Bo Hines quitte la direction du conseil crypto de la Maison Blanche

À Washington, la politique crypto perd l’un de ses visages les plus en vue. Bo Hines, propulsé fin 2024 à la tête du Presidential Council of Advisers for Digital Assets, quitte ses fonctions après quelques mois seulement. Figure clé du dispositif voulu par l’administration Trump pour faire des États-Unis un pôle mondial de la blockchain, il part vers le secteur privé. Son départ pose une question centrale : la Maison Blanche saura-t-elle préserver l’élan imprimé à sa stratégie crypto ?

Un départ annoncé au sommet du conseil crypto de la Maison Blanche

Tandis qu’un rapport stratégique sur la crypto a été publié il y a quelques semaines, Bo Hines a officialisé son retrait. Il a déclaré ce samedi 9 août : « servir dans l’administration du président Trump et travailler aux côtés de notre brillant AI & Crypto Czar, David Sacks, en tant que directeur exécutif du conseil crypto de la Maison Blanche, a été l’honneur d’une vie ».

Serving in President Trump’s administration and working alongside our brilliant AI & Crypto Czar @DavidSacks as Executive Director of the White House Crypto Council has been the honor of a lifetime. Together, we have positioned America as the crypto capital of the world. I’m…

— Bo Hines (@BoHines) August 9, 2025

Nommé en décembre 2024, il a mené plusieurs actions marquantes pour tenter de positionner les États-Unis comme leader mondial de la crypto. Dans son message, il a également remercié la communauté pour son soutien indéfectible et assuré qu’il continuerait à défendre l’industrie depuis le secteur privé.

Voici les faits importants :

• Sa nomination en décembre 2024 par Donald Trump à la tête de ce conseil, organe consultatif sur la politique crypto américaine ;

• Une collaboration étroite avec David Sacks, figure centrale de la stratégie crypto et IA de la Maison Blanche ;

• L’annonce de son départ ce samedi 9 août, justifié par un retour au secteur privé, tout en restant actif dans le soutien à l’écosystème ;

• Un contexte politique tendu : le départ survient quelques semaines après la publication du rapport réglementaire phare du conseil, en juillet ;

• Une succession encore incertaine : la journaliste Eleanor Terrett indique que Patrick Witt, directeur adjoint, est pressenti pour le remplacer.

Un bilan contrasté et des stratégies inachevées

Parmi les dossiers les plus emblématiques suivis par Bo Hines, figure l’initiative de réserve stratégique en bitcoin. En janvier, Donald Trump avait signé un décret créant une réserve nationale de BTC et un stock crypto, interdisant toute revente par l’État et imposant que les nouvelles acquisitions soient financées par des méthodes neutres pour le budget.

Cette contrainte limitait les marges de manœuvre de l’exécutif, ne permettant d’augmenter les avoirs qu’à travers des saisies d’actifs ou d’autres moyens sans impact fiscal direct.

Hines avait proposé une piste audacieuse : réévaluer les réserves d’or américaines, enregistrées à 42,22 dollars l’once alors que le cours spot avoisinait 3 400 dollars, et convertir une partie de cette valeur actualisée en bitcoin.

Une approche susceptible d’accroître significativement les réserves BTC sans créer de déficit, mais qui reste à l’état de recommandation. L’absence de mise en œuvre concrète et les critiques sur le rythme d’accumulation du BTC traduisent les difficultés à transformer la vision stratégique en résultats tangibles.

En quittant ses fonctions, Bo Hines laisse donc un héritage mitigé : une impulsion politique forte, surtout avec le vote du Genius Act, mais des réalisations partielles. La question reste ouverte sur la capacité de son successeur, qu’il s’agisse de Patrick Witt ou d’un autre profil, à surmonter les contraintes réglementaires et budgétaires pour concrétiser la vision américaine d’un leadership crypto mondial.