États-Unis : L’État adopte ChatGPT pour moderniser son administration
Et si le Make America Great Again dissimulait un besoin urgent de rattrapage ? Alors que certains pays avancent à tâtons dans l’IA, les États-Unis frappent fort. L’administration Trump vient d’inaugurer un partenariat inédit avec OpenAI : ChatGPT Enterprise sera désormais accessible à toutes les agences fédérales. Un dollar symbolique pour moderniser une machine bureaucratique souvent critiquée pour ses lenteurs. Mais cette intégration soulève des questions. Entre vitrine politique et mutation réelle, que cache ce virage ? Et surtout, quels en seront les coûts cachés pour les citoyens ?
En bref
- Trump lance ChatGPT dans l’administration : 1 $ par an, pour chaque agence fédérale américaine.
- Le plan IA promet neutralité, emploi local et souveraineté technologique contre les géants étrangers.
- OpenAI promet confidentialité, mais les données massives des agences restent une tentation stratégique forte.
- Des formations sont prévues, mais tous les services publics n’ont pas le même niveau technologique.
ChatGPT à Washington : une opération séduction aux airs de sprint stratégique
Sam Altman n’a pas seulement vendu une techno ; il a embarqué tout un gouvernement. Depuis mai 2025, les dirigeants d’OpenAI ont enchaîné réunions, soirées privées et rendez-vous avec la General Services Administration (GSA). Objectif : faire entrer ChatGPT dans les couloirs de l’État. Résultat ? Un accès généralisé pour toutes les agences fédérales à ChatGPT Enterprise, pour 1 dollar par an et par agence.
Ce coup marketing est plus qu’une vitrine : il permet aux États-Unis de devancer ses concurrents, notamment la Chine. « L’un des meilleurs moyens de s’assurer que l’IA profite à tous est de la mettre entre les mains de ceux qui servent le pays », a déclaré Sam Altman dans un communiqué (source : Fox News).
Mais derrière cette rhétorique patriotique, un enjeu économique plane : les agences fédérales détiennent d’énormes volumes de données. Si OpenAI promet qu’aucune donnée ne sera utilisée pour entraîner ses modèles, la tentation demeure. Car dans cette course, chaque seconde compte et chaque base de données devient une arme stratégique.
Intelligence artificielle et pouvoir public : Trump accélère, les critiques aussi
Avec cette initiative, l’administration Trump poursuit une stratégie claire : rester le leader mondial de la révolution IA. Après avoir relancé le projet Stargate avec OpenAI et Oracle, Trump insiste sur l’urgence : il faut gagner la guerre de l’innovation. L’IA Action Plan adopté en juillet 2025 repose sur trois piliers : emploi américain, protection des technologies nationales et IA « sans biais idéologique ».
La GSA, bras armé du gouvernement pour les achats publics, parle d’un outil testé « avec des responsables juridiques et politiques ». Josh Gruenbaum, responsable à la GSA, précise :
Ce n’est pas un pilote automatique. C’est une automatisation pensée pour réduire les fraudes et améliorer les services.
Mais tout le monde n’applaudit pas.
L’an dernier, la Space Force a suspendu l’usage de ChatGPT pour raisons de cybersécurité. Et dans l’opinion publique, des inquiétudes émergent : automatiser la décision publique ne revient-il pas à désengager l’humain ? Certains redoutent aussi l’influence excessive d’un acteur privé sur les politiques publiques.
Une IA pour tous ? Pas vraiment… La fracture numérique en embuscade
Si Trump promet une IA « pour tous », la réalité s’annonce plus nuancée. Les agents fédéraux bénéficieront de formations personnalisées, d’une communauté d’utilisateurs et d’un support sur mesure. Mais qu’en est-il des inégalités technologiques ? Tous les services publics n’ont pas le même niveau de digitalisation. Et tous les citoyens ne profiteront pas de la même qualité d’interaction avec cette nouvelle administration augmentée.
Les priorités affichées, comme la lutte contre les biais ou la surveillance des usages, sont louables. Mais sans contrôle strict, ces promesses resteront lettres mortes. L’open-sourcing partiel de certains modèles par OpenAI pourrait rassurer… sauf si l’accès aux versions performantes reste réservé aux sphères proches du pouvoir.
Quelques points clés à retenir :
- ChatGPT Enterprise est proposé à 1 $ par an pour chaque agence fédérale ;
- La GSA supervise la mise en œuvre dans le cadre de sa stratégie OneGov ;
- L’IA Action Plan repose sur trois piliers : emploi, neutralité idéologique, souveraineté technologique ;
- OpenAI a ouvert l’accès à des modèles personnalisables, relançant le débat sur la souveraineté des données.
Peut-on vraiment parler d’un outil grand public quand les fonctionnaires bénéficient d’un accès privilégié à l’IA ? Pour les citoyens, le revers de la médaille devient visible : ce que vous confiez à ChatGPT peut être retenu et utilisé contre vous. Un rappel froid signé Sam Altman lui-même. Au moment où les agents fédéraux se forment, beaucoup d’Américains ignorent encore que leurs conversations ne sont pas protégées. L’administration Trump mise sur l’efficacité. Mais l’égalité d’accès à la technologie, elle, reste encore à construire.
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.