Une IA de Google résout un problème mathématique réputé impossible

Elles dessinent déjà des images, écrivent des textes et prédisent des marchés financiers. Désormais, elles s’attaquent à l’histoire même des sciences. L’humanité pensait certaines énigmes éternelles, verrouillées par des siècles d’échecs. Pourtant, une IA de Google DeepMind vient de briser ce mur invisible. Ce que les mathématiciens appelaient « l’impossible » est devenu un terrain d’expérimentation. Le résultat dépasse les laboratoires : il pourrait transformer l’aéronautique, le climat et même la manière de faire de la recherche.

Quand l’IA devient le partenaire créatif des mathématiciens

L’actualité IA : les équations de Navier-Stokes régissent le mouvement des fluides. Elles conditionnent la météo, la turbulence d’un avion, la formation d’un cyclone. Problème : elles comptent parmi les sept défis des Millennium Prize Problems, jamais résolus. DeepMind a choisi une approche différente : nourrir des Physics-Informed Neural Networks avec des simulations, afin d’explorer les comportements extrêmes des fluides.

Résultat : une nouvelle famille de singularités a émergé, confirmée ensuite par des mathématiciens de New York University et Stanford. Yongji Wang, premier auteur de l’étude, explique sans détour :

En intégrant des intuitions mathématiques et en atteignant une précision extrême, nous avons transformé les PINNs en un outil de découverte capable de révéler des singularités insaisissables.

Ce moment marque une bascule : l’IA n’est plus un simple calculateur, elle devient co-auteur de la recherche. Les experts parlent déjà d’une révolution dans la manière de produire des preuves.

IA et fluides : une percée aux répercussions globales

Le plus étonnant n’est pas seulement la découverte, mais le niveau de précision atteint. Les chercheurs parlent d’erreurs équivalentes à la mesure du diamètre de la Terre avec une marge de quelques centimètres. Cette rigueur ouvre la voie à des preuves assistées par ordinateur, capables d’établir la validité de résultats longtemps jugés hors de portée.

Ce saut technique n’est pas qu’académique. Les singularités instables découvertes suivent un motif régulier, suggérant l’existence d’autres solutions encore invisibles. Ces avancées touchent directement des secteurs concrets :

Quelques faits marquants à retenir

• Un problème vieux de 150 ans : les équations de Navier-Stokes remontent au XIXe siècle ;
• Un enjeu mondial : leur résolution pourrait améliorer les modèles climatiques et la prévision des tempêtes ;
• Une révolution industrielle : concevoir des avions plus efficaces, réduire la consommation de carburant ;
• Une nouvelle méthode scientifique : preuves assistées par ordinateur, hybridation de l’IA et des mathématiques.

La découverte illustre une nouvelle méthode : l’exploration systématique de paysages mathématiques autrefois inaccessibles. L’IA trace désormais des pistes pour que l’humain y apporte sa validation.

Cette avancée montre la puissance mais aussi la vulnérabilité des intelligences artificielles. Leur potentiel attire autant qu’il inquiète. Au point que certains leaders du numérique, comme Vitalik Buterin, réfléchissent déjà à des alternatives pour sécuriser leur développement. Car si l’IA ouvre des horizons inédits, elle nous rappelle aussi que tout pouvoir nouveau demande une vigilance accrue.