BTC/USD : Bitcoin vise un nouveau sommet face au dollar
Malgré quelques prises de bénéfices, la pression haussière reste forte. Un nouveau record guette le bitcoin.
En bref
- Les frappes israélo-iraniennes et la menace de fermeture du détroit d’Ormuz dopent le bitcoin face aux craintes d’inflation.
- Un choc pétrolier pourrait pousser l’inflation à 5 %, renforçant l’attrait du bitcoin comme valeur refuge.
- Les institutions et certains pays accumulent du bitcoin, soutenant sa hausse malgré des prises de bénéfices des touristes au-dessus de 105 000 $.
Le Moyen-Orient en feu
Les marchés sont nerveux. En cause, les frappes surprises d’Israël contre les infrastructures nucléaires iraniennes parallèlement à l’assassinat de généraux et de scientifiques nucléaires.
L’Iran a répondu en lançant l’opération « Rising Lion ». Plusieurs sites stratégiques comme le réacteur nucléaire de Dimona, le centre financier de Tel Aviv, le ministère de la Défense, les bases aériennes militaires, le QG du Mossad, l’aéroport international Ben Gurion, le port d’Haïfa ou encore une plateforme gazière ont déjà été frappés.
L’Ayatollah Ali Khamenei a promis une « réponse sévère » :
« Ne pensez pas qu’ils [Israël] ont frappé et que c’est fini. Non. Ils ont déclenché la guerre. Nous ne les laisserons pas s’en tirer sans conséquences. »
L’oncle Sam s’est depuis précipité au chevet de Benjamin Netanyahu qui s’est enfui vers la Grèce. Soit dit en passant, le Premier ministre israélien est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la CPI…
Donald Trump a menacé Ali Khamenei en ces mots :
Nous savons exactement où le « leader suprême » se cache. […] Nous n’allons pas l’éliminer, tout du moins pas encore.
Donald Trump
La crainte est désormais que les États-Unis apportent leur soutien militaire. Le ministère iranien des Affaires étrangères a prévenu ce mercredi que toute intervention américaine provoquerait « une guerre totale » dans la région.
L’Iran pourrait décider d’accentuer la pression en fermant le détroit d’Ormuz par où transite 20 % des flux pétroliers mondiaux. Soit 20 millions de barils par jour qui représentent plus de 30 % des flux pétroliers maritimes.
Ces tensions géopolitiques sont du pain béni pour le bitcoin puisque les conséquences économiques d’un scénario noir sont très inflationnistes pour l’occident.
Bitcoin et le scénario noir
La fermeture des détroits d’Ormuz et de Bab el-Mandeb serait un événement très inflationniste. Les prix du pétrole pourraient grimper jusqu’à 120 dollars le baril. JPMorgan évoque même un scénario à 130 dollars.
Un tel choc pétrolier aurait tôt fait de faire grimper les prix mondiaux des denrées alimentaires. Ce fut le cas en 2007 suite au pic de pétrole conventionnel. Il en découla une hausse de plus de 20 % de l’indice des prix alimentaires de la FAO. Les prix des denrées alimentaires sont en effet fonction de l’augmentation des coûts des engrais et du carburant nécessaire à leur transport.
L’inflation pourrait remonter vers 5 % au niveau mondial dans le scénario d’un blocus total du détroit. Peu probable toutefois. La raison étant que la majorité du pétrole est à destination de l’Asie, et particulièrement de la Chine, un allié de la Perse :
Néanmoins, la crainte d’un choc inflationniste est dans tous les esprits. Personne n’a oublié l’inflation monstre de ces cinq dernières années. Voici les chiffres d’inflation aux États-Unis sur cinq ans :
- Soins médicaux : +12 %
- Habillement : +14 %
- Voitures neuves : +21 %
- Alimentation : +23 %
- Logement : +27 %
- Électricité : +37 %
- Transports : +49 %
- Gaz : +54 %
- Essence : +69 %
- Assurance automobile : +84 %
Les chiffres sont similaires sur le Vieux Continent, et souvent pires dans le reste du monde.
Il y a donc fort à parier que le bitcoin connaisse un regain d’intérêt de la part des masses désireuses de se protéger de l’inflation. D’autant plus que la mauvaise presse dont a pu souffrir le bitcoin s’estompe petit à petit.
Les institutions accumulent en coulisse
En attendant un regain d’intérêt de la part des petits porteurs, les institutions continuent leurs emplettes. Elles sont rassurées par les États-Unis qui sont en passe de renforcer leur réserve stratégique de bitcoins.
Environ 236 sociétés détiennent aujourd’hui plus de 1,2 million de bitcoins, soit environ 5,7 % de l’offre totale. Cette trésorerie en BTC est en hausse de 20 % d’une année sur l’autre. Et cela après avoir doublé au cours de la seule année 2024.
En tout, c’est plus de 1 500 milliards de dollars que les sociétés du S&P 500 pourraient placer dans le bitcoin. Microsoft et Facebook ont dit non, mais il se murmure qu’Amazon se tâte et que Tesla pourrait doubler la mise.
Notons également que le Sénat US vient de voter en faveur de la loi GENIUS. Elle viendra cimenter l’existence des stablecoins si la Chambre des représentants donne son feu vert. On attend désormais le vote du Bitcoin Act qui prévoit l’achat d’un million de bitcoins.
Dans la même veine, notons que l’Amérique du Sud est aussi sur le pont. Le projet de loi visant à placer jusqu’à 5 % des réserves de change brésiliennes (370 milliards de dollars) est sur le bureau des députés. Le Brésil pourrait devenir le second pays du G20 à faire du bitcoin une monnaie de réserve. La Corée du Sud y réfléchit aussi.
L’Europe ne peut pas en dire autant. La banque centrale tchèque voudrait bien passer à l’action, mais la BCE et Christine Lagarde s’y opposent. Par ailleurs, la proposition de miner des bitcoins avec les surplus d’électricité des centrales nucléaires françaises vient d’être déboutée par le Parlement. Quel gâchis.
Dans l’ensemble, l’horizon se dégage. Les touristes prennent leurs profits au-dessus de 105 000 dollars, mais la pression haussière reste forte.
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Reporting on Bitcoin and geopolitics.
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