IA en tête des priorités des investisseurs en 2025, selon JPMorgan

L’IA ne charme plus, elle capte. Début 2025, elle s’impose comme l’eldorado incontesté du capital-risque, absorbant la majorité des financements technologiques, selon JPMorgan. Cette ruée algorithmique portée par des valorisations records traduit une mutation profonde du marché, entre espoirs démesurés et signaux de saturation. Voici pourquoi cette frénésie interroge.

L’IA capte l’essentiel des investissements en capital-risque début 2025

L’intelligence artificielle ne se contente plus de faire la une : elle absorbe l’essentiel des flux financiers. Au premier trimestre 2025, elle s’est hissée en haut de la chaîne alimentaire du capital-risque, éclipsant d’autres secteurs technologiques. Le rapport Venture Beacon de J.P. Morgan présente cette concentration inédite : Les entreprises d’IA ont représenté près de 60 % de tous les investissements de phase avancée.

Ce basculement vers l’IA n’est pas anodin : il traduit une obsession des investisseurs pour des récits technologiques à fort effet de levier. Mais il pose aussi la question d’une éventuelle bulle spéculative dopée par des promesses algorithmiques.

Startups IA : valorisations records, attentes stratégiques élevées

Les startups IA ont raflé la mise au détriment de projets non-IA. Cette préférence s’est traduite par des conditions de financement particulièrement avantageuses :

• Des valorisations supérieures de 12 % à plus de 150 % en séries  ;
• Des méga-tours de table atteignant des valorisations 8,8 fois supérieures à la moyenne ;
• Des levées record, avec sept fois plus de capital levé dans les projets IA.

Ce niveau d’exubérance financière cristallise de lourdes attentes : automatisation, scalabilité, disruption transsectorielle. Mais à mesure que les tours s’enchaînent, la dilution des fondateurs s’amenuise, les clauses « pay-to-play »se multiplient, et les boards rétrécissent. Le marché exige de l’IA un rendement immédiat et durable. Un pari risqué sur une technologie dont les usages restent encore en phase d’appropriation.

Le marché du capital-risque montre des signes de contraction

Cette domination de l’IA dans le capital-risque au Q1 2025 masque mal un ralentissement structurel du capital-risque. En effet, les tailles de transactions ont chuté jusqu’à 31 %, les valorisations globales ont reculé de 37 %. Ce paradoxe illustre un système en tension : l’IA capte l’attention, mais l’ensemble du marché s’essouffle.

Ce déséquilibre rappelle la situation du bitcoin, qui attire massivement les capitaux durant ses phases haussières, tout en coexistant avec une défiance persistante vis-à-vis de l’écosystème crypto au sens large. Comme le BTC en 2021, l’IA aujourd’hui concentre espoirs et excès. Ce recentrage expose le capital-risque à une volatilité amplifiée par l’homogénéité des paris financiers.

L’essor fulgurant de l’IA attire les capitaux, mais cette concentration pourrait engendrer une bulle spéculative similaire à celle du bitcoin. Parallèlement, Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan, critique l’idée de stocker du bitcoin pour la sécurité nationale, préconisant plutôt des armes. Ces divergences soulignent l’incertitude entourant la durabilité de ces investissements technologiques.