la crypto pour tous
Rejoindre
A
A

Bitcoin - Semaine 47

mar 22 Nov 2022 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Le G7 fait le pari de plafonner le prix du pétrole russe. Il existe un risque non négligeable de pénuries accompagnées d’une nouvelle vague inflationniste. Trêve de FTX, revenons-en aux fondamentaux du Bitcoin.

Prix plafond

Les pays du G7 (États-Unis, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon et Royaume-Uni) auraient convenu d’établir un prix plafond pour le pétrole russe à partir du 5 décembre.

Quel prix exactement ? Nous ne le savons pas encore.

Il est prévu de bloquer l’accès à certains ports (déjà en vigueur en Europe) et de ne plus assurer les tankers des acheteurs de pétrole russe. À moins que le pétrole ne soit vendu à un prix égal ou inférieur au plafond fixé.

Cependant, le monde est plus vaste que le G7. Et alors que l’Europe coupe les tuyaux avec la Russie, Moscou augmente ses ventes de pétrole en direction de l’Inde. La secrétaire au Trésor US Janet Yellen a déjà fait savoir que le sous-continent indien sera exempt de ce plafonnement.

La chute des exportations de pétrole russe vers le vieux continent (passées de 1,2 million de barils par jour à moins de 100 000 bpj) est entièrement compensée par un bond des exportations vers l’Inde :

« L’Inde augmente ses importations de pétrole russe et les États-Unis semblent l’accepter. La Russie a dépassé l’Irak et l’Arabie saoudite pour devenir le premier fournisseur de l’Inde. »

Tout cela étant dit, l’Inde mène bien sa barque et bénéficie déjà de rabais substantiels, ce qui s’apparente en quelque sorte à un plafonnement. D’où le passe-droit accordé par Washington.

Néanmoins, la Russie a prévenu qu’elle ne vendra pas de pétrole aux pays qui joueraient le jeu de l’occident. L’Inde ne pourra donc pas trop tirer sur la corde.

L’OPEP s’en mêle

N’oublions pas que la Russie est l’un des trois premiers producteurs de pétrole au monde. Toute réduction de sa production aurait de graves répercussions sur les prix mondiaux.

Nous en avons eu la démonstration avec le gaz. Le benchmark gazier TTF est toujours six fois plus haut que la moyenne de long terme. Voici ce qui nous attend cet hiver d’après Nicolas Meilhan, ingénieur spécialiste du transport et de l’énergie :

Les pays occidentaux auront bientôt rendez-vous avec la vindicte populaire. C’est une quasi certitude. Il faudrait pour les éviter que l’OPEP puisse compenser toute baisse des exportations russes.

La rumeur voudrait qu’une augmentation de la production serait effectivement en discussion. Néanmoins, le ministre saoudien de l’Énergie a démenti ces informations ce lundi, menaçant même de réduire davantage sa production.

La prochaine réunion de l’OPEP s’annonce explosive. Elle aura lieu le 04 décembre, la veille de l’entrée en vigueur du plafond des prix sur le pétrole russe…

Toute augmentation de la production marquerait un renversement de la décision prise en octobre de la réduire de 2 millions bpj.

L’Arabie Saoudite et la Russie comptant pour près de la moitié des quotas de l’OPEP, il y a de bonnes chances que ces joutes géopolitiques et énergétiques fassent monter le prix du baril.

L’agence internationale de l’Énergie prévient que les sanctions prévues pour le 05 décembre « ajouteront une pression supplémentaire sur les équilibres pétroliers mondiaux, et, en particulier, sur les marchés du diesel déjà exceptionnellement tendus ».

Pour l’AIE, « une myriade d’incertitudes et de défis logistiques subsistent ». « L’éventail des incertitudes n’a jamais été aussi large. »

Moins de pétrole = Inflation

La situation actuelle est similaire à celle de 2005, lorsque le monde a franchi le pic de pétrole conventionnel (le pétrole facile à pomper).

Le problème en 2005 était que la hausse des prix de l’énergie se répercutait sur l’inflation globale. Notamment sur les produits alimentaires. La Fed fit alors ce qu’elle fait toujours quand l’inflation est trop forte. Elle cassa la croissance en augmentant son taux directeur qui passa de 1 % à plus de 5 % entre 2004 et 2006.

Nous sommes confrontés au même problème en 2022. Les prix élevés de l’énergie se répercutent à nouveau sur l’alimentaire. Pour 2023, le supermarché Leclerc a prévenu que ses fournisseurs lui demandent d’augmenter les prix des fruits et de la viande de 20 % et 41 % respectivement…

Mais à la différence de 2005, la tendance sous-jacente de la consommation d’énergie est aujourd’hui beaucoup plus faible. Le taux de croissance de la consommation mondiale d’énergie par habitant était de 2,3 % par an au cours de la période 2001-2005, contre une baisse de 0.4 % pour la période 2017-2021.

world energy consumption per capita
Consommation mondiale d’énergie par habitant / Source : ourfiniteworld.com

Le graphique ci-dessus montre en gros que le monde est déjà au bord de la récession. Nous n’arrivons plus à faire croître notre production d’énergie.

[La hausse du prix du baril en 2005 a permis aux compagnies pétrolières d’adopter des techniques d’extraction plus coûteuses. C’est grâce à cette « révolution du pétrole de schiste » aux Etats-Unis que l’inflation globale a pu se tasser.]

Cette fois-ci, il n’y aura pas de cavalerie. Les énergies renouvelables (intermittentes) ne permettront malheureusement pas de compenser.

Les pénuries d’énergie peu chère sont de retour. Le pic du pétrole de schiste est probablement passé et, contrairement à 2005, les prix sont déjà trop élevés pour monsieur et madame tout le monde !

Cette nouvelle réalité suggère que les réserves de pétrole non conventionnel ont peu de chances d’être exploitées. Au lieu de cela, nous risquons d’être confrontés à des pénuries graves de diesel nécessaire aux camions et équipements agricoles du monde entier.

À moins que les banques centrales impriment de plus belle pour financer les déficits budgétaires des gouvernements ? Cela ne s’est pas très bien passé pour l’Angleterre dernièrement… Sans énergie, imprimer davantage est un jeu très dangereux. L’inflation est là…

Le bitcoin est une échappatoire à l’hyperinflation promise par le ponzi usurier bientôt rattrapé par les limites physiques de la croissance. Hodl!

Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.



Rejoindre le programme
A
A
Nicolas T. avatar
Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.