Diella, première ministre IA du monde : le pari technopolitique de l’Albanie
À quand les intelligences artificielles prendront-elles vraiment notre place au travail ? La question ne relève plus seulement de la science-fiction. Aujourd’hui, soit nous devons coopérer avec elles, soit nous risquons d’être relégués au second plan. Et en Albanie, la surprise est totale : même les ministres sont désormais concurrencés par une IA. Son nom est Diella, et elle vient de faire une entrée fracassante au sein du gouvernement de Tirana.
En bref
- Edi Rama a nommé Diella, ministre virtuelle IA, pour superviser les marchés publics albanais.
- Son avatar, en costume traditionnel, symbolise un mélange de modernité technologique et d’identité culturelle.
- L’opposition dénonce une nomination anticonstitutionnelle, boycottant un vote validé par 82 parlementaires.
- Déjà intégrée à e-Albania, Diella gère 95 % des services publics accessibles en ligne.
L’IA, nouvelle arme anticorruption dans les marchés publics
L’Albanie, régulièrement pointée du doigt par l’Union européenne pour ses scandales de corruption, tente une approche radicale. Le Premier ministre Edi Rama a nommé Diella, avatar généré par intelligence artificielle, au poste de ministre chargé des marchés publics.
L’objectif est clair : rendre chaque appel d’offres « 100 % incorruptible » et « 100 % lisible ».
Rama a expliqué que les décisions de passation de marchés seraient retirées des ministères pour être confiées à l’IA.
Diella est le premier membre du gouvernement qui n’est pas physiquement présent mais virtuellement créé par intelligence artificielle.
La symbolique est forte. L’Albanie espère transformer une plaie historique en vitrine technologique, au moment où le pays vise une adhésion à l’UE d’ici 2030. Mais l’enjeu dépasse la technique : c’est un pari politique et institutionnel.
Diella, entre tradition et innovation numérique
Diella ne sort pas de nulle part. Elle existe déjà à travers e-Albania, la plateforme en ligne qui permet aux citoyens d’accéder à 95 % des services publics. En 2025, plus d’un million de requêtes y ont été traitées grâce à son système. Pour son passage en « ministre », l’IA a reçu un avatar de jeune femme vêtue en costume traditionnel albanais, symbole d’un mariage entre culture et modernité.
Le partenariat avec Microsoft et l’Agence nationale pour la société de l’information a permis d’intégrer les modèles d’IA les plus récents. Le 19 septembre, elle a même pris la parole devant le Parlement via deux écrans, pour livrer un discours de trois minutes. Dans son intervention, l’IA a déclaré :
Je ne suis pas ici pour remplacer les humains mais pour les aider. Je n’ai pas de citoyenneté, pas d’ambition ni d’intérêts personnels.
En somme, Diella ne se veut pas une menace, mais un outil destiné à fluidifier et rendre plus transparente l’action de l’État.
Une IA ministre, entre enthousiasme et inquiétudes démocratiques
Malgré l’enthousiasme affiché par le gouvernement, l’opposition parlementaire crie à l’illégalité. Les députés contestent la légitimité d’un « ministre » sans citoyenneté ni humanité. Certains ont même quitté l’hémicycle, boycottant le vote qui a néanmoins été validé avec 82 voix sur 140.
Les critiques fusent aussi dans l’espace public. Sur les réseaux sociaux, un commentaire ironique souligne l’ambiance générale : en Albanie, certains pensent que même Diella finira corrompue.
Ces réactions révèlent une inquiétude profonde. Peut-on vraiment confier une mission ministérielle à une IA sans fragiliser la démocratie ? Le débat est ouvert, car derrière l’argument de la transparence, se cache la peur d’un pouvoir de plus en plus confié aux algorithmes.
Quelques chiffres clés à retenir
- 2025 : Diella devient la première ministre IA au monde ;
- 82 votes : adoption parlementaire malgré le boycott de l’opposition ;
- 95 % : services publics déjà accessibles via e-Albania ;
- 2030 : objectif affiché d’adhésion de l’Albanie à l’UE.
Les craintes liées aux intelligences artificielles sont légitimes, mais une chose semble certaine : elles accompagneront l’humanité dans ses prochains défis. Loin d’abrutir, elles peuvent même nous pousser plus loin. Récemment, une IA de Google a réussi à résoudre un problème mathématique réputé impossible. Une avancée qui montre que l’avenir de l’homme et celui des machines s’écrira, d’une manière ou d’une autre, ensemble.
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