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Immobilier : La reprise se confirme en France, mais reste fragile

18h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Après deux années d’asphyxie, le marché immobilier français amorce un redressement mesurable. Portés par la baisse des taux et la stabilisation des prix, les premiers signaux concrets se confirment dans les chiffres de la FNAIM et les observations de terrain relayées par Laforêt. L’attentisme cède peu à peu la place à une reprise, certes encore fragile, mais tangible. Dans un environnement économique incertain, ce frémissement redonne de l’air à un secteur longtemps paralysé. Reste à savoir si cette dynamique pourra être durable.

Funambule transportant une maison au-dessus d’un marché graphique immobilier en France.

En bref

  • Après deux ans et demi de crise, le marché immobilier français montre enfin des signes tangibles de reprise.
  • Les ventes de logements anciens ont augmenté de 2,5 % en un an, avec 892 000 actes notariés enregistrés à fin avril 2025.
  • La demande progresse fortement (+15 %), notamment chez les secundo-accédants et les primo-accédants.
  • Malgré des signaux positifs, plusieurs incertitudes persistent : contexte géopolitique, tension sur l’offre et avenir du dispositif MaPrimeRénov’.

La confiance des acheteurs revient : les ventes repartent à la hausse

Les prêts explosent à nouveau dans le secteur de l’immobilier en France. « Le marché retrouve des couleurs », s’est réjoui Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), lors d’un point conjoncturel organisé le 18 juin dernier. Après deux ans et demi de crise, les derniers chiffres révèlent un redémarrage concret du marché résidentiel ancien.

Les ventes ont progressé de 2,5 % sur un an à fin avril 2025, soit 892 000 actes notariés. Même si ce chiffre reste inférieur au pic de 1,2 million de ventes enregistré en 2021, la FNAIM table désormais sur un rebond de 11 % d’ici la fin de l’année, avec 940 000 transactions attendues pour décembre.

Ce regain d’activité est directement lié à une amélioration des conditions de financement. En avril 2025, le taux moyen pour un crédit immobilier (hors renégociations) s’établissait à 3,13 %, soit une baisse d’un point sur un an et demi.

Cette évolution, couplée à un retour progressif de l’offre bancaire, a permis une reprise significative du crédit immobilier. En témoignent les chiffres suivants :

  • 12,6 milliards d’euros de crédits à l’habitat ont été accordés en avril 2025, contre 7 milliards en janvier 2024 ;
  • La demande globale a commencé à repartir à la hausse, portée par un retour de la confiance chez les acheteurs ;
  • Les ménages disposent à nouveau d’une capacité d’achat améliorée, favorisant la relance des projets immobiliers gelés.

Autant d’éléments qui confirment que la reprise ne relève plus de l’hypothèse, mais bien d’un cycle qui s’installe.

Un marché encore fragile et segmenté

La remontée des volumes de transaction ne s’accompagne pas d’un retour à la flambée des prix observée avant 2022. Bien au contraire, « les rythmes de hausse des prix immobiliers rejoignent ceux de l’inflation », a souligné Loïc Cantin.

Sur un an, les prix de l’ancien affichent une baisse modérée de 0,6 %, là où ils reculaient encore de -3,2 % en 2024. Si cette stabilité est perçue comme un signe de maturité du marché, les situations locales restent très contrastées : Nantes (-13 %), Lyon (-12 %) et Bordeaux (-8 %) sur trois ans ont vu leurs valeurs chuter de manière marquée.

Du côté de la demande, les signaux sont encourageants, mais hétérogènes. La demande globale a progressé de 15 % en un an, tirée principalement par les secundo-accédants (50 % des transactions), suivis des primo-accédants (33 %) et des investisseurs (17 %).

Toutefois, les professionnels mettent en garde contre un autre déséquilibre potentiel. Si les acheteurs sont de retour, les vendeurs deviennent plus exigeants. En effet, la part des biens vendus après négociation est passée de 91 % à 86 % en un an, et pourrait tomber à 75 % d’ici la fin de cette année.

Parallèlement à ces dynamiques traditionnelles, une autre tendance s’installe discrètement : l’introduction des cryptos, notamment le bitcoin, dans les transactions immobilières. Si cette pratique reste marginale en France, certains investisseurs, notamment internationaux, privilégient désormais l’achat de biens via ces actifs convertis en euros.

Cette approche séduit en particulier dans les régions à forte attractivité touristique ou à fiscalité avantageuse, où les acheteurs crypto, souvent jeunes et mobiles, cherchent à diversifier leur patrimoine. Pour les agences innovantes, cela représente une nouvelle typologie d’acheteurs à capter.

Ces ajustements, bien que sains, traduisent aussi une forme d’instabilité latente, alimentée par plusieurs facteurs d’incertitude. Parmi eux, la suspension partielle du dispositif MaPrimeRénov’ interroge sur la dynamique de rénovation du parc ancien, tandis que les tensions géopolitiques et l’environnement politique peuvent rapidement réfréner l’élan observé ces derniers mois. Si la trajectoire actuelle se confirme, le marché pourrait s’orienter vers un nouvel équilibre, mais il est tôt pour crier victoire.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.