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Christine Lagarde durcit le ton sur les stablecoins étrangers : L'Europe veut reprendre le contrôle

13h00 ▪ 4 min de lecture ▪ par Fenelon L.
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La présidente de la Banque centrale européenne monte au créneau contre les stablecoins adossés au dollar. Lors d’une conférence à Francfort, Christine Lagarde a exigé des garanties « fermes » pour tout émetteur étranger souhaitant opérer dans l’UE. Un signal fort des craintes européennes face à l’influence grandissante du billet vert dans les paiements numériques transfrontaliers.

Christine Lagarde bloque fermement les stablecoins USDT et USDC, symbolisant la défense européenne contre l’invasion monétaire numérique étrangère.

En bref

  • Christine Lagarde impose des conditions d’équivalence strictes aux stablecoins étrangers souhaitant opérer dans l’UE.
  • La BCE craint qu’une ruée bancaire sur les stablecoins privilégie les juridictions les mieux protégées comme l’Europe.
  • Les stablecoins représentent désormais près de 290 milliards de dollars de capitalisation mondiale, dominés par l’USDT américain.
  • Cette sortie s’inscrit dans une stratégie européenne pour contrer l’hégémonie du dollar via les stablecoins.

Christine Lagarde exige des garanties strictes pour les stablecoins étrangers

Mercredi, lors de la conférence du Conseil européen du risque systémique à Francfort, Christine Lagarde a haussé le ton. 

La présidente de la BCE exige que les stablecoins étrangers se conforment aux normes européennes avant toute activité dans l’Union. Une prise de position qui marque un tournant dans l’approche européenne des actifs numériques.

Dans un discours à Francfort, Christine Lagarde a martelé que ces actifs doivent respecter le cadre réglementaire du bloc afin de prévenir l’arbitrage et de protéger la stabilité financière.

Derrière cette ligne rouge, une cible évidente : les géants américains Tether (USDT) et Circle (USDC), dont la capitalisation cumulée dépasse 220 milliards de dollars. L’enjeu dépasse la technique : c’est une bataille d’infrastructure monétaire à l’ère numérique.

La patronne de la BCE a aussi mis en garde contre la mauvaise gestion des liquidités entre juridictions. En cas de crise de confiance, les détenteurs chercheront le rachat dans les zones les mieux protégées. 

Or, en Europe, MiCA interdit les frais de rachat : un afflux de demandes pourrait assécher rapidement les réserves locales si l’émetteur opère ailleurs tout en captant les remboursements.

Cette offensive s’inscrit dans une stratégie plus large. Depuis des mois, les autorités européennes multiplient les alertes sur les stablecoins. La Banque de France a d’ailleurs prévenu en juin d’un risque de « privatisation de la monnaie ». Un vocabulaire assumé, qui révèle l’inquiétude croissante des banquiers centraux face à l’essor d’actifs privés susceptibles de contourner leur contrôle.

L’Europe face au défi de la souveraineté monétaire

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 290 milliards de dollars de stablecoins circulent aujourd’hui dans le monde. L’USDT concentre environ 60 % du marché, renforçant l’hégémonie du dollar dans l’économie numérique. Une situation que Christine Lagarde entend bien contrarier.

Elle compare ces défis à ceux rencontrés par les groupes bancaires internationaux, soumis à des ratios de liquidité stricts pour éviter les déséquilibres entre filiales.

Face à cette montée en puissance des stablecoins étrangers, l’Europe accélère ses propres projets. L’euro numérique, techniquement prêt selon les autorités, pourrait voir le jour avant la fin 2025. Un projet défensif visant à préserver l’autonomie monétaire européenne dans un monde de plus en plus digitalisé.

Mais la tâche s’annonce ardue. Pendant que l’Europe tergiverse, les États-Unis avancent. Le GENIUS Act américain a déjà posé un cadre légal favorable aux stablecoins domestiques. 

De son côté, le PDG de Tether, Paolo Ardoino, a catégoriquement refusé de soumettre l’USDT au règlement MiCA, jugeant les exigences européennes « dangereuses » pour le système bancaire.

Les déclarations de Christine Lagarde marquent une nouvelle étape dans la bataille réglementaire autour des stablecoins. Loin d’être un simple débat technique, cette offensive révèle les tensions géopolitiques autour du futur de la monnaie numérique. L’Europe semble déterminée à ne pas laisser le champ libre aux géants américains de la crypto.

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Fenelon L.

Passionné par le Bitcoin, j'aime explorer les méandres de la blockchain et des cryptos et je partage mes découvertes avec la communauté. Mon rêve est de vivre dans un monde où la vie privée et la liberté financière sont garanties pour tous, et je crois fermement que Bitcoin est l'outil qui peut rendre cela possible.

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