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L'exchange crypto Binance envisage des visas dorés aux Émirats pour les détenteurs de BNB

lun 07 Juil 2025 ▪ 6 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
S'informer Centralized Exchange (CEX)

L’évocation de l’idée d’un visa doré adossé au BNB par CZ vient d’enflammer la communauté. Ce clin d’œil à l’initiative du réseau TON, qui propose un visa de 10 ans contre du staking en Toncoin, relance le débat sur l’usage concret des cryptos. Accéder à la résidence aux Émirats via une crypto ? Le concept intrigue autant qu’il interroge, entre stratégie d’attraction fiscale et vide réglementaire. Binance franchira-t-il le pas ou attendra-t-il un feu vert officiel ?

Un investisseur crypto contemple la ville depuis les dunes, la BNB de Binance en main.

En bref

  • Changpeng Zhao (CZ), ex-CEO de Binance, s’est exprimé sur la possibilité d’un programme de golden visa pour les détenteurs de BNB, inspiré d’un modèle récemment lancé par TON.
  • The Open Network (TON) avait annoncé un visa de 10 ans aux Émirats en échange du staking de 100 000 $ en Toncoin et d’un paiement de 35 000 $ de frais.
  • Ce programme TON promettait un rendement de 3 à 4 % par an et une procédure rapide, mais n’a reçu aucune validation des autorités émiraties.
  • Face à cette annonce controversée, CZ a réagi prudemment, remettant en question la véracité du programme TON tout en laissant entendre qu’un modèle similaire pourrait être envisagé pour le BNB.

TON et le mirage du golden visa émirati

Ce 6 juillet, The Open Network (TON), projet blockchain soutenu par Telegram, a publié une offre promettant un visa de résidence de 10 ans aux Émirats arabes unis, accessible via le staking de 100 000 dollars en Toncoin (TON), alors que le réseau avait subi une panne technique le 1er juin.

À cela s’ajoutait un frais de traitement unique de 35 000 dollars. Dans le communiqué officiel, TON assurait que « la délivrance du visa pouvait intervenir en moins de 7 semaines à compter du dépôt des documents », et que le programme couvrait les membres de la famille directe (conjoints, enfants et parents) sans frais supplémentaires hors frais administratifs standards.

Le programme s’appuyait sur un smart contract garantissant la conservation des fonds par l’utilisateur pendant la période de blocage, tout en offrant un rendement estimé à 3 à 4 % par an.

Les détails de l’offre étaient présentés comme une alternative plus accessible aux voies classiques d’obtention du golden visa. TON mettait en avant un coût d’entrée bien inférieur à celui des parcours traditionnels, comme en témoigne le récapitulatif ci-dessous :

  • Le montant requis : 100 000 $ de TON stakés pendant 3 ans, contre 500 000 $ minimum via l’immobilier ;
  • Les frais de traitement : 35 000 $ ;
  • La couverture : le visa s’étend à la famille proche ;
  • Le délai annoncé : moins de 7 semaines ;
  • Le contrôle des fonds : conservés via un smart contract non-custodial sur la blockchain TON ;
  • Le rendement annoncé : 3 à 4 % par an sur les tokens immobilisés.

Cependant, cette initiative a rapidement été démentie par les autorités locales. Dans un message officiel, les régulateurs émiratis, l’ICP (Federal Authority for Identity and Citizenship), la SCA (Securities and Commodities Authority) et la VARA (Virtual Assets Regulatory Authority), ont déclaré que « les investisseurs en cryptos ne figurent pas parmi les catégories éligibles aux visas dorés ».

Le communiqué précise également que TON n’est pas régulé par la VARA, et que le programme annoncé ne bénéficie d’aucune approbation gouvernementale. Cette clarification souligne que, malgré l’usage massif du terme « Golden Visa », le programme relevait de l’initiative privée, sans cadre légal reconnu.

CZ temporise et envisage un modèle BNB, mais exige des garanties

Dans la foulée de l’affaire TON, Changpeng Zhao, a lui aussi pris la parole. Sur le réseau social X (ex-Twitter), il a réagi avec prudence, interrogeant publiquement la validité du programme TON : « C’est vrai ? Ce serait génial si c’est le cas. Mais jusqu’ici, j’ai reçu des informations contradictoires », a-t-il écrit.

Quelques heures plus tard, CZ a révélé que l’exchange crypto Binance pourrait réfléchir à une offre similaire pour les détenteurs de BNB : un programme basé sur le staking du jeton natif de l’écosystème Binance, en échange d’un accès à la résidence longue durée aux Émirats.

Toutefois, l’ancien dirigeant a pris soin de nuancer ses propos, insistant sur la nécessité de valider toute initiative auprès des autorités compétentes. « Je m’attendrais à ce qu’un projet comme celui-ci soit soutenu par un partenariat gouvernemental et fasse l’objet d’une annonce officielle. Ça peut toujours être vrai, je dis juste que je n’ai pas pu le vérifier », a-t-il précisé.

Cette prise de position tranche avec l’approche adoptée par TON, qui semble avoir anticipé sur la validation réglementaire. CZ, qui a lui-même reçu un golden visa officiel à titre personnel lors de son installation à Dubaï, connaît les mécanismes administratifs de l’intérieur.

Il sait que ce type de programme ne peut être lancé sans cadre légal clair ni sans l’aval explicite d’une autorité de tutelle. En évoquant publiquement l’idée sans l’annoncer formellement, CZ envoie un signal : Binance, dont les profits non réalisés sur le bitcoin explosent, veut innover sur ce terrain, mais ne franchira pas la ligne rouge sans certification.

À moyen terme, si une telle initiative venait à se concrétiser, elle pourrait rebattre les cartes dans la compétition entre blockchains pour attirer les investisseurs HNWI (High Net Worth Individuals) vers des zones comme les Émirats arabes unis. Toutefois, la réaction rapide des autorités montre que l’utilisation du mot « Golden Visa » à des fins marketing ne sera plus tolérée sans encadrement. Binance, dont la réputation est déjà scrutée à l’international, n’a pas droit à l’erreur sur un sujet aussi sensible.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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