CBDC : la méfiance grandissante des Canadiens et des Britanniques
Alors que les monnaies numériques de banques centrales, connues sous l’acronyme CBDC, semblent s’imposer comme une révolution dans le paysage financier mondial, leur adoption ne fait pas l’unanimité parmi les populations. En effet, l’Inde et le Brésil, qui ont fait des avancées significatives dans ce domaine, envisagent de lancer leur CBDC dans l’année à venir. Cependant, loin de cet engouement des gouvernements, une partie du public semble adopter une position plus sceptique. Récemment, deux enquêtes ont mis en lumière des inquiétudes et des réserves marquées parmi les Canadiens et les Britanniques vis-à-vis de ces nouvelles monnaies numériques.
CBDC : le scepticisme des Canadiens
Récemment, des législateurs américains ont déclaré leur opposition à l’adoption des CBDC, présentant ces monnaies numériques de banques centrales comme une menace pour la liberté des Américains. Leurs inquiétudes seraient aussi partagées au Canada et au Royaume-Uni. Deux enquêtes publiées la semaine dernière ont révélé que les Canadiens et les Britanniques portent des réserves sur les CBDC et sont contre leur adoption.
La première enquête a été réalisée par le fabricant de wallets matériels Trezor et la seconde, par le site d’informations financières WealthRocket. Sur 1500 Canadiens interrogés, 25 % ont rejeté l’idée d’utiliser les CBDC pour les paiements. Les principales raisons évoquées par ceux-ci sont : le risque de cyberattaques, les potentielles fraudes et le risque de voir les espèces disparaître progressivement.
Ces inquiétudes sont également partagées par des hommes politiques canadiens. En avril dernier, le conservateur Pierre Poilievre confiait à Reuters que la CBDC serait interdite s’il accédait un jour à la primature.
Une réticence partagée outre-Manche
En dépit de la volonté du premier ministre Rishi Sunak de voir le Royaume-Uni disposer de sa CBDC, certains Britanniques seraient peu emballés par cette monnaie numérique. L’enquête réalisée par Trezor révèle que de nombreux Britanniques se méfient des fonctionnalités que pourrait avoir une CBDC, même si ces derniers connaissent très peu ou pas du tout cette monnaie numérique de banque centrale.
73 % des personnes interrogées trouvent préoccupant le fait de donner aux autorités le contrôle de leurs fonds. La potentielle expiration des CBDC lorsque les fonds ne sont pas dépensés inquiète 67 % des Britanniques interrogés. Josef Tetek, un analyste de la société de wallets matériels Trezor, souligne une grande différence entre la connaissance que les Britanniques ont du Britcoin et l’impact potentiel de cette monnaie sur ceux-ci.
Il déclare : « Il est clair que la grande majorité des gens ne sont pas à l’aise avec le fait que les autorités financières aient le genre de pouvoirs d’une CBDC pourrait leur accorder ». L’analyste poursuit en ces termes : « Avant que le Royaume-Uni n’aille trop loin sur la voie du déploiement, nous avons besoin d’un débat approfondi à l’échelle de la société avec les gens ordinaires ».
Si certains gouvernements considèrent les monnaies numériques de banques centrales comme des monnaies révolutionnaires, celles-ci ne font pas encore l’unanimité. Récemment, le candidat démocrate à la présidentielle américaine Robert Kennedy a désigné la CBDC comme un instrument d’oppression.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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