Crypto : L'audience d’appel de Sam Bankman-Fried fixée au 4 novembre

Près de deux ans après sa condamnation, l’ex-PDG de FTX voit son avenir rejoué en appel. La cour d’appel du deuxième circuit a fixé l’audience au 4 novembre, une étape clé de ce procès crypto.

Un procès qui continue de peser sur l’écosystème crypto

Sam Bankman-Fried, alias SBF, purge actuellement une peine de 25 ans de prison pour fraude et complot. Reconnu coupable de sept chefs d’accusation, il demeure la figure emblématique d’une débâcle marquante de l’écosystème crypto.

FTX, jadis présenté comme un mastodonte solide, s’est effondré en novembre 2022 sous le poids d’une crise de liquidité insurmontable. Les fonds crypto des clients détournés vers Alameda Research révèlent une gouvernance fragile et une gestion des risques absente.

L’appel que prépare SBF est donc loin d’être anodin. Ses avocats soutiennent que l’ancien PDG n’a jamais bénéficié d’une véritable présomption d’innocence et que l’accusation a imposé un récit biaisé, laissant croire que les fonds crypto étaient définitivement perdus. Une nuance qui pourrait, si elle est retenue, rouvrir la voie à un nouveau procès ou à une peine révisée.

Les alliés tombés les uns après les autres

Autour de SBF, ses anciens associés ont déjà payé leur prix judiciaire. Caroline Ellison, ex-PDG d’Alameda et ancienne compagne de Sam Bankman-Fried, a écopé de deux ans de prison après avoir coopéré avec la justice. Gary Wang et Nishad Singh, eux aussi repentis, n’ont reçu que des peines symboliques, leur coopération ayant largement pesé dans la balance.

Ryan Salame, en revanche, a tenté une stratégie différente : revenir sur son plaidoyer de culpabilité. Résultat, plus de sept ans de prison. Un signe clair que la justice américaine veut marquer l’exemplarité dans ce dossier crypto lié à FTX.

Cette mosaïque de condamnations illustre un contraste frappant : SBF est le seul à s’être accroché jusqu’au bout à son plaidoyer de non-culpabilité. Une posture risquée qui lui vaut aujourd’hui une incarcération longue, dans un établissement fédéral californien, avec une libération théorique prévue en octobre 2044.

Entre appel et rumeurs de grâce présidentielle

L’appel du 4 novembre n’est pas la seule lueur d’espoir pour Bankman-Fried. Des murmures circulent déjà sur une possible demande de grâce présidentielle auprès de Donald Trump. Le milliardaire déchu a récemment laissé entendre une proximité plus assumée avec le camp républicain, une stratégie politique autant que judiciaire.

Mais la perspective reste incertaine. Trump, dès son retour au pouvoir, avait surpris en graciant Ross Ulbricht, le fondateur du dark market Silk Road. Cependant, le cas SBF est d’une autre ampleur : l’opinion publique y est particulièrement sensible, car il ne s’agit pas seulement de criminalité financière abstraite, mais de millions d’épargnants floués à travers le monde.

Que la cour d’appel décide de réduire sa peine ou que la Maison-Blanche choisisse de tendre la main, une chose est claire : l’histoire de Sam Bankman-Fried est loin d’être terminée. Et son sort continue de refléter, pour l’industrie crypto, une leçon brutale sur l’importance de la transparence et de la gouvernance.