CBDC aux États-Unis : Une question qui divise les gouverneurs de la FED ?
Jerome Powell aurait-il parlé à son propre compte en voulant tuer le bitcoin à coup de CBDC ? Car effectivement, un membre du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis voit d’un œil différent son pari sur une monnaie numérique de banque centrale. Paradoxe !
Les craintes de la gouverneure Michelle Bowman
Il y a deux semaines, un groupe de réflexion libre sur la recherche politique du nom de Cato Institute a avancé que les CBDC constituent une menace pour la vie privée des Américains. Une position que partagerait Michelle Bowman, un membre du conseil des gouverneurs de la FED, selon The Daily Hodl.
« En réfléchissant sur les implications de la CBDC et la vie privée, nous devons également prendre en compte le rôle central que joue l’argent dans notre vie quotidienne et le risque d’une CBDC ne soit pas seulement une issue à la liberté dont jouissent les Américains de choisir comment l’argent et les ressources sont utilisés et investis, mais aussi une entrave potentielle à cette liberté », a-t-elle martelé dans son discours prononcé dernièrement à l’université de Georgetown (McDonough).
Le fait que les CBDC auraient des impacts sur la vie privée inquiète non seulement Mme Bowman, mais aussi d’autres élus américains comme le gouverneur républicain de Floride, Ron De Santis. Ce dernier a d’ailleurs été foudroyé par l’économiste Paul Krugman pour sa théorie de la conspiration monétaire derrière les monnaies numériques de banque centrale.
« Aucun gouvernement d’État n’aurait le droit d’interdire l’utilisation d’une CBDC créé par la Fed », soulignait Krugman.
Des mesures à prendre ?
La gouverneure Michelle Bowman a exigé des mesures qui tiendraient compte de la protection de la vie privée des consommateurs et des entreprises en cas de lancement d’une CBDC des États-Unis. Si le but consiste à entraver les évasions fiscales et les blanchiments d’argent, autant mettre en place un système suffisamment transparent.
Également, le choix d’options technologiques et politiques idoines deviendra une nécessité en cas de création d’une CBDC américaine par la Fed.
« La question de la protection de la vie privée peut être moins difficile à traiter en faisant recours à l’utilisation en gros, dans lesquels une CBDC ne serait utilisée que par les institutions financières traditionnelles pour effectuer une gamme limitée des transactions sur le marché financier. Comme pour beaucoup de ces considérations, l’objectif et la fonction prévue d’une CBDC ont un impact majeur sur les considérations de politique et de conception. »
Quant à la BCE, sa présidente Christine Lagarde estime que les banques centrales perdraient leur utilité à défaut de CBDC. Peu importe les conséquences sur la vie privée des utilisateurs, madame la présidente ?
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