Effondrement du marché après que Trump ait limogé le principal responsable des données

Les actions américaines ont subi un revers le 1er août, perdant 1,1 billion de dollars en valeur après que le président Donald Trump aurait limogé la responsable du Bureau of Labor Statistics, Erika McEntarfer. La décision est survenue quelques heures après un rapport décevant sur l’emploi en juillet.

Les marchés plongent de manière générale

Les trois principaux indices boursiers ont fortement chuté à la fin de la séance de vendredi. Le Dow Jones Industrial Average a perdu plus de 500 points, soit 1,2 %, tandis que le S&P 500 a reculé de 1,6 %. Le Nasdaq Composite, lourd en technologies, a chuté le plus fortement, perdant 2,2 %. Il s’agit de la pire perte sur une seule journée depuis plusieurs mois, clôturant une semaine où les trois indices ont baissé de plus de 2 %.

Les analystes ont évoqué un mélange de données d’emploi décevantes, d’inquiétudes liées aux tarifs douaniers et une méfiance croissante envers les institutions économiques comme causes de cette vente massive. Kiran Nair, économiste en chef chez Lockridge Capital, a déclaré :

Les marchés peuvent tolérer de mauvaises nouvelles. Ce qu’ils ne peuvent pas tolérer, c’est le chaos au sommet.

Le rapport d’emploi qui a conduit Trump à limoger

Au cœur de la tempête se trouvait le rapport d’emploi de juillet du BLS, qui montrait que les États-Unis n’avaient ajouté que 79 000 emplois, bien en dessous des attentes des économistes fixées à 104 000. Ces chiffres ont attisé les craintes que les tarifs commerciaux croissants de Trump, en particulier ceux visant des alliés clés comme le Canada, la Suisse et la Corée du Sud, commencent à affecter l’emploi intérieur.

Trump s’est rapidement emparé du rapport, le qualifiant de motivation politique. Dans un post, il a accusé le BLS de publier « des chiffres truqués » conçus pour nuire à sa réputation et miner l’élan républicain avant les élections de mi-mandat de novembre. Quelques heures plus tard, des rapports ont révélé qu’Erika McEntarfer, qui dirigeait l’agence depuis 2023, avait été limogée.

Les critiques tirent la sonnette d’alarme

La décision de Trump de renvoyer McEntarfer a déclenché une réaction immédiate des économistes, des décideurs politiques et des anciens responsables des deux camps. Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor sous George W. Bush, a formulé une critique sévère.

Licencier le chef d’une agence gouvernementale clé parce que vous n’aimez pas les chiffres qu’ils rapportent, c’est ce qui se passe dans les pays autoritaires, pas dans les démocraties.

D’autres ont averti que manipuler les agences statistiques pourrait éroder la confiance du public et nuire à la confiance des investisseurs, surtout dans les marchés mondiaux qui dépendent de l’intégrité des données économiques américaines.

Alors que la Maison-Blanche n’a pas confirmé le licenciement de McEntarfer, des initiés affirment qu’une annonce officielle pourrait être faite en début de semaine prochaine. Pendant ce temps, tous les regards sont désormais tournés vers la Réserve fédérale et sa prochaine décision au milieu d’une tempête de pression politique, d’incertitude économique et de volatilité du marché.