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Espagne : Le réseau social X épinglé pour promotion illégale de cryptos

16h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Mikaia A.
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Dans une Europe qui aurait rêvé d’un raz-de-marée de CBDC, c’est finalement l’écosystème crypto qui a imposé ses codes. Porté par la décentralisation et l’effet réseau, il a pris de vitesse les projets institutionnels. Face à ce décalage, les États réagissent en serrant la vis. Et lorsqu’il s’agit de réguler, l’Espagne ne fait pas dans la demi-mesure. Le dernier à l’apprendre à ses dépens ? Le réseau social X, pour avoir laissé passer des publicités crypto jugées frauduleuses.

Un soldat espagnol fracasse une pub crypto sur un écran lumineux, révélant une amende géante de 5 millions d’euros.

En bref

  • X a diffusé des publicités crypto sans vérifier si l’annonceur disposait d’une autorisation légale.
  • Quantum AI, entité non autorisée, a bénéficié d’une exposition publicitaire massive sur le réseau social X.
  • La CNMV espagnole a infligé une sanction de cinq millions d’euros pour infraction très grave continue.
  • Depuis mars 2023, les plateformes doivent contrôler les campagnes crypto selon la loi sur les services financiers.

X et les cryptos : publicité non filtrée, amende salée

Alors que BBVA vient d’obtenir le feu vert pour proposer du trading de Bitcoin et d’Ether en Espagne, le régulateur CNMV, lui, serre la vis : il a infligé une amende de 5 millions d’euros à X (ex-Twitter). En cause : la diffusion de publicités promouvant Quantum AI, une société sans autorisation d’offrir des services d’investissement. Une infraction qualifiée de « très grave et continue », selon le Journal officiel d’État.

L’enquête, ouverte dès novembre 2023, a révélé que X n’a pas vérifié si Quantum AI figurait sur une liste noire établie par la CNMV ou par des régulateurs étrangers. Pourtant, depuis mars 2023, la loi espagnole impose à toutes les plateformes de vérifier la légalité de leurs annonceurs financiers avant diffusion.

Rodrigo Buenaventura, ancien président de la CNMV, avait rappelé que les plateformes comme X sont légalement tenues de vérifier si les annonceurs figurent sur une liste noire d’entités signalées. Elles doivent également s’assurer que ces annonceurs disposent bien des autorisations nécessaires pour proposer des services financiers.

L’affaire X-Quantum AI illustre la manière dont certains réseaux sociaux peuvent, par négligence ou défaut de modération, amplifier la portée de promesses financières toxiques.

Musk, X et les défis de la modération à l’ère crypto

Rebaptisé X après son rachat par Elon Musk, le réseau social s’est offert un virage stratégique mêlant intelligence artificielle et ambition de refonte médiatique. En mars 2025, il a fusionné avec xAI, valorisant l’ensemble à 33 milliards de dollars, dette exclue.

Dans le même temps, les revenus publicitaires de X ont grimpé de 17,5 % aux États-Unis, et de 16,5 % à l’échelle mondiale. Mais cette reprise ne masque pas ses failles. Car malgré cette croissance, la transparence reste partielle, surtout concernant les annonceurs crypto.

La CNMV le pointe :

La CNMV a décidé d’imposer une amende à Twitter International Unlimited Company pour ne pas avoir rempli ses obligations consistant à vérifier si Quantum AI était autorisée à fournir des services d’investissement par la CNMV et si cette société figurait sur la liste des entités mises en garde par la CNMV ou par des autorités de surveillance étrangères.

Cette affaire met à nu la tension entre modèle économique basé sur la publicité et devoir de contrôle. Et pour les investisseurs, elle rappelle que derrière un tweet anodin peut se cacher une arnaque bien rodée déguisée en opportunité crypto.

L’Espagne fait figure de pionnière face au laissez-faire de X

Depuis 2022, la CNMV espagnole renforce son arsenal face à l’explosion des fraudes crypto. L’affaire X est emblématique d’une volonté d’imposer la co-responsabilité des plateformes. La loi de mars 2023 oblige désormais toutes les entités en ligne à filtrer les annonces crypto.

Dans ce contexte, même des géants comme X ne sont plus à l’abri. L’objectif ? Mettre fin à la prolifération de publicités crypto émanant d’entités non agréées. Bitcoin, altcoins ou tokens obscurs doivent être traités à la même enseigne.

L’Europe, elle, s’organise : les mesures comme le Digital Services Act prévoient d’étendre cette vigilance à l’ensemble des États membres. Pour les utilisateurs, cela signifie une probable baisse des contenus sponsorisés douteux, mais aussi une protection renforcée contre les faux placements.

Ce qu’il faut retenir

  • 5 millions € : montant de l’amende infligée à X par la CNMV ;
  • Novembre 2023 : date d’ouverture de l’enquête contre X ;
  • Quantum AI : société non autorisée, au cœur de la fraude ;
  • 33 milliards $ : valorisation estimée de X après fusion avec xAI ;
  • Mars 2023 : entrée en vigueur de la réglementation publicitaire en Espagne.

Quand il s’agit de traquer les malfaiteurs, l’Europe ne fait plus dans la demi-mesure. Elle l’a encore prouvé récemment en démantelant un réseau de fraudeurs crypto bien implanté. La vigilance ne faiblit pas, et le vent tourne en faveur d’un écosystème plus sûr.

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.