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La faillite de SVB plombe le stablecoin USDC

dim 12 Mar 2023 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Le bank run sur la Silicon Valley Bank va-t-il provoquer un bank run sur le stablecoin Circle ?

circle USDC SVB

Domino

La Silicon Valley Bank s’est effondrée vendredi matin. Peu connue en dehors de la Californie, il s’agit tout de même de la seizième banque commerciale américaine. Ses dépôts s’élevaient à 175 milliards de dollars en fin de l’année dernière.

Les choses se sont gâtées le 8 mars, lorsque la banque californienne a révélé des ventes à perte s’étant soldées par un trou de 1,8 milliard de dollars. L’annonce d’une recapitalisation via l’émission de nouvelles actions pour 2,25 milliards de dollars a déclenché un bank run.

Selon Mark Zandi, économiste en chef de Moody’s, le facteur déclencheur est la hausse des taux d’intérêt qui a plombé la valeur des actions du secteur technologique.

Or SVB avait essentiellement pour clients des sociétés de capital-risque (VC) généralement investies dans des actions de compagnies technologiques qu’elles apportent en collatéral pour emprunter ici et là.

Prises à la gorge par des appels de marge, ces sociétés ont puisé dans leurs dépôts, forçant en retour SVB à vendre des actifs à perte pour honorer ces retraits non anticipés.

Il s’agit de la plus grande banque à faire faillite depuis la crise des subprimes. Et comme en 2008, la crainte d’une contagion est palpable. Plusieurs autres actions bancaires ont été temporairement suspendues vendredi. Notamment Signature Bank, First Republic et PacWest Bancorp.

Signature Bank a récemment fait parler d’elle en arrêtant les transferts internationaux en dollar des clients de Binance. Et cerise sur le gâteau, Silvergate bank (la « crypto friendly bank ») vient aussi de mettre fin à ses activités. Étrange…

Le problème avec SVB est que plus que 97 % des dépôts sont supérieurs à 250 000 dollars. Soit davantage que la limite au-dessus de laquelle les dépôts ne sont pas couverts par la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation).

Les dernières déclarations du CEO de SVB Greg Becker (qui vient de quitter le conseil d’Administration de la Fed de San Francisco…) ne sont pas pour rassurer :

La faillite de SVB impacte le stablecoin USDC

La société la plus impactée par la faillite de SVB est Circle. La firme qui gère le stablecoin USDC y détient des réserves s’élevant à 3.3 milliards de dollars…

Circle a déclaré sur twitter : « La SVB est l’un de nos six partenaires bancaires détenant collectivement environ 25 % des réserves de l’USDC détenues en cash ».

Il existe en tout 43 milliards d’USDC. Et donc autant de dollars en réserve. L’USDC est garanti à 100 % par une combinaison de cash et de bons du Trésor américain.

Plus précisément, Circle a dévoilé que l’USDC est actuellement garanti à 77 % par des bons du Trésor américain (conservés chez BNY Mellon), et à 23 % par du cash.

Sur les 9.7 milliards détenus en cash, Circle a fait savoir que plus de la moitié vient d’être transférée chez BNY Mellon :

« La semaine dernière, nous avons pris des mesures pour réduire le risque bancaire et déposé 5,4 milliards de dollars auprès de BNY Mellon, l’une des institutions financières les plus importantes et les plus stables au monde, connue pour la solidité en tant que dépositaire ».

Néanmoins, l’une de ces banques se trouve être la Signature Bank qui est également en grande difficulté. Le prix de son action était en chute de 30 % vendredi dernier.

En clair, près de 8 % des USDC (au minimum) ne peuvent plus être convertis à cause de la faillite de SVB. Or, il faut bien comprendre qu’un stablecoin couvert à 92 % ne vaut pas 0.92 $. Il vaut zéro…

Le CEO de Circle découvre ans la douleur qu’il est risqué de tourner le dos au bitcoin pour faire confiance aux banques :

« Plus personne n’utilisera le bitcoin d’ici 5 à 10 ans »

Ces déclarations rappellent celles de Sam Bankman-Fried. L’ancien CEO de FTX avait en effet lancé début 2022 dans le Financial Times que le Bitcoin n’avait « aucun avenir en tant que système global de paiement ». Et que le Proof of Stake était la solution…

Bref, la question que tout le monde se pose désormais est : Y a-t-il d’autres trous dans la raquette ?

En effet, rappelons que Circle a mis abruptement fin à son programme de « yield » dans le sillage de la faillite de FTX et de Genesis… Ce qui avait fait dire à Max Keiser que « Circle serait le prochain à faire faillite ».

Terminons en disant que les stablecoins servent surtout à vendre ses bitcoins sans que cela constitue un événement taxable. Ils sont, pour ainsi dire, un boulet pour le Bitcoin. Les vrais bitcoiners hodl !

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Nicolas T.

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