l’obsession crypto peut propulser… ou fracasser.

L’appétit insatiable de Michael Saylor pour le bitcoin n’est pas seulement une affaire de stratégie d’entreprise. Sa conviction l’a aussi propulsé dans le cercle fermé des grandes fortunes. Ses paris sur la crypto ont récemment fait exploser sa fortune, au point de l’inscrire dans le Top 500 des milliardaires Bloomberg. Derrière l’homme d’affaires, c’est un personnage qui assume un pari total sur l’avenir numérique.