DappRadar ferme ses portes, le token RADAR s'effondre de 30 %

L’industrie crypto traverse une tempête, une de plus. Ce genre de cyclone n’épargne personne, surtout pas les piliers historiques. Cette fois, c’est DappRadar qui tombe. Après sept ans de bons et loyaux services, la plateforme emblématique des DApp baisse le rideau. Un adieu qui laisse un vide, un goût d’inachevé, et un RADAR token qui s’écrase en vol. La descente aux enfers de cet outil de référence sonne comme un avertissement pour tout l’écosystème Web3.

Des NFT aux DAO : DappRadar, 7 ans à observer le Web3 depuis les étoiles

Créée en 2018, à l’heure des CryptoKitties et des rêves fous de décentralisation, DappRadar a été bien plus qu’un site d’analyse. C’était un phare dans le tumulte du Web3. DeFi, NFT, GameFi : la plateforme a tout couvert, scrutant les blockchains comme un satellite survolant un monde nouveau.

En septembre 2019, elle lève 2,33 millions de dollars. En 2021, rebelote avec un ticket de 4,94 millions. L’ambition était claire : offrir des données exhaustives, crédibles, et en temps réel sur plus de 50 blockchains.

Mais les chiffres ne suffisent pas à maintenir un navire à flot.

Il est très difficile de dire au revoir. Je suis reconnaissant envers tous ceux qui ont rendu ce voyage possible. 

Skirmantas Januškas, cofondateur

Si DappRadar a longtemps été une référence, c’est aussi parce que ses données ont été reprises par Bloomberg, Forbes ou encore le BBC. Mais même les étoiles meurent. Et le Web3, lui, a changé.

Orthodoxie fatale ? Pourquoi DappRadar s’est peut-être tiré une balle dans le pied

Pendant que les memes coins explosent et que les airdrops se transforment en jackpots, DappRadar restait droit dans ses bottes. Un catalogue géant. Des catégories ultra-techniques. Pas de place pour les buzzwords. Résultat ? Une audience de plus en plus éloignée.

La plateforme est restée trop fidèle à son ADN crypto-native. Elle a manqué les virages : celui de la gamification, celui du marketing Web3, celui des communautés TikTok.

Même son token RADAR, lancé après 2021, n’a jamais trouvé de véritable usage. Mis à part quelques abonnements Pro ou du staking, rien qui ne le propulse. Résultat : -30 % dans les heures suivant l’annonce de la fermeture, avec un prix à 0,00065 $ au moment où ces lignes sont écrites.

La DAO, elle, reste active. Mais DappRadar a précisé :

La DAO est indépendante de la plateforme, et les discussions sur son avenir sont toujours en cours. Plus de clarté viendra via les canaux dédiés à la DAO, merci de votre patience pendant que les mises à jour sont préparées. 

La spécialisation est une force, sauf quand elle devient un carcan. Et dans un marché qui évolue à la vitesse de la lumière, rester immobile, c’est déjà reculer.

Crash crypto, tsunami RADAR : le marché ne pardonne plus rien

Les fermetures s’enchaînent : eXch, Mango Markets, X2Y2… DappRadar n’est pas un cas isolé, juste le dernier d’une longue liste. L’année 2025 est rude pour la tech décentralisée.

L’environnement macroéconomique pèse lourd. La capitalisation du marché crypto est tombée à 2,8 trillions de dollars en mars 2025. Entre exploits, hacks et régulations, la confiance vacille.

Même les géants tanguent. Le nombre d’incidents liés à la sécurité DeFi a explosé cette année. DappRadar lui-même alertait : la croissance sans sécurité robuste peut tout faire reculer.

La fin de DappRadar est un message. Les projets Web3 doivent choisir : évoluer ou disparaître.

Chiffres et faits clés à retenir

• Le token RADAR a perdu 30 % dès l’annonce, chutant à 0,00065 $ ;
• DappRadar avait levé 7,27 millions de dollars entre 2019 et 2021 ;
• La plateforme analysait plus de 50 blockchains ;
• Elle a couvert les secteurs NFT, DeFi, gaming, IA, RWA, social ;
• D’autres fermetures majeures : eXch, X2Y2, Mango Markets.

Alors que le marché crypto plonge dans une spirale de peur extrême, le bitcoin recule brutalement, entraînant l’ensemble du secteur. Dans ce climat instable, la fermeture de DappRadar illustre le repli général : moins de capitaux, plus de doutes. Pourtant, malgré les secousses, les lignes bougent encore. Le Web3 continue, cabossé mais debout, à tracer sa route.