Dernière hausse de taux pour la BCE ?
La BCE a de nouveau rehaussé les taux. Avons-nous assisté à la dernière hausse ?
Chouette, ça craque
La conférence de presse de Christine Lagarde était très attendue étant donné les déboires du Crédit Suisse, la faillite de Silicon Valley Bank et le recul marqué des géants BNP Parias et Société Générale.
Et d’autant plus que Bloomberg a fait fuiter une heure plus tôt que le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, avait confié aux ministres des Finances que « certaines banques de l’UE pourraient être vulnérables face aux hausses des taux d’intérêt ».
Tout cela aurait pu fournir à la BCE une couverture pour ralentir la hausse des taux. Ce ne fut pas le cas. Le conseil des gouverneurs a décidé de rehausser le taux directeur de 0.50 %, le ramenant à 3.50 %.
Après tout, l’inflation est toujours à 8.5 % sur le vieux continent… Néanmoins, il n’est pas impossible que cette hausse de taux soit la dernière si la crise bancaire s’aggrave.
Les femmes aiment faire passer des messages avec leur tenue. La présidente de la BCE a-t-elle voulu signifier un tournant en s’habillant d’un costume rouge éclatant, complété par une broche en forme de chouette ? Christine Lagarde s’était en effet qualifiée de chouette en début de mandat, lorsqu’on lui demanda si elle était plutôt faucon (hawk) ou colombe (dove).
Il faut en effet se rappeler que la BCE a traîné des pieds pour remonter les taux. L’ancienne présidente du FMI est d’avis que l’inflation est préférable au chômage. Les craquements du système actuels apportent de l’eau à son moulin.
Le communiqué de la BCE a préparé le terrain à l’arrêt éventuel des hausses de taux via ce paragraphe :
« Le niveau élevé d’incertitude renforce l’importance […] de l’analyse des perspectives d’inflation compte tenu des données économiques et financières, de la dynamique de l’inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire. »
Le mot-clé ici est « données financières », qui n’apparaissait pas précédemment. Nous lisons également un peu plus loin :
« Le Conseil des gouverneurs surveille attentivement les tensions actuelles sur les marchés et se tient prêt à prendre les mesures nécessaires pour préserver la stabilité des prix et du système financier dans la zone euro. »
La BCE estime ensuite que « le secteur bancaire de la zone euro est résilient ». Mais qu’en « toute hypothèse, la BCE possède une panoplie complète d’instrument de politique monétaire lui permettant de soutenir, le cas échéant, la liquidité du système financier de la zone euro ».
Dit autrement, la menace de défaillances bancaires pourrait mettre un point final à la hausse des taux. Mais cela dépendra en bonne partie de ce que fera la Fed. La BCE ne peut pas la jouer solo sous peine de voir l’euro chuter face au dollar.
Par ailleurs, nous pourrions assister à la remise en route de la planche à billets. Quel que soit le énième acronyme (QE, APP, PEPP…) qu’ils utiliseront pour travestir la réalité, il s’agira toujours d’imprimer de l’argent.
À moins que les banquiers centraux soient véritablement déterminés à plonger l’économie en récession. Mais qu’en dira la rue ? Quoi qu’il en soit, le bitcoin attire de plus en plus l’attention face à ce dilemme inflation/récession.
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.