Strategy vendra ses Bitcoins à une seule condition

En 2025, le bitcoin n’est plus l’actif marginal des cypherpunks. Il est devenu un pilier des bilans des entreprises cotées, un outil de trésorerie pour les institutionnels, et un levier financier pour des géants comme Strategy. Pourtant, la récente annonce de son CEO rappelle une réalité brutale : même les plus fervents défenseurs du BTC pourraient être contraints de vendre… en dernier recours.

Strategy ne vendra pas ses bitcoins… sauf en cas de force majeure

Strategy, l’un des plus gros détenteurs institutionnels de bitcoin avec plus de 640 000 BTC, a réaffirmé sa volonté de conserver ses avoirs. Dans une récente interview, le CEO de Strategy, Phong Le, a précisé que la vente ne serait envisagée que si le ratio mNAV tombait sous 1 et que l’accès au capital se tarissait. Une mesure mathématiquement justifiée pour protéger le « Bitcoin yield per share », mais non une politique systématique.

Strategy mise sur sa capacité à lever des fonds via des émissions d’actions tant que son stock trade à une prime. Malgré un mNAV proche de 0,93 en novembre 2025, Strategy continue d’acheter du bitcoin, accélérant même ses acquisitions. Cette stratégie souligne une réalité : vendre du BTC serait un aveu d’échec, mais aussi un signal alarmant pour le marché. Pourtant, cette position rassurante cache une question plus large : et si les autres géants du bitcoin devaient faire de même ?

Bitcoin : 25 % détenu par les institutionnels, le rêve de Satoshi trahi ?

En 2025, les données montrent que 25 % de l’offre du bitcoin sont détenus par des entreprises, fonds et ETF. Tandis que les baleines (adresses >1 000 BTC) contrôlent 40 % de l’offre en circulation. Les particuliers quant à eux, restent majoritaires avec 65,9 % de l’offre totale. Cette centralisation croissante contraste avec la vision originale de Satoshi Nakamoto ! Il imaginait le bitcoin comme une monnaie pair-à-pair, résistante à la censure et décentralisée.

Aujourd’hui, la valeur du BTC dépend largement des décisions de quelques acteurs centralisés, comme Strategy, BlackRock ou les États via leurs réserves. Les puristes du bitcoin critiquent cette évolution. Ils estiment que le BTC est devenu un actif spéculatif pour les riches, loin de son objectif initial de liberté financière pour tous. Si Satoshi voyait cette centralisation, que penserait-il de l’évolution de sa création ?

Et si toutes les grosses entreprises vendent leur bitcoin… que se passerait-il ?

Imaginons que Strategy, Tesla, Block et les ETF décident de liquider ne serait-ce que 10 % de leurs réserves simultanément. Les conséquences seraient immédiates et dévastatrices. En effet, une offre massive sur un marché déjà volatile pourrait faire chuter le prix du bitcoin de 50 à 70 % en quelques jours.

Les entreprises avec des dettes libellées en BTC seraient forcées de vendre davantage pour couvrir leurs marges, créant une spirale baissière. De plus, les mineurs, sous pression, devraient également liquider leurs réserves pour payer leurs coûts opérationnels, amplifiant la pression vendeuse.

Les investisseurs particuliers paniqueraient, déclenchant des retraits massifs des plateformes comme Coinbase ou Binance. Ce scénario rappelle la chute de Luna/Terra en 2022, mais avec un impact global et systémique. Les régulateurs pourraient imposer des limites de vente pour les gros détenteurs, mais est-ce compatible avec l’ADN du bitcoin ?

Strategy ne vendra ses bitcoins qu’en dernier recours. Mais, cette simple éventualité soulève une question : le BTC est-il encore l’actif rebelle de Satoshi, ou un jouet entre les mains des géants financiers ? Dans une nouvelle ère où le bitcoin est dominé par les entreprises, la décentralisation semble désormais n’être qu’une illusion. Et vous, pensez-vous que le bitcoin peut encore incarner les idéaux de Satoshi ?