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Worldcoin et le miroir de l'âme

mar 25 Juil 2023 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Le créateur de ChatGPT lance worldcoin, un shitcoin qui veut la prunelle de vos yeux.

worldcoin

« Un shitcoin pour combattre l’IA »…

L’objectif de la fondation worldcoin est « de devenir le plus grand réseau financier et d’identité humaine ».

Les fondateurs Sam Altman et Alex Blania y voient une « solution fiable pour distinguer les humains de l’IA en ligne ». Cette solution étant la sulfureuse identité biométrique.

Worldcoin utilise le scan de l’iris. L’empreinte biométrique permet d’accéder au Worldcoin et de distinguer les humains des bots dopés à l’IA.

Si bien que le succès de Worldcoin dépend en partie de la capacité de l’IA à se faire passer pour un être humain. Ou, pour être plus précis, la capacité à influencer les élections via les réseaux sociaux…

Ainsi, immédiatement après avoir ouvert la boite de Pandore de l’IA, Sam Altman nous refourgue une identité numérique. Le but étant de permettre des choses comme des « élections démocratiques mondiales ou encore un revenu de base universel financé par l’IA ». Rien que ça.

« Le Worldcoin est une tentative d’alignement à l’échelle mondiale », peut-on lire dans cette lettre aux relents globalistes.

L’orbe

Obtenir des worldcoins nécessite de scanner son iris dans une « orbe ». Il en existe actuellement 298 réparties dans quelques dizaines de pays.

Depuis mai 2021, un peu plus de 2 millions de personnes ont bradé leur iris à Sam Altman (essentiellement dans des pays en développement). À ce rythme, il faudra 3 100 ans pour récolter l’iris du monde entier.

Pourquoi l’iris ? Parce qu’elle est caractéristique à chaque humain. Son entropie est nettement supérieure à celle d’une empreinte digitale et sa reconnaissance environ 10 000 fois plus précise que la reconnaissance faciale.

En somme, et pour dire les choses franchement, Sam Altman essaie de collecter l’identité biométrique de chaque humain en échange d’un grossier shitcoin.

Le worldcoin se présente en grande pompe comme « un protocole open source décentralisé soutenu par une communauté mondiale de développeurs », mais il n’en est rien. Nous pouvons lire dans le white paper :

« Aujourd’hui, la fondation est ‘sans membres’. Elle n’a ni propriétaires ni actionnaires. Elle est dirigée par un conseil d’administration composé de Chris Waclawek, Phillip Sippl et Glenn Kennedy. La Fondation utilise actuellement un wallet multi-signature (4 sur 6) pour changer le protocole. »

Cela dit, il est tout de même prévu que les détenteurs de worldcoin puissent in fine influencer l’orientation du protocole :

« Premièrement, le worldcoin donnera à ses détenteurs la possibilité de façonner l’avenir du protocole. Deuxièmement, les utilisateurs peuvent utiliser le worldcoin pour payer via la ‘world app’. Il est également possible d’utiliser les worldcoins comme ‘réserve de valeur’ ou effectuer des paiements. »

« Façonner » l’avenir du protocole est un bien grand mot. Les statuts de la fondation relatifs à la gouvernance prévoient bien la création d’une DAO (Decentralized Autonomous Organization). Sauf que cette DAO ne pourra faire que des « recommandations » au conseil d’administration de la fondation.

En plus de cette gouvernance centralisée, nous ne savons pas clairement comment le worldcoin sera distribué :

« Quand le fondateur d’une crypto-monnaie refuse de répondre aux questions sur son mécanisme de distribution, c’est mauvais signe »

Combien de worldcoins en tout ?

L’ambition première des créateurs de shitcoins est généralement très simple : s’attribuer d’office une partie du gâteau. Le cas d’école étant Ethereum, pré-miné à 70 %…

Vitalik Buterin et ses compères (Gavin Wood, Charles Hoskinson, Anthony Di Iorio et Joseph Lubin) se sont distribués près de 20 % des ETH gratuitement. Sans parler des 50 % d’ETH vendus aux insiders pour une bouchée de pain.

Même modus operandi pour le worldcoin. La fondation a même déjà rehaussé de 20 à 25 % la part redistribuée aux insiders.

La firme d’Alex Blania Tool for Humanity obtiendra 13.5 % des worldcoins, contre 9.8 % pour l’équipe initiale de développeurs. Plus 1.7 % en réserve.

Et combien précisément pour Sam Altman, cet intriguant membre du Conseil global de l’IA du World Economic Forum qui a ses entrées au Bilderberg ?…

Voici d’après dealroom.com la liste des investisseurs du projet Worldcoin. On y retrouve la même clique de VC à l’origine de l’essentiel des pump & dump de shitcoins :

Pour le reste du monde, il faudra scanner son iris pour glaner « un vorldcoin toutes les semaines, sans maximum ». La masse monétaire du worldcoin est donc sans limite…

Dit autrement, plus il sera populaire et plus il sera dilué. Tout l’inverse du bitcoin qui ne dépassera pas les 21 millions d’unités.

One coin to rule them all

Alex Blania a récemment déclaré qu’à terme, toute personne souhaitant utiliser internet devra s’authentifier par Worldcoin ou « quelque chose comme ça » :

« Quelque chose comme la World ID finira par exister, ce qui signifie que vous devrez vérifier [que vous êtes humain] sur internet, que vous le vouliez ou non », a-t-il lancé.

C’est oublier un peu vite le Bitcoin et le Lightning Network qui peuvent déjà nous débarrasser des bots. Il suffirait de se connecter à Twitter, Facebook, etc, via un petit dépôt de quelques satoshis confisqué en cas d’activité malveillante.

Il en serait alors fini des bots, IA ou pas. Nul besoin de créer un dangereux fichier mondial d’identités biométriques digne du roman 1984 de George Orwell.

Son acolyte espère lui que la technologie « brise le capitalisme » en permettant une « répartition plus efficace des ressources ».

Ajoutez à tout ça les monnaies de banques centrales (CBDC) qui s’annoncent conditionnée, voire flanquées une date d’expiration. Ou encore le fait qu’Elon Musk ambitionne de remplacer « la moitié du système financier, mondial » avec son « everything app ».

L’ambition des milliardaires est de relier la monnaie à toutes nos données via une identité numérique universelle et biométrique. Avec en ligne de mire le crédit social et un tri par l’IA de ceux jugés dignes de grimper dans l’échelle sociale.

Le Great Reset monétaire s’annonce cacophonique. Heureusement que le bitcoin existe.

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Nicolas T.

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