La dette américaine atteint 38 000 milliards de dollars, un record historique
En pleine paralysie budgétaire, la dette publique américaine atteint 38 000 milliards de dollars, un record historique. Ce seuil, révélé par le Trésor, relance les interrogations sur la trajectoire budgétaire des États-Unis, alors que la politique monétaire reste sous tension et que l’encadrement des cryptos demeure flou.

En bref
- Les États-Unis franchissent un record historique avec 38 000 milliards de dollars de dette publique, en pleine fermeture partielle du gouvernement.
- La dette a augmenté de 1 000 milliards de dollars en moins de deux mois, une accélération inédite hors période de pandémie.
- Des experts alertent sur les conséquences : inflation accrue, hausse des coûts d’emprunt et explosion des charges d’intérêts à venir.
- L’administration affirme avoir réduit le déficit à 468 milliards de dollars, grâce à une politique de rigueur budgétaire.
La dette américaine franchit un cap historique
La dette brute des États-Unis a dépassé cette semaine le seuil des 38 000 milliards de dollars, une progression fulgurante qui marque « l’accumulation la plus rapide d’un trillion de dollars en dehors de la pandémie », d’après le rapport du Trésor.
Le pays avait atteint les 37 000 milliards en août dernier, ce qui signifie qu’un trillion supplémentaire a été ajouté en moins de deux mois. Cette montée vertigineuse intervient alors même que l’administration fédérale subit un shutdown, en raison d’un blocage politique sur le budget. Le Joint Economic Committee du Congrès a calculé que la dette augmente actuellement au rythme de 69 713,82 dollars par seconde.
Les conséquences économiques de cette dynamique sont largement documentées par des experts :
- Une inflation accrue et un pouvoir d’achat en baisse : « cette inflation supplémentaire s’accumule et érode le pouvoir d’achat des consommateurs », explique Kent Smetters, de l’université de Pennsylvanie, évoquant l’impact sur la capacité des jeunes générations à accéder à la propriété ;
- La hausse des coûts d’emprunt pour les ménages : le Government Accountability Office alerte sur l’effet mécanique d’une dette élevée sur les taux appliqués aux crédits immobiliers, automobiles ;
- Une réduction des investissements privés et publics : une part croissante des ressources disponibles est absorbée par la dette, au détriment de l’économie réelle ;
- L’explosion de la charge d’intérêts à venir : « nous avons dépensé 4 000 milliards de dollars en intérêts sur la dernière décennie, mais nous en dépenserons 14 000 milliards au cours des dix prochaines années », déclare Michael Peterson, de la Peterson Foundation.
Trump, Bessent et la promesse d’un virage fiscal à droite
Dans ce contexte budgétaire hautement inflammable, Scott Bessent, secrétaire au Trésor et ancien patron de hedge fund, a affirmé mercredi que le déficit américain avait été ramené à 468 milliards de dollars entre avril et septembre 2025, « le niveau le plus bas depuis 2019 ».
La Maison Blanche, par la voix de son porte-parole Kush Desai, soutient que cette amélioration serait le fruit d’une politique combinant « réduction des dépenses et augmentation des recettes », et promet de poursuivre cette stratégie avec « une croissance économique robuste, une inflation plus faible, des recettes douanières accrues, une baisse des coûts d’emprunt et une lutte contre le gaspillage et la fraude ».
Contrairement à l’alerte lancée par plusieurs économistes, l’administration Trump présente ces résultats comme les signes d’une gestion rigoureuse. Toutefois, cette lecture interpelle sur la soutenabilité réelle de la stratégie budgétaire à long terme, notamment si les taux d’intérêt restent élevés.
Le choix de Scott Bessent, personnalité issue de la finance spéculative, pourrait aussi signaler une volonté de dérégulation renforcée, susceptible d’influencer la régulation financière, et donc l’environnement crypto. Même si aucune déclaration directe sur les cryptos en particulier le bitcoin n’a été faite à ce stade, cette orientation économique plus libérale pourrait affecter la perception du risque par les investisseurs, ainsi que le rôle du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale.
À moyen terme, ce positionnement fiscal pourrait provoquer des tensions avec la Réserve fédérale, ou relancer un bras de fer sur le plafond de la dette, avec des conséquences systémiques sur les marchés globaux. Dans ce contexte d’incertitude, certains acteurs du secteur voient déjà le bitcoin ou d’autres actifs comme des options de repli en cas de choc sur la dette souveraine américaine.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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