🟥 Exclusive @TheBigWhale_
— Grégory Raymond 🐳 (@gregory_raymond) October 28, 2025
A pro-crypto bill will be tabled today in the French Parliament by @partiudr led by @eciotti
This is the first time such a comprehensive text on the subject has been proposed in France. 🇫🇷
Here are the proposals, which fall into three main areas.
👉… pic.twitter.com/qIf6KJor8m
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Un projet de loi propose d’intégrer le Bitcoin aux réserves stratégiques françaises
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Bitcoin (BTC)
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Et si l’avenir des réserves monétaires ne reposait plus sur l’or ou les devises fiat, mais sur le bitcoin ? En France, une proposition de loi portée par le parti UDR envisage la création d’une réserve nationale de 420 000 BTC. Une initiative inédite qui, bien que portée par un groupe parlementaire minoritaire, remet en question les fondements de la souveraineté monétaire. À l’heure où les États tâtonnent face aux cryptos, ce projet relance un débat stratégique majeur.

En bref
- Une proposition de loi portée par le parti UDR vise à créer une réserve nationale de 420 000 bitcoins en France.
- Le projet prévoit une accumulation progressive sur 7 à 8 ans, via un établissement public dédié.
- Un budget de 15 millions d’euros par jour serait consacré à l’achat de BTC, sans recours à la dette.
- L’objectif affiché est de diversifier les réserves de l’État et d’intégrer le Bitcoin dans une stratégie de souveraineté monétaire.
Une réserve nationale de 420 000 bitcoins : le pari assumé de l’UDR
Dans un texte législatif, le parti UDR, présidé par Éric Ciotti, entend faire de la France un pionnier en matière de souveraineté monétaire numérique, alors que la ruée des institutionnels vers le bitcoin bat son plein.
Le projet vise à constituer une réserve stratégique nationale de 420 000 bitcoins, soit 2 % de l’offre totale de BTC en circulation, et ambitionne de « positionner la France comme un hub institutionnel européen pro-Bitcoin ».
Pour concrétiser cette initiative, l’UDR prévoit la création d’un établissement public administratif (EPA) chargé de piloter les opérations sur une période de 7 à 8 ans.
Les modalités opérationnelles de cette accumulation sont exposées de manière détaillée dans la proposition de loi :
- Le montant quotidien investi : 15 millions d’euros, dédiés exclusivement à l’achat de BTC ;
- L’objectif annuel d’acquisition : environ 55 000 BTC par an ;
- Le financement via l’épargne publique, sans émission monétaire ou dette supplémentaire ;
- Un encadrement institutionnel par un organisme public indépendant, garant de la transparence des opérations.
Ce projet entend répondre à un besoin de diversification des réserves nationales, historiquement concentrées sur des devises fiduciaires comme l’euro ou le dollar. En introduisant le bitcoin dans la stratégie de réserve, l’UDR défend une lecture globale de la souveraineté, fondée sur des actifs non émis par des États et résilients face aux pressions géopolitiques ou monétaires.
Pour la première fois en France, un texte parlementaire propose donc d’intégrer formellement un actif natif de la blockchain au patrimoine stratégique de l’État.
Un projet aux ramifications multiples
Le texte ne se contente pas d’envisager l’achat de BTC sur les marchés. Il propose également une stratégie d’accumulation organique, via le mining public de bitcoin, en s’appuyant sur l’excédent de production d’énergie nucléaire et hydraulique disponible sur le territoire.
L’ambition est de rendre l’opération économiquement viable, voire vertueuse, en mobilisant une énergie peu carbonée et déjà existante. À cela s’ajoute l’intégration des bitcoins saisis lors de procédures judiciaires dans la réserve, une pratique déjà partiellement mise en œuvre dans plusieurs pays, dont la France. Les bitcoins issus de saisies judiciaires, notamment dans les affaires liées au dark web, peuvent être redirigés vers la réserve nationale.
Au-delà du bitcoin, le projet législatif propose des mesures pour favoriser l’usage des stablecoins euro, notamment via une franchise fiscale de 200 € sur les paiements, et en autorisant le règlement de certains impôts en cryptos.
Le texte va jusqu’à rejeter explicitement les monnaies numériques de banque centrale (MNBC), qualifiées de « menace pour les libertés financières individuelles », et propose au contraire un allègement fiscal et réglementaire pour les émetteurs de stablecoins en Europe. En parallèle, il envisage la possibilité d’utiliser le bitcoin comme collatéral dans des prêts bancaires spécifiques.
Cette orientation marque une tentative de repositionnement stratégique de la France dans le paysage numérique monétaire européen. En s’opposant frontalement aux MNBC, promues par la BCE, tout en défendant un modèle alternatif fondé sur des cryptos décentralisés, le texte reflète un clivage grandissant entre les tenants d’un contrôle étatique renforcé et les partisans d’une souveraineté numérique décentralisée. Si les chances d’adoption restent limitées à court terme, l’UDR ne comptant que 16 députés sur 577, cette initiative pourrait ouvrir la voie à des débats parlementaires et forcer les grands partis à se positionner sur une question de plus en plus stratégique.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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