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Le Japon envisage des ETF crypto et une taxe unifiée sur les gains

mar 24 Juin 2025 ▪ 5 min de lecture ▪ par Mikaia A.
S'informer Regulation Crypto

Et si les États-Unis devenaient vraiment numéro 1 mondial de la crypto ? Derrière ce sacre annoncé, il faudra bien des dauphins. Alors qui suivra ? Une Europe à 27 voix ? Une Chine volontiers protectionniste ? Le Moyen-Orient dopé au pétrole ? Peut-être un outsider. Depuis quelques semaines, un souffle venu de l’Est refait parler de lui. Un archipel bercé par les typhons, mais aussi secoué par des ambitions bien calculées : le Japon. Un pays longtemps frileux sur les cryptos, mais qui semble soudain décidé à jouer un rôle majeur. Et à le jouer sérieusement.

Un investisseur japonais court dans Tokyo, enthousiasmé par la montée des cryptos, entouré de panneaux lumineux et de foule.

En bref

  • Le Japon veut classer les cryptos comme produits financiers et lancer enfin ses ETF Bitcoin.
  • Une réforme propose d’aligner la taxe crypto à 20 %, comme pour les actions classiques.
  • Plus de 12 millions de comptes actifs montrent un engouement croissant pour les actifs numériques.
  • Metaplanet transfère 5 milliards aux États-Unis, faute de clarté juridique à Tokyo.

Le samouraï fiscal du crypto : adieu la ponction à 55% ?

« Les cryptos sont des produits financiers » : cette phrase, anodine, fait pourtant l’effet d’un tremblement de terre réglementaire à Tokyo, là où la question de réserve nationale de bitcoin est devenue d’actualité. C’est ce que propose la FSA (Financial Services Agency), dans un rapport publié fin juin 2025. Objectif : faire passer les actifs numériques du cadre des paiements (Payment Services Act) à celui des investissements (Financial Instruments and Exchange Act).

L’intérêt ? Simple : permettre la création d’ETF crypto et instaurer une fiscalité uniforme de 20 %, alignée sur les actions. Fini le plafond de 55 % pour les plus-values. Place à un traitement équitable entre finance traditionnelle et investissements numériques.

Pourquoi ce changement maintenant ? Parce que la concurrence s’intensifie. Les États-Unis autorisent désormais les ETF Bitcoin au comptant. Et plus de 1 200 institutions financières y participent déjà, selon le rapport de la FSA.

Et parce que le Japon veut séduire. « Le nouveau capitalisme » défendu par Kishida mise sur l’investissement. Et les cryptos pourraient devenir un levier d’attractivité pour Tokyo. Un peu comme la Suisse ou Dubaï, mais avec des sushis à la clé.

L’ascension silencieuse d’un géant endormi

Le Japon, ce géant économique parfois discret, compte plus de 12 millions de comptes crypto actifs. C’est davantage que les détenteurs d’obligations d’entreprise ou d’actifs Forex dans le pays. Ce chiffre, à lui seul, illustre une transformation profonde de la finance japonaise.

Le pays s’était montré réticent après le scandale Mt.Gox. Mais le vent tourne. En mars 2025, SBI VC Trade a obtenu une licence officielle pour gérer des stablecoins adossés à l’USDC. En avril, le géant SMBC a signé un accord avec Ava Labs pour tester des stablecoins adossés au yen et au dollar.

Les stablecoins ne sont qu’une étape. Le pays vise plus large : la tokenisation des actifs réels (actions, immobilier, obligations), la protection renforcée des investisseurs, et l’ouverture progressive aux ETF Bitcoin. Le Japon change, lentement, mais sûrement 

Le rapport note que la part des jeunes investisseurs dans les cryptos dépasse celle des actions traditionnelles. Les nouvelles générations veulent de la liquidité, de la liberté, et des technologies transparentes.

Migration du capital crypto : Tokyo face à l’appel des sirènes américaines

Si Tokyo veut garder ses talents et ses capitaux, il va falloir bouger. Et vite. La preuve ? Metaplanet, société cotée à Tokyo, a annoncé un transfert de 5 milliards de dollars vers sa filiale américaine pour… acheter du bitcoin.

Pourquoi partir ? Adam Livingston résume bien la situation : 

Les États-Unis offrent une meilleure clarté juridique et un meilleur accès aux marchés financiers.

Juridiction plus souple, liquidité plus profonde, et outils comme les convertible bonds en abondance.

C’est un coup dur pour Tokyo. Car ce capital était japonais. Il aurait pu alimenter les marchés locaux. Il servira à autre chose : renforcer le trésor de guerre américain sur le bitcoin.

Mais ce départ est aussi un avertissement. Si les réformes n’avancent pas, le Japon risque de voir d’autres Metaplanet s’éloigner.

Quelques chiffres clés :

  • Plus de 12 millions de comptes crypto actifs au Japon ;
  • 5 000 milliards de yens d’actifs crypto sur les plateformes ;
  • Taux d’imposition crypto actuel : jusqu’à 55 % ;
  • Taux visé : 20 %, comme pour les actions ;
  • Croissance estimée du marché crypto japonais : +3,44 % en 2025 (source Statista).

Le Japon, comme bien d’autres puissances économiques, doit composer avec une montagne de dette. Quand les marges de manœuvre fiscales fondent, que la croissance patine, et que les jeunes se tournent vers le bitcoin, le crypto devient plus qu’un actif : une alternative. Une réponse possible à une impasse budgétaire. Et peut-être un levier inattendu pour redessiner l’avenir économique du pays.

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.