Ethereum devient le choix n°1 des ETF crypto

Pendant longtemps, le bitcoin a régné en maître incontesté sur l’univers des crypto-actifs, notamment sur le terrain des fonds négociés en bourse (ETF). Mais aujourd’hui, un tournant s’opère. Discrètement, méthodiquement, Ethereum commence à grignoter des parts de marché et capte l’attention des investisseurs institutionnels. Un rapport récent de CoinShares met en lumière cette dynamique étonnante : l’ether ne se contente plus de suivre, il s’impose. Derrière les chiffres, une réalité s’installe : la domination du bitcoin dans les ETF crypto n’est plus aussi évidente.

L’ascension silencieuse d’Ethereum dans l’arène des ETF

Longtemps considéré comme le numéro deux incontournable derrière le bitcoin, Ethereum est en train de bouleverser la hiérarchie. Et cette fois, ce ne sont ni des tweets d’influenceurs ni une mise à jour du réseau qui enflamment les projecteurs, mais bien les données du marché. Selon CoinShares, les fonds adossés à Ethereum enregistrent un engouement inédit, éclipsant proportionnellement ceux du titan Bitcoin sur les trois derniers mois.

Avec 990 millions de dollars d’entrées rien que la semaine dernière, Ethereum s’offre sa douzième semaine consécutive de flux positifs. Résultat ? Ses fonds atteignent désormais 19,6 milliards de dollars sous gestion, soit une progression de 19,5 %. Pendant ce temps, les ETF Bitcoin, qui, en valeur absolue, restent nettement supérieurs, ne progressent « que » de 9,8 %, atteignant les 176 milliards. Une performance honorable, mais désormais concurrencée sur le terrain de la dynamique.

James Butterfill, responsable de la recherche chez CoinShares, résume la tendance sans détours : « Les gens préfèrent Ethereum à Bitcoin. » Une affirmation osée, mais étayée par les chiffres. Car si le bitcoin continue de battre des records, culminant à 122 800 dollars, la ferveur des investisseurs semble se déplacer ailleurs, vers un actif perçu comme plus versatile et en pleine maturité narrative.

Bitcoin, toujours roi… mais challengé

Soyons clairs : le bitcoin n’est pas mort. Loin de là. En tant que pionnier et réserve de valeur, il continue de dominer la scène avec ses ETF représentant plus de 148 milliards de dollars d’actifs. Il reste la porte d’entrée institutionnelle dans l’univers crypto, et son aura sur Wall Street demeure intacte. Son récent sommet historique ne fait que confirmer sa stature.

Cependant, un frisson parcourt les lignes. Alors que les ETF Bitcoin dominent la visibilité, les investisseurs affûtés scrutent déjà au-delà du roi. Ethereum, avec ses cas d’usage multiples (smart contracts, DeFi, NFT, tokenisation), offre une narration plus sophistiquée. Tom Lee, le co-fondateur de Fundstrat et désormais à la tête de la trésorerie d’Ethereum via BitMine, n’hésite plus à le promouvoir activement comme un pilier d’investissement.

Même dans un contexte de croissance générale des cryptos, où Solana, XRP ou encore Algorand brillent, la bataille se joue désormais à deux. Et dans ce face-à-face, le bitcoin semble pour la première fois… légèrement en retrait.

Les ETF, miroir d’un changement de paradigme ?

Ce changement de ton chez les investisseurs institutionnels n’est pas anodin. Les ETF sont le thermomètre de l’appétit des marchés réglementés. Et lorsque ceux-ci commencent à délaisser partiellement le bitcoin pour se repositionner sur Ethereum, cela indique bien plus qu’un simple rééquilibrage de portefeuille.

En réalité, nous assistons peut-être à la naissance d’un nouvel équilibre dans la finance crypto. Le bitcoin conserve sa place de réserve numérique, mais Ethereum, avec son écosystème dynamique et son potentiel d’innovation, devient un actif à conviction. Un pivot logique, à mesure que les marchés murissent et que la spéculation cède la place à des thèses d’investissement plus élaborées.

Il serait tentant d’y voir une lutte de pouvoir. Mais la vérité est plus nuancée : Ethereum ne cherche pas à remplacer le bitcoin, il le complète, voire l’émancipe. Dans un marché qui se structure, cette dualité pourrait devenir une force plutôt qu’une rivalité.  Ce n’est pas un hasard si BlackRock détient plus de 2 millions d’ETH.