JPMorgan anticipe une forte hausse du S&P 500 malgré les défis économiques

Malgré un ralentissement de la croissance américaine et les tensions commerciales liées aux politiques de Donald Trump, JPMorgan affiche un optimisme assumé pour les actions américaines. La banque prévoit une progression notable du S&P 500 dans les 12 prochains mois, portée par la résilience des grandes entreprises et un cadre fiscal favorable.

JPMorgan mise sur une envolée du S&P 500

JPMorgan fonde ses prévisions optimistes sur une réalité chiffrée impressionnante. Au dernier trimestre, 82 % des entreprises du S&P 500 ont surpassé les attentes des analystes en matière de bénéfices. 

Plus révélateur encore, 79 % ont dépassé leurs objectifs de chiffre d’affaires. Ces performances marquent les niveaux les plus élevés depuis le deuxième trimestre 2021.

Cette résilience contraste fortement avec les indicateurs macroéconomiques. Les prévisions de croissance annuelle américaine ont chuté de 2,3 % à 1,5 % depuis avril. 

Le marché du travail ralentit et les pressions inflationnistes persistent dans les secteurs manufacturier et des services. Pourtant, le S&P 500 a bondi de plus de 28 % en quatre mois.

Selon JPMorgan Asset Management, les prévisions de bénéfices globaux pour cette année et l’année prochaine sont désormais orientées à la hausse. Le marché semble mieux identifier les entreprises capables de tirer leur épingle du jeu face aux nouvelles conditions de la guerre commerciale engagée par Donald Trump.

Initialement, les attentes tablaient sur une hausse des bénéfices inférieure à 5 %. Elles s’élèvent désormais à 11 %, signe d’une révision majeure. Ce bond illustre la capacité exceptionnelle des grandes entreprises américaines à s’adapter rapidement aux nouvelles réalités économiques et commerciales.

Des leviers fiscaux et stratégiques qui dopent les perspectives

La nouvelle configuration du commerce américain creuse un écart marqué entre les géants cotés et les PME. 

Les petites et moyennes entreprises, plus directement exposées aux consommateurs finaux, voient leurs prévisions de bénéfices stagner. Leurs chaînes d’approvisionnement, peu flexibles, limitent leur capacité à réagir rapidement aux hausses de droits de douane.

À l’inverse, les grandes multinationales transforment ces contraintes en leviers de croissance. Apple en est l’exemple emblématique : malgré l’annonce présidentielle d’une taxe potentielle de 100 % sur les semi-conducteurs importés, le groupe a obtenu des exemptions. 

Mieux encore, l’entreprise a annoncé un investissement additionnel de 100 milliards de dollars aux États-Unis, déclenchant une hausse de 9 % de son action en une semaine.

Le « One Big Beautiful Act » (OBBA) accentue cet avantage concurrentiel. Cette nouvelle réglementation offre un amortissement fiscal immédiat à 100 % pour les investissements qualifiés, un dispositif que les analystes jugent capable de stimuler massivement les dépenses d’investissement des grands groupes.

Pour JPMorgan, les champions de la technologie, de la finance et des services publics disposent d’atouts décisifs : taille critique, flexibilité stratégique et maîtrise des risques réglementaires. Autant d’éléments qui les placent en première ligne pour tirer parti du nouvel environnement économique.

Les prévisions haussières de la banque pour le S&P 500 s’appuient donc sur une réalité paradoxale : dans un contexte de tensions commerciales et de ralentissement économique, les grandes entreprises américaines affichent une santé éclatante. Une dynamique qui pourrait, par effet d’entraînement, profiter également aux marchés des cryptomonnaies dans les prochains mois, renforçant l’appétit pour l’ensemble des actifs risqués.