La BCE songerait à Ethereum et Solana pour l’euro numérique
L’Union européenne envisage d’ancrer son futur euro numérique sur des blockchains publiques comme Ethereum et Solana, selon des révélations du Financial Times. Ce choix marquerait une rupture majeure avec les approches centralisées, à l’image de la Chine, et pourrait redéfinir l’équilibre de la souveraineté monétaire en Europe.
En bref
- La BCE explore Ethereum et Solana comme infrastructures pour l’euro numérique, selon le Financial Times.
- Cette démarche vise à contrer la domination des stablecoins américains qui représentent 98 % du marché.
- La décision finale sur le lancement de l’euro numérique interviendra avant fin 2025.
- Un euro numérique public faciliterait l’interopérabilité, mais soulèverait des questions de gouvernance.
L’Europe mise sur Ethereum et Solana pour son euro numérique
La Banque centrale européenne amorce un virage stratégique décisif dans sa réflexion autour de l’euro numérique. Alors que les premières hypothèses privilégiaient des infrastructures privées et fermées, la BCE examine désormais de près les blockchains publiques comme Ethereum et Solana. Une orientation qui rompt avec les modèles traditionnels.
Selon des informations rapportées par le Financial Times, cette option est désormais examinée avec beaucoup plus de sérieux par les responsables européens. Cette évolution traduit une prise de conscience : l’Europe ne peut plus rester à l’écart de l’innovation portée par les réseaux décentralisés.
L’enjeu dépasse largement la question technique. Opter pour une blockchain publique positionnerait l’euro numérique en rupture avec la stratégie de la Chine, qui déploie son yuan digital sur un réseau strictement privé.
L’approche européenne se rapprocherait ainsi, paradoxalement, du modèle américain, où des acteurs comme Circle émettent des stablecoins sur des infrastructures ouvertes.
Les blockchains publiques offrent surtout un avantage clé : l’interopérabilité. Un euro numérique sur Ethereum pourrait s’intégrer directement aux protocoles de DeFi existants, renforçant la compétitivité de l’écosystème financier européen. Cette connectivité native représente un atout stratégique majeur dans la bataille monétaire mondiale.
L’Europe face au défi de la souveraineté monétaire numérique
Cette réorientation vers les blockchains publiques intervient dans un contexte géopolitique marqué par une forte rivalité monétaire. L’Europe observe avec une inquiétude croissante la domination des stablecoins américains, qui concentrent aujourd’hui près de 98 % du marché mondial.
Derrière cette hégémonie se cache une réalité simple : chaque transaction en USDT ou en USDC renforce l’influence du dollar au détriment de l’euro. Dans ce cadre, l’euro numérique apparaît comme un outil stratégique pour préserver l’autonomie monétaire du Vieux Continent.
En avril dernier, Piero Cipollone, membre du directoire de la BCE, avait déjà alerté sur les dangers d’une dépendance excessive aux stablecoins en dollars. Déployer un euro numérique sur une blockchain publique offrirait une alternative crédible, capable de concurrencer directement les solutions américaines sur leur propre terrain technologique.
Mais cette ambition soulève aussi des zones d’ombre. Comme l’a indiqué Juan Ignacio Ibañez, de la Fondation scientifique DLT, dans un entretien avec Cointelegraph, un tel choix pourrait susciter « un intérêt accru de l’État pour influencer la gouvernance de la blockchain ».
Le dilemme est clair : comment concilier l’esprit décentralisé d’Ethereum ou Solana avec la volonté de contrôle d’une banque centrale ?
L’Europe peut toutefois s’appuyer sur plusieurs initiatives déjà en cours. En mai 2025, la BCE a annoncé une collaboration avec la blockchain COTI afin de tester des solutions de paiements numériques confidentiels dans le cadre du projet d’euro numérique.
Ces travaux portent notamment sur l’intégration de mécanismes garantissant la confidentialité des transactions tout en respectant les exigences de traçabilité imposées aux régulateurs.
Cette expertise pourrait poser les bases d’un euro numérique à la fois ouvert, interopérable et respectueux de la vie privée.
Une décision cruciale pour l’avenir monétaire européen
Le calendrier reste serré : la BCE doit décider d’ici fin 2025 si l’euro numérique verra réellement le jour. Mais à la différence de l’Europe, les États-Unis ont déjà tranché. Sous Donald Trump, la perspective d’une CBDC nationale a été balayée, et le débat semble clos pour longtemps.
Outre-Atlantique, l’innovation monétaire repose désormais sur le dynamisme des stablecoins privés, largement adossés au dollar, et sur un cadre réglementaire en pleine structuration.
En Europe, la situation est différente. Le projet d’euro numérique divise et suscite encore beaucoup de scepticisme, aussi bien parmi les citoyens que dans le secteur privé. La crainte d’un instrument de surveillance ou d’un outil trop centralisé alimente la méfiance.
Dans ce contexte, l’option d’une infrastructure basée sur Ethereum ou Solana pourrait offrir une alternative plus acceptable. Elle ne ferait pas disparaître les critiques, mais elle permettrait d’ancrer l’euro numérique dans un cadre technologique déjà reconnu et utilisé à l’échelle mondiale.
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