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Binance soupçonnée de contourner les sanctions US en Iran !

mar 12 Juil 2022 ▪ 4 min de lecture ▪ par Marc-antoine Caen-Poletti

Alors que Binance cherche à créer une image plus respectueuse des régulateurs, une nouvelle révélation vient troubler cette stratégie. Apparemment, la célèbre plateforme d’échange a longtemps fermé les yeux sur les sanctions américaines afin de profiter des traders iraniens.

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L’application Binance serait restée accessible pour les utilisateurs iraniens

Le marché des cryptomonnaies peut-il ignorer la géopolitique ? Le cas de Binance montre en tout cas qu’elle rend les choses beaucoup plus difficiles. En effet, depuis 2018, Binance a indiqué qu’il ne travaillait plus avec l’Iran, Cuba, la Syrie, la Corée du Nord et la Crimée. Tous ces pays sont sur la liste noire des États-Unis et les sanctions rendent impossible toute collaboration avec eux. Cependant, selon un rapport de Reuters sorti lundi dernier, au moins 18 personnes résidant en Iran affirment avoir utilisé les services de Binance de 2018 à 2021. Parmi eux, Pooria Fotoohi, un gestionnaire iranien de fonds cryptoactifs, soutient avoir utilisé Binance de 2017 à 2021. 

Le rapport va plus loin et montre que cette violation des sanctions était connue mais aussi orchestrée par Binance. Par exemple, dans un tweet supprimé de 2020 Changpeng Zhao encourageait ses utilisateurs à utiliser un VPN pour déjouer la géolocalisation. De plus, des employés de Binance se vantaient de la popularité de la plateforme en Iran sur des messages Telegram. Ce ne serait qu’en 2021 que Binance aurait renforcé ses mesures anti-blanchiment, interdisant alors réellement à ces ressortissants l’accès à la plateforme.

La défense du CEO de Binance

Pour contrer cette attaque, le CEO de Binance a tout de suite réagi sur Twitter. Il a affirmé qu’il disposait d’un « groupe de travail mondial sur la conformité ». De plus, Binance utilise le propre outil de filtrage de Thomson-Reuters, World-Check, pour bloquer les utilisateurs iraniens. Ce serait donc les défauts de cet outil qui sera la cause de ce contournement des sanctions. Pourtant selon la documentation de Reuters, l’outil Thomson-Reuters fournit un ensemble d’extensions pour cibler certaines zones géographiques.

Le leader du trading de cryptomonnaies face à la guerre en Ukraine

Cette révélation n’arrive pas à un moment anodin. Alors que nous sommes en pleine guerre d’Ukraine, Binance a affirmé dans un premier temps qu’il ne voulait pas interdire l’accès à sa plateforme aux utilisateurs russes. CZ lui-même avait indiqué qu’il « était contraire à l’éthique d’imposer une interdiction générale ». Cependant, la plateforme a dû ensuite respecter les interdictions venant de l’Europe. Binance cherche depuis quelque temps à faire profil bas face aux institutions européennes et cette transgression aurait été mal vue.

Alors que Binance cherche depuis plus mois à redorer son image auprès des institutions, ces révélations sur son laxisme vis-à-vis des sanctions contre l’Iran pourraient lui jouer des tours. Elles pourraient soit conduire à des sanctions, soit ternir sa réputation. Ce serait sans doute la pire des choses qui puissent arriver à la plateforme d’échanges.

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Marc-antoine Caen-Poletti

Actuel président du Club Français de la Cryptomonnaie, ma mission est d'accompagner les entreprises ainsi que les particuliers crypto francophones pour faire de la France la première crypto nation au monde.

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