Le bitcoin est un bien meilleur investissement aujourd'hui qu'il y a dix ans
Le bitcoin a passé l’épreuve du temps. Acheter des bitcoins aujourd’hui est nettement moins risqué qu’il y a 10 ans, 5 ans et même 1 an.
En bref
- Le bitcoin est devenu un actif de trésorerie pour des entreprises majeures comme MicroStrategy et Tesla, avec un soutien croissant d’institutions financières et d’États, comme les États-Unis qui envisagent d’en faire une monnaie de réserve.
- L’approbation des ETF Bitcoin, l’entrée de grandes banques dans le secteur, le développement d’applications conviviales et un réseau sécurisé par un hashrate de 800 exahash rendent l’achat et le stockage de bitcoins plus simples et plus sûrs qu’il y a dix ans.
- Face à l’inflation mondiale, aux dévaluations monétaires et aux tensions géopolitiques, le bitcoin s’impose comme une réserve de valeur et une monnaie apatride, séduisant même certains gouvernements.
- Le Lightning Network a résolu les limites du débit de transactions, mais le bitcoin est surtout reconnu comme une réserve de valeur plutôt que comme un moyen de paiement. Son impact écologique est en train d’être complètement réévalué de façon positive, tandis que les craintes d’interdiction s’estompent au profit de débats sur la taxation.
Certains ont eu la chance d’obtenir des bitcoins pour une poignée de figues, mais mis à part quelques cypherpunks, très peu les ont conservés. Fut un temps où l’on pouvait se rendre sur un site web pour obtenir 5 BTC gratuitement et où l’on achetait des pizzas pour plusieurs milliers de BTC.
Des millions de BTC ont été perdus parce que personne n’y croyait vraiment. Y placer toutes ses économies était considéré, à raison, irresponsable. Dix ans plus tard, ce n’est plus vrai.
1 – Adoption accrue et soutien institutionnel
Le bitcoin fait partie de la trésorerie de centaines d’institutionnels comme Microstrategy, Tesla, Block.one, Tether, SpaceX ou encore The Blockchain Group en France.
Il ne se passe plus une semaine sans qu’un grand groupe annonce faire du bitcoin son principal actif de trésorerie. C’était la firme de textile chinoise Addentax (8 000 BTC) cette semaine, et Twenty One Capital la semaine précédente (42 000 BTC). Bientôt Amazon ?…
Bientôt, toutes les grandes banques accepteront le bitcoin en collatéral (Goldman Sachs y réfléchit). Twenty One Capital sera la première société sérieuse à proposer des prêts collatéralisés par des BTC. Le taux proposé (12 %) est épicé, mais baissera grâce à la concurrence.
Les États sont également de la partie, et non des moindres. Le gouvernement de Donald Trump veut clairement faire du bitcoin la monnaie de réserve des États-Unis, comme le souligne une récente estimation de Morgan Stanley. La sénatrice Cynthia Lummis propose même de vendre l’or pour en accumuler.
Dans l’ensemble, on estime que les plateformes d’échange ont collectivement entre 100 et 200 millions de clients actifs. C’est autant d’électeurs potentiels à satisfaire… Et soit dit en passant, 50 millions d’adresses bitcoin ont un solde supérieur à zéro, ce qui suggère un maximum de 50 millions de « hodlers » (probablement ~15 millions de personnes).
2 – Accessibilité et sécurité
L’approbation des ETF Bitcoin aux États-Unis l’année dernière fut un tournant. Plus de 41 milliards de dollars ont été investis via BlackRock, Fidelity et consorts.
L’apaisement réglementaire insufflé par le nouveau gouvernement américain suggère que de grandes banques comme BNY Mellon, State Street et Citi entreront dans la danse au cours des prochains mois. U.S. Bank (la cinquième banque de détail) ou encore Revolut détiennent déjà des bitcoins pour le compte de leurs clients.
Acheter et stocker ses bitcoins n’est plus aussi complexe et risqué. Alors qu’un million de BTC ont été hackés entre 2009 et 2020, seulement 4 500 BTC l’ont été depuis 2020. Soit 450 millions de dollars, à comparer avec 130 milliards de dollars de fraudes à la carte bancaire.
Il est désormais enfantin d’acheter des bitcoins via des applications conviviales et sûres. Sans parler de la myriade de hardware wallets permettant de prendre possession de ses bitcoins (Trezor, Ledger, Safepal, etc.).
Le réseau Bitcoin est également beaucoup plus sûr qu’il y a dix ans grâce à l’augmentation du « hashrate ». Nous en sommes à 800 milliards de milliards de hachages par seconde (800 000 000 000 000 000 000 h/s).
Atteindre 800 EH/s nécessiterait de fabriquer 4 millions d’Antminers S21 et investir 12 milliards de dollars. En clair, la probabilité qu’un État prenne le contrôle du réseau en vue de saper sa croissance est devenue infime.
Cette puissance de calcul assure une décentralisation réelle et consolide la thèse d’investissement à long terme.
3 – Contextes géopolitiques et économiques
Le paysage économique mondial a bien changé depuis 2015. Les 25 % d’inflation des cinq dernières années ont sévèrement raboté le pouvoir d’achat. Ce fut pour beaucoup la première expérience d’inflation élevée après 30 ans d’inflation maîtrisée, autour de 2 % par an.
Certains pays ont connu des taux d’inflation bien plus dramatiques. Notamment la Turquie (750 %), l’Argentine (2 500 %) ou le Venezuela (1 000 000 % en 2023).
Il est donc naturel que le bitcoin suscite de plus en plus d’intérêt en tant que couverture face à la dépréciation des monnaies nationales. Le PDG de BlackRock n’y est pas allé par quatre chemins dans sa lettre annuelle aux investisseurs :
Les États-Unis ont longtemps bénéficié du statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale dominante. Cependant, ce privilège n’est pas assuré à perpétuité. Si les États-Unis ne parviennent pas à contrôler leur endettement et laissent leurs déficits croître de manière incontrôlée, le Bitcoin pourrait lui ravir son statut de monnaie de réserve internationale.
Larry Fink, PDG de BlackRock
Ajoutez aux difficultés économiques les tensions géopolitiques et il n’est pas très surprenant qu’une monnaie apatride et non censurable comme le bitcoin tire son épingle du jeu.
Taïwan, un pays qui risque gros en cas d’escalade des tensions sino-américaines, l’a bien compris. Le député taïwanais Ko Ju-Chun a récemment plaidé pour l’ajout du bitcoin aux réserves de change du pays.
Son argument principal était que « le bitcoin ne peut pas être soumis à un blocus/embargo [chinois] ». C’est la grande crainte de l’île qui verrait alors sa monnaie s’effondrer sur le marché des changes.
Notre article sur le sujet : Le Bitcoin éviterait la ruine à Taïwan en cas d’embargo chinois.
4 – De nombreuses inconnues ont trouvé une réponse
L’une des grandes inconnues en 2015 était de savoir si le bitcoin pouvait augmenter son débit de transactions (7 transactions / sec) sans sacrifier sa décentralisation.
Depuis, le développement du Lightning Network (LN) a dissipé les inquiétudes. Le débit de transactions en bitcoins est à présent théoriquement illimité. [Il faudrait toutefois que toutes les plateformes d’échange l’adoptent, ce qui n’est pas le cas faute de demande et de pertes pour les exchanges, notamment en frais de transaction.]
La faible demande tient au fait que les transactions en bitcoin (avec LN) ne sont pas compétitives face à Visa et Mastercard. La raison étant que les exchanges ponctionnent des frais de transaction lors de l’achat de bitcoins.
Ne manquez pas notre article sur le Lightning Network : Ce réseau qui change tout pour le Bitcoin.
Le courant dominant est aujourd’hui que le bitcoin n’a pas besoin de remplacer les monnaies nationales pour « réussir ». L’argument clé étant qu’une société complexe a besoin de créer l’argent ex nihilo pour financer des infrastructures intensives en capital comme les centrales nucléaires, les voies ferrées, etc.
C’est ce qu’on appelle le « système fiat » : les banques prêtent de l’argent créé ex nihilo qui est détruit lors du remboursement. Or, on ne peut pas créer des bitcoins ex nihilo et c’est bien là son intérêt. Les monnaies fiat et le bitcoin ne servent pas le même objectif.
Il est également devenu très clair que le bitcoin n’est pas la catastrophe écologique que l’on nous a vendue, bien au contraire. Il sera bientôt un outil indispensable d’ajustement par la demande des réseaux électriques. De nombreuses études très sérieuses le reconnaissent :
Enfin, le spectre d’une interdiction à la chinoise appartient définitivement au passé. Le sujet est à présent de choisir le bon régime fiscal. Il n’y a par exemple pas d’impôt sur les plus-values en Allemagne, au Portugal ainsi qu’en République tchèque lorsque l’on détient ses bitcoins plusieurs années (sans spéculer).
Le bitcoin devrait être traité comme une monnaie et donc ne pas être taxé. Il s’agit de la dernière frontière, qui sera sûrement franchie par le gouvernement américain.
Ne manquez pas notre article : Bitcoin : « L’ordre monétaire mondial est en train de s’écrouler ».
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
Reporting on Bitcoin and geopolitics.
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.