Accord WLFI à 1,5 milliard $: Les fils Trump secouent Wall Street

World Liberty Financial (WLFI), coentreprise crypto cofondée par Eric Trump et Donald Trump Jr., vient de franchir un cap majeur. Mercredi, les deux frères ont participé à la traditionnelle sonnerie de cloche du Nasdaq à Times Square, marquant la conclusion d’un accord de jetons évalué à 1,5 milliard $. Une opération qui pourrait propulser leur société parmi les acteurs de premier plan de la finance décentralisée.

Un pari stratégique sur WLFI

Cette initiative s’écarte des stratégies crypto habituelles des entreprises, qui misent généralement sur des actifs numériques établis. Elle repose sur le token WLFI, propre à la société, et qui n’est pas encore coté sur les plateformes centralisées.

L’accord concerne ALT5 Sigma Corp., basée à Las Vegas, acteur jusqu’ici discret dans la fintech et la biotech. Selon Bloomberg, avant l’annonce, la valeur boursière d’ALT5 ne dépassait pas 150 millions de dollars.

Après la révélation, elle a bondi à près de 850 millions. Dans le cadre de l’opération, ALT5 acquerra 7,5 % de l’offre totale de jetons WLFI, devenant ainsi l’un des principaux détenteurs d’un actif encore non listé.

Les partisans estiment que l’initiative des fils Trump pourrait créer un lien inédit entre la crypto et les marchés traditionnels, répondant à la demande croissante pour des opportunités hybrides. Eric Trump a présenté ce plan comme un pont entre Wall Street et la finance blockchain, rappelant le mouvement de 2020 de Michael Saylor, lorsque MicroStrategy (aujourd’hui Strategy) avait intégré du bitcoin à son bilan.

Prudence des investisseurs et interrogations du marché

Tous les investisseurs ne sont pas convaincus. Certains s’inquiètent de voir un jeton non coté intégrer un trésor d’entreprise. Morten Christensen, investisseur existant, reconnaît que le concept peut attirer l’attention mais le juge très peu conventionnel. Des critiques, comme Lex Sokolin de Generative Ventures, questionnent l’usage d’un véhicule coté pour un actif aussi récent, avertissant qu’il pourrait être conçu pour générer une pression d’achat.

Malgré ces réserves, la structure reste juridiquement possible dans le cadre actuel aux États-Unis. La SEC considère que la plupart des jetons ne sont pas des titres financiers, offrant ainsi aux entreprises plus de flexibilité dans la gestion de leur trésorerie. Ces montages peuvent aussi présenter des avantages fiscaux, en différant l’imposition des plus-values jusqu’à la vente des actifs.

Spéculation et tendances de fond

Les accords impliquant des jetons émergents se multiplient. Alliance Global Partners, qui a structuré l’opération WLFI, a récemment organisé une transaction similaire pour Mill City Ventures III, afin d’accumuler le token SUI.

Certains analystes, comme Austin Campbell de Zero Knowledge Consulting, voient dans cette dynamique un parallèle avec l’exubérance financière d’avant 2008. Ils soulignent que ces modèles reposent largement sur une appréciation continue des prix pour rester viables.