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La Chine lâche la dette US, le Bitcoin gagne du terrain

jeu 24 Juil 2025 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.
S'informer Géopolitique

La Chine reste insensible aux menaces et continue de se débarrasser de la dette américaine au risque de provoquer l’ire de la Maison Blanche. Le bitcoin en embuscade.

Un homme chinois au visage déterminé, vêtu d’un uniforme rouge frappé d’une étoile dorée, déchire avec force un document portant l’inscription "US DEBT", sous les regards choqués de l’Oncle Sam et de silhouettes apeurées. La scène se déroule au cœur d’un quartier financier, dominée par des gratte-ciels et un drapeau américain flottant, dans un style comics des années 70 aux couleurs vives et contrastées. Bitcoin.

En bref

  • Le Royaume-Uni détient désormais plus de dette publique américaine que la Chine.
  • Les investisseurs étrangers ne détiennent plus que 31 % de la dette américaine, contre près de 60 % en 2008.
  • Le bitcoin est taillé pour devenir une monnaie internationale de remplacement.

Le crépuscule du dollar

Le Royaume-Uni a dépassé la Chine en tant que deuxième détenteur mondial de la dette publique américaine.

L’allié anglais en possède à présent pour 779 milliards de dollars, prenant en partie la place des BRICS qui s’en délestent. La Chine recule à la troisième place, avec 765 milliards de dollars. Le Japon reste le premier détenteur, avec 1 113 milliards de dollars.

À noter que l’augmentation des avoirs britanniques n’est pas due à des excédents commerciaux, comme c’est le cas pour le Japon et la Chine. Londres est un centre financier mondial servant d’intermédiaire pour de nombreuses multinationales dont certaines sont en réalité américaines…

On observe la même chose aux îles Caïmans, au Luxembourg, en Belgique ou encore en Irlande. Les réserves en dollars de ces pays sont en décorrélation totale avec leur PIB.

La Chine fait le chemin inverse. Après avoir culminé à plus de 1 300 milliards de dollars en 2013, ses réserves en dollars ne cessent de diminuer.

L’Empire du Milieu a notamment pivoté vers l’or et les obligations européennes. Et bien que la Chine ait acheté pour 23 milliards de dollars de bons du Trésor en février, ce ne fut pas suffisant pour compenser ses avoirs arrivant à maturité.

Voici un graphique résumant la situation (ici le tableau complet des réserves en dollars par pays) :

Tensions géopolitiques

Le retrait progressif de la Chine reflète les tensions géopolitiques croissantes et les inquiétudes quant à la situation budgétaire américaine.

Les revenus fiscaux devraient atteindre 5 200 milliards de dollars en 2025 pour des dépenses dépassant les 7 000 milliards. Parallèlement, les pressions s’accentuent sur le président de la Fed, suggérant que les républicains ont choisi la solution de facilité. Donald Trump lorgne certainement sur un nouveau Quantitative Easing (planche à billets).

Par ailleurs, la Chine a pris bonne note du gel de 300 milliards d’euros de réserves russes par l’Union européenne. Combien de temps avant que les États-Unis fassent de même avec la Chine ?

Voilà pourquoi les États-Unis mettent en place des taxes douanières et attisent les flammes de la guerre en Ukraine. Il s’agit, in fine, de dissuader les BRICS de dédollariser trop rapidement.

Le graphique suivant montre en effet que les investisseurs étrangers ne détiennent plus que 31 % de la dette américaine, contre près de 60 % en 2008, à l’aube de la crise des subprimes et du début du « Quantitative Easing »…

Le président brésilien Lula da Silva s’en est récemment pris à Donald Trump au sujet des droits de douane en déclarant qu’« Aucun gringo ne donnera d’ordres à ce président ».

Nous en avons assez d’être subordonnés au Nord. […] Nous discutons de la possibilité de créer notre propre monnaie, ou peut-être d’utiliser nos monnaies nationales pour commercer entre nous, sans dépendre du dollar. […] Je ne suis pas obligé d’acheter des dollars pour commercer avec des pays comme le Venezuela, la Bolivie, le Chili, la Suède, l’Union européenne ou la Chine. Nous pouvons utiliser nos propres monnaies. Pourquoi devrais-je être lié au dollar, une monnaie que je ne contrôle pas ? Ce sont les États-Unis qui impriment des dollars, pas nous », a déclaré Lula.

Ambiance…

Et pourquoi pas le bitcoin ?

Les BRICS parlent souvent d’une nouvelle monnaie, mais rien de concret n’existe pour le moment. Il est d’ailleurs probable qu’une telle monnaie n’existera jamais. Reproduire le modèle européen serait extrêmement hasardeux pour des économies et des cultures aussi diverses.

Et c’est un problème. La Russie a par exemple cessé en début d’année dernière d’accepter la roupie indienne en échange de son pétrole. La raison étant que l’Inde ne produit pas assez de choses dont la Russie a besoin, contrairement à la Chine (High-Tech, véhicules, machinerie).

C’est en partie à cause de ce problème que les banques centrales accumulent beaucoup d’or ces dernières années. L’or reste une monnaie universelle pour stocker de la valeur sur le long terme.

Mais le métal jaune ne permet pas de commercer de manière fluide, loin de là. A contrario, le bitcoin pourrait relativement facilement s’intégrer aux marchés financiers comme le Saint Petersburg International Mercantile Exchange (SPIMEX).

Les volumes sont aujourd’hui suffisamment importants pour que les frais de transaction aient fondu au fil des ans. Certes, le bitcoin est volatil, mais le Lightning Network et les stablecoins permettent de neutraliser ce risque de change à court terme.

Apatride, impossible à « geler » et existant en quantité absolument limitée, le bitcoin est taillé pour devenir une monnaie internationale de premier choix.

Voilà pourquoi les États-Unis veulent en accumuler autant que possible avant le reste du monde. Il s’agit de se couvrir face à une monnaie qui permettrait au monde de commercer à armes égales.

Donald Trump sait que les États-Unis devront tôt ou tard abandonner le privilège exorbitant pour résorber le déficit commercial. Mais plutôt tard que tout de suite, car on ne se réindustrialise pas à coup de décrets.

Peut-être que les États-Unis remettront l’épée au fourreau si le reste du monde les laisse accumuler assez de bitcoins pour amortir la dédollarisation, soyons optimistes.

Ne manquez pas notre article : Trump : Le Bitcoin soulage le Dollar en complément.

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin and geopolitics.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.