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Bitcoin et l'inflation sans fin

dim 12 Mai 2024 ▪ 9 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Le système fiat est un ponzi qui demande une croissance perpétuelle (et donc impossible) des flux physiques. Nous allons au devant d’une inflation aussi douloureuse que propice au bitcoin.

Bitcoin

Ponzi et croissance

Il ne se trouve pas en circulation un seul euro, dollar, yuan ou franc qui ne provienne pas d’une dette. Dans le système fiat, la monnaie est de la dette. Il n’y aurait plus un seul sou en circulation si tous les prêts bancaires étaient remboursés.

A vrai dire, il resterait les pièces et les billets. Le cash ne représente toutefois qu’une toute petite partie de la masse monétaire. Environ 5 %.

Le système fiat est un système dit de réserves fractionnaires. C’est-à-dire que les banques créent la monnaie ex nihilo. L’argent émerge au moment des prêts (surtout immobiliers) et disparait au moment des remboursements. Sauf les intérêts qui rémunèrent les banquiers.

Nous payons donc en permanence des intérêts sur la totalité de la masse monétaire. Il en découle qu’il faut prêter chaque année un peu plus que l’année précédente pour que tout le monde puisse s’y retrouver d’un point de vue comptable.

Cet impératif mathématique tient au fait que « l’argent ne fait pas d’argent », comme dit le précepte. L’argent nécessaire au paiement des intérêts ne se trouve jamais initialement en circulation dans l’économie.

Pour le dire encore plus clairement, si certains parviennent à rembourser dette ET intérêts, mathématiquement, d’autres ne pourront même pas rembourser le principal.

En somme, il faut que les flux de nouveaux prêts excèdent les flux de remboursement pour que le système tienne debout. Autrement, certains acteurs économiques ne pourraient pas trouver assez d’argent dans le magma de l’économie pour honorer leurs prêts en totalité. Les défauts de paiements feraient partie intégrante du système, ce qui n’est pas efficient.

C’est ainsi, les banques entretiennent un système de ponzi…

[Un ponzi exacerbé par le fait que les États font « rouler » leur dette. Accumuler des intérêts sur des intérêts est un processus mathématique exponentiel (« intérêts composés »).]

Est-ce bien ou mal ? L’Histoire nous apprend en tout cas que l’humanité embrasse toujours les systèmes les plus efficients. Cependant, cette belle mécanique ponzienne fait désormais face à un écueil :

Il faut toujours plus d’énergie et de matières premières à mettre en face de cette masse monétaire en perpétuelle augmentation, sans quoi les salaires ne suivraient plus !

Or, nous vivons sur une planète finie.

Banque et Renaissance

La plus vieille banque encore en activité est la Monte dei Paschi. Cette banque italienne fut fondée pendant la Renaissance, une époque charnière pour la civilisation.

Les cités-États italiennes telles que Florence, Venise et Gênes ont posé les jalons de la banque moderne. Notamment la banque de la famille florentine Médicis, connue pour ses pratiques financières innovantes.

Le mathématicien Luca Pacioli fut un personnage clé en introduisant le concept de comptabilité en partie double dans son ouvrage « Summa de Arithmetica, Geometria, Proportioni et Proportionalita » (1494). Ce système révolutionnaire consiste à enregistrer à la fois les débits et les crédits des transactions financières. Les lettres de crédit furent également cruciales dans le développement du commerce et du système bancaire.

C’est l’essor en tandem des banques et des marines marchandes qui permit de faire croitre l’activité économique et la prospérité. La Renaissance a véritablement marqué le début d’une nouvelle ère d’explorations à la recherche de ressources inexploitées. Des figures emblématiques comme Christophe Colomb, Vasco de Gama (première voie maritime vers les Indes) et Ferdinand Magellan (premier tour du monde) ont jeté les bases de la globalisation.

Tout cela pour dire que c’est l’énergie du vent alliée aux crédits ainsi qu’aux assurances maritimes des banques italiennes qui furent les grands moteurs du boom économique. Sans oublier les percées technologiques comme la boussole et le gouvernail !

Le transport (et l’énergie dont il a besoin) est la clé de voute du développement économique. Sans lui, la croissance économique serait inexistante, de même que la capacité à prêter de l’argent. L’un ne va pas sans l’autre.

Pétrole et conteneurs

La révolution industrielle du 18ᵉ siècle décupla encore les capacités de transport. Les bateaux à vapeur remplacèrent les voiliers et catalysèrent une nouvelle croissance formidable du commerce mondial.

L’avènement de la machine à vapeur rendit le transport maritime plus fiable tout en réduisant les distances d’une manière inimaginable auparavant. Le Grand Bon en avant viendra cette fois-ci de l’énergie charbonnière. Et puis ensuite le pétrole qui alimente aujourd’hui des porte-conteneurs pesant 100 000 fois plus lourds que la caravelle de Christophe Colomb.

De nos jours, la marine marchande transporte quasiment tous les produits non alimentaires disponibles dans le commerce. Avec ses deux milliards de tonnes de capacité (contre quelques dizaines de millions il y a deux siècles), elle assure 80 % du fret international.

Comme dit Jean-Marc Jancovici, « sans elle, vous et moi pourrions dire adieu à notre pouvoir d’achat. […] Cette marine marchande consomme autant de pétrole que l’aviation mondiale, soit près de 10 % de la production mondiale. Les camions, qui sont aussi un maillon essentiel de l’économie, consomment pour leur part deux fois ce que consomme la marine marchande. »

Le grand défi des décennies à venir sera de faire avancer des géants des mers de 300 000 tonnes et 278 millions de camions en dépit de la baisse de la production de pétrole. À ce propos, surveillez de près les États-Unis :

Sans pétrole, les échanges internationaux seront considérablement réduits. Nous entrerons dans une phase de démondialisation qui se traduira par des pénuries de nombreux produits et l’incapacité de faire des prêts sans provoquer de l’inflation.

Sans énergie abondante, nous ne pouvons pas physiquement mettre de croissance en face du ponzi monétaire. Un ponzi qui, encore une fois, n’est ni bien ni mal. Il a simplement besoin d’une croissance perpétuelle qui, malheureusement (ou heureusement, c’est selon…), tend à ralentir décennie après décennie.

Bitcoin et les limites physiques de la croissance

Le pétrole n’est pas infini. Nous fabriquerons des camions électriques, mais là encore, il y a des limites. La demande pour l’élément phare du tout-électrique – le cuivre – sera de 4 à 6 % par an au cours des huit prochaines années. La production doit donc doubler d’ici à 2035….

En sachant que l’extraction consomme beaucoup de pétrole et que les découvertes de nouveaux gisements de cuivre sont faméliques… Sans parler du fait qu’installer des petits réacteurs nucléaires sur les 60 000 bateaux cargos est de l’ordre de l’impossible…

La quantité de choses transportées va inéluctablement baisser, empêchant en retour la croissance des flux physiques qui sous-tendent la croissance économique.

Et soit dit en passant, vu que la moitié des camions transportent des denrées alimentaires, il est écrit d’avance que la hausse des prix alimentaires viendra raboter le revenu disponible des ménages, et par conséquent, leur capacité d’emprunt. Il en résultera une explosion de la bulle immobilière.

Tout cela pour dire que l’inflation n’est pas près de s’arrêter. En l’absence de miracle énergétique et d’immenses découvertes de cuivre, de lithium, etc, la croissance ira décrescendo. Est-ce que l’IA sera la boussole du 21ième siècle ? Votre serviteur en doute sérieusement.

Voici la tendance pour le vieux continent :

-Importation maximale d’énergie : 2007
-Poids maximal chargé dans les camions : 2007
-Nombre maximum de m2 construits par an : 2007
-Revenu disponible maximum : 2010

Que s’est-il passé en 2007 ? Le pic de pétrole conventionnel

Hausse du niveau de vie = productivité = énergie.

Le tassement de la productivité par manque d’énergie se traduira par plus d’inflation. Comme dirait l’autre, nous ne reverrons plus les trente glorieuses. N’importe quel bon père de famille devrait désormais penser à protéger son épargne.

Et quoi de mieux pour le quidam que de choisir tout simplement le seul actif existant en quantité absolument finie : Bitcoin.

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Nicolas T.

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