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Le CBO voit la dette US à 180 % du PIB

lun 03 Juil 2023 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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À moins d’un miracle énergétique, les trajectoires de la dette US et de l’inflation resteront exponentielles.

Dette USA

Le Congrès US s’inquiète de la dette

Chaque année, le Congressional Budget Office (bureau du budget du Congrès) publie ses projections pour le déficit budgétaire et la dette du gouvernement des États-Unis.

Verdict : le déficit budgétaire représentera l’équivalent de 5,8 % du PIB en 2023.

Le déficit primaire (hors service des intérêts sur la dette) sera égal à 3,3 % du PIB. En clair, les seuls intérêts représenteront 2.5 % du PIB, soit près de 900 milliards de dollars.

À la fin de l’année, la dette fédérale détenue par le public devrait atteindre 98 % du PIB. Le CBO voit même la dette atteindre 181 % du PIB en 2053… [Ces chiffres prennent seulement en compte la dette fédérale. La dette comprenant celle des États représente déjà 130 % du PIB].

Nous pouvons lire dans le rapport :

« Une dette aussi élevée et croissante a des conséquences économiques et financières importantes. Elle augmente les paiements d’intérêts aux détenteurs étrangers de la dette américaine, accroît le risque d’une crise budgétaire et rend la situation budgétaire du pays plus vulnérable à une augmentation des taux d’intérêt. »

La « crise budgétaire » étant une situation dans laquelle les investisseurs perdent confiance dans la capacité du gouvernement américain à servir sa dette, ce « qui entraînerait une augmentation brutale des taux d’intérêt, une spirale inflationniste ou d’autres perturbations ».

C’est ce qui est récemment arrivé en Argentine, au Liban, au Sri Lanka, à la Syrie, au Venezuela, à la Turquie, etc.

Le CBO ajoute que « les anticipations de taux d’inflation plus élevés pourraient se généraliser, ce qui pourrait éroder la confiance dans le dollar américain en tant que monnaie de réserve internationale dominante ».

Or, l’inflation n’est pas près de s’arrêter pour les pays n’ayant pas la chance de jouir d’importantes sources d’énergie peu chères à sortir de terre.

Ponzi, inflation et énergie

Le pétrole fait tourner 95 % les moteurs du transport mondial et a malheureusement probablement passé son pic en novembre 2018. Les fruits des branches basses étant toujours cueillis en premier, le naphte restant coûte de plus en plus cher à sortir de terre :

Coût de production du pétrole
Prix de production du pétrole (pétrole conventionnel, pétrole des sables bitumineux canadiens, puits de pétrole en haute mer (deepwater oil) et pétrole arctique). Le coût de production du pétrole de schiste US est autour de 70 $ le baril.

La branche basse est ce que l’on appelle le pétrole « conventionnel », celui qui coûte peu cher à sortir de terre. Son pic date de 2007, lorsque le baril monta à 140 $ et déclencha la pire crise depuis 1929.

C’est ainsi, le pétrole coûte de plus en plus cher et les énergies de « substitution » (éolien, solaire, etc) le sont encore plus.

Énergie et économie sont les deux faces d’une même pièce. L’économie est en essence des activités de transformation et de transport réalisées par des machines qui requièrent de l’énergie.

La quantité d’énergie est directement proportionnelle à la productivité. Cette productivité doit impérativement augmenter aussi vite que la dette. Une dette qui, par ailleurs, doit aussi obligatoirement augmenter pour rendre possible le paiement des intérêts, dans une folle fuite en avant exponentielle.

Sans augmentation de la productivité (c’est-à-dire la production par personne), l’inflation augmente plus vite que les salaires et le niveau de vie baisse.

Certains pensent qu’il suffirait d’avoir une quantité de monnaie fixe pour y remédier. C’est une chimère. Fixer la monnaie ne fait pas jaillir magiquement plus de pétrole.

Mais que l’on se rassure, le bitcoin n’a pas besoin de remplacer la monnaie fiat (cela n’arrivera pas) pour valoir des millions.

Le système fiat est ni bon ni mal. Tout fonctionne (hausse du niveau de vie) tant que l’on peut extraire plus d’énergie peu chère pour abreuver les machines. Dit autrement, lorsque l’on augmente le PIB réel (la quantité produite) plus rapidement que la dette.

Ce fut le cas durant les trente glorieuses. L’énergie fossile peu chère et l’excédent commercial permirent de réduire le temps de travail et d’augmenter le niveau de vie.

L’inflation était certes forte à cette époque. Personne ne peut arrêter l’inflation. Simplement, la productivité permettait d’augmenter les salaires plus vite que l’inflation. Et cela grâce à une croissance très rapide de la production de pétrole.

Production de pétrole mondiale
Production mondiale de pétrole. La rupture de pente à partir de 1979 (second choc pétrolier) est très nette. Nous avons probablement atteint le pic…

Face à cette réalité inflationniste aggravée par le ralentissement de la productivité, l’épargne est massacrée. À moins de la placer dans une réserve de valeur. Bitcoin.

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Nicolas T.

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