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Connaissez-vous réellement l'histoire des Cypherpunks ?

jeu 25 Août 2022 ▪ 6 min de lecture ▪ par Elina S.

Si Satoshi Nakamoto a toujours été considéré comme le père du Bitcoin (et donc des cryptos), il faut savoir qu’il s’est inspiré des premières tentatives des Cypherpunks. Ces derniers seraient les véritables précurseurs des cryptomonnaies et des protocoles de cryptographie. Mais qui sont-ils ? Quelle est leur histoire ? Quels sont leurs objectifs ? Voici quelques éléments de réponse. 

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Les Cypherpunks, des activistes numériques

Les cypherpunks sont encore peu connus du grand public. Et pourtant, ce groupe, aujourd’hui devenu un large mouvement, est derrière de nombreux concepts, notamment celui de la cryptographie. Il s’agit à la base d’un groupe d’informaticiens d’une vingtaine de membres, porté sur la défense de la confidentialité en ligne et de la protection de la vie privée. Et ce, alors qu’Internet n’en était qu’à ses balbutiements. Cette petite communauté visionnaire naît dans les années 90, en Californie. 

Le groupe se forme sous l’impulsion de trois génies en informatique. Il y a Eric Hughes, un éminent mathématicien américain et programmeur informatique. Et puis Timothy May (dit Tim May), un brillant technicien informatique, écrivain idéologique et ingénieur en électronique. Le troisième fondateur se nomme John Gilmore. Il est entre autres connu pour avoir fondé l’Electronic Frontier Foundation, la Déclaration d’indépendance du cyberespace. 

David Chaum est un autre membre majeur de cypherpunks. Celui-ci a développé de nombreux protocoles cryptographiques. Il a aussi écrit un article traitant des concepts d’argent numérique anonyme. Son article intitulé « Security Without Identification: Transaction Systems to Make Big Brother Obsolete » sort en 1985. Celui-ci traite également des protocoles d’anonymisation qui sous-tendent la technologie de la blockchain. 

Le manifeste d’un Cypherpunks et la liste de diffusion

Le manifeste d’un Cypherpunk.

Déjà à l’époque, le groupe était convaincu qu’Internet deviendra un élément central de la société. Et dès lors que les gouvernements auront compris cette liberté, ils viendront coopter cet espace, vont le surveiller et appliqueront des politiques de censure. Face à quoi, les Cypherpunks s’emploient activement à rendre les réseaux plus sûrs pour la confidentialité et la vie privée. Pour eux, un seul outil pouvait assurer la liberté d’Internet : la cryptographie. Avec le cryptage, les gouvernements ne pourraient exercer leur pouvoir sur les individus. 

Cette vision est consignée dans un manifeste écrit par Eric Hughes et publié en 1993. « Les Cypherpunks écrivent du code. Nous savons que quelqu’un doit écrire un logiciel pour défendre la vie privée, et nous allons l’écrire », déclare-t-il. Il ajoute : « La cryptographie se répandra inéluctablement sur l’ensemble du globe, et avec elle les systèmes de transactions anonymes qu’elle rend possibles ».

Le groupe partage par ailleurs ses réflexions via sa liste de diffusion. Cet espace créé en 1992 a aussi permis d’élargir la portée des Cypherpunks. La liste est toujours active. La plateforme permet aujourd’hui le développement des projets cryptographiques aux quatre coins du monde. Les systèmes de chiffrement PGP, RSA ou Diffie-Hellman, les premiers essais de cryptomonnaies, les protocoles SSL et HTTPS… Tous ont été diffusés sur cette liste.

Un groupe précurseur des cryptomonnaies 

Les membres de cypherpunks ont déjà conceptualisé des cryptomonnaies bien avant le phénomène Bitcoin (BTC). David Chaum lance en 1990 la première tentative sérieuse de création de monnaie numérique privée : DigiCash. Il s’agit de la première utilisation de la technologie de paiement électronique uniquement logicielle. La monnaie a permis d’effectuer des transactions en petites quantités entre des personnes qui n’avaient ni compte bancaire ni carte de crédit. Une révolution! 

Les cypherpunks, précurseurs des cryptomonnaies

En 1997, Adam Back décrit sur la liste de diffusion un processus qui s’apparente au preuve de travail qui sous-tend la blockchain Bitcoin. Un an plus tard, Wei Dai diffuse également sa méthode sur comment échanger de l’argent et faire respecter des contrats qui étaient distribués parmi un réseau d’utilisateurs. Grâce à ce processus, l’intervention d’un tiers pour les transactions devient inutile. Comme la blockchain Bitcoin, son idée comprenait un moyen pour les participants de créer de l’argent grâce à l’effort informatique.

Ces monnaies virtuelles n’ont pas été viables. Néanmoins, chacun de ces protocoles ont posé la première pierre des cryptos telles qu’elles sont aujourd’hui. Sur ce point, Wei Dai déclare : « Le protocole peut probablement être rendu plus efficace et plus sûr, mais j’espère que c’est une étape vers la transformation de la crypto-anarchie en une possibilité pratique et théorique ». Près d’une décennie plus tard, Satoshi Nakamoto lance Bitcoin.

En véritables visionnaires, les Cypherpunks ont prévu certains des plus grands problèmes auxquels les utilisateurs d’Internet sont confrontés aujourd’hui. Il s’agit notamment de la confidentialité et de l’anonymat au sein d’une infrastructure largement non sécurisée et publique. Ils ont aussi jeté les bases de la création de la cryptomonnaie. Et tout cela, grâce à la cryptographie. 

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Elina S.

Je tombe par hasard dans la cryptosphère et assiste à la naissance d’une ère nouvelle, celle de la DeFi. Tout est question de liberté économique, de transparence et d’opportunités accessibles à tous. Voilà un univers qui gagne à être connu.

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