Ethereum domine, mais Solana bouscule la hiérarchie des développeurs blockchain

Une analyse récente de l’activité des développeurs blockchain révèle un afflux soutenu de nouveaux talents au sein des principaux écosystèmes, Ethereum conservant sa position dominante. Le rapport, fondé sur les données d’Electric Capital, met en lumière les tendances changeantes parmi les développeurs et les débats croissants sur la méthode de suivi des contributions au sein des blockchains.

Ethereum conserve la plus grande base de développeurs, suivi de Solana et Bitcoin

Entre janvier et septembre, plus de 16 000 nouveaux développeurs ont rejoint l’écosystème Ethereum, selon les données de la Fondation Ethereum. Solana suit avec plus de 11 500 nouveaux contributeurs, bien qu’un représentant de la Fondation Solana ait estimé que ces chiffres pourraient être sous-évalués. Bitcoin arrive en troisième position, attirant près de 7 500 nouveaux développeurs sur la même période.

L’analyse détaillée montre que :

• Ethereum reste en tête avec 31 869 développeurs actifs, la plus grande communauté de tout l’écosystème blockchain.
• Solana se hisse à la deuxième place avec 17 708 développeurs, confirmant un intérêt marqué et croissant.
• Bitcoin arrive troisième avec 11 036 développeurs contribuant à son réseau.

Le chiffre d’Ethereum inclut les contributeurs aux réseaux layer-1 et layer-2 (Arbitrum, Optimism, Unichain), sans double comptage pour les développeurs actifs sur plusieurs projets.

La croissance d’Ethereum ralentit, tandis que Solana gagne du terrain

Malgré sa position dominante, la croissance d’Ethereum s’est ralentie — en hausse de 5,8 % sur un an et de 6,3 % sur deux ans. Solana, en revanche, affiche une progression bien plus soutenue : +29,1 % de développeurs à temps plein en un an, et +61,7 % sur deux ans, selon Electric Capital.

Malgré ces chiffres, Jacob Creech, responsable des relations avec les développeurs à la Fondation Solana, affirme que les données sous-évaluent d’environ 7 800 le nombre de développeurs Solana, exhortant ces derniers à enregistrer leurs dépôts GitHub pour améliorer le suivi interne de Solana.

Plusieurs membres de la communauté contestent également la méthode employée par Electric Capital pour agréger les données. Certaines blockchains compatibles EVM (Ethereum Virtual Machine) ont été regroupées, d’autres non.

Tomasz K. Stańczak, fondateur de Nethermind, suggère que les réseaux EVM tels que Polygon ou BNB Chain devraient être comptabilisés ensemble, car ils partagent les mêmes outils et compétences techniques.

Le scepticisme grandit autour des chiffres

Certains acteurs du secteur demeurent prudents quant à l’interprétation des données. Jarrod Watts, responsable Australie pour le projet layer-2 Abstract, souligne que les chiffres peuvent être gonflés par des dépôts générés automatiquement ou par des projets éphémères issus de hackathons.

Il précise que le code de courte durée ou de faible qualité, comme les dépôts inactifs ou les projets expérimentaux, pourrait fausser les statistiques, alors que la participation réelle des nouveaux développeurs reste limitée cette année.

Un utilisateur des réseaux sociaux, connu sous le pseudonyme memevsculture, a également noté un écart entre le nombre de développeurs déclarés et le volume d’applications décentralisées réellement actives, estimant que ces chiffres ne reflètent pas toujours une activité significative.