Le problème d’audit de l’or refait surface, CZ remet en question sa vérifiabilité

L’attention croissante portée à l’audit, longtemps repoussé, de Fort Knox ravive le débat entre l’or et le Bitcoin. Le fondateur de Binance, Changpeng Zhao (CZ), a une fois de plus pris part à la discussion, remettant en cause la vérifiabilité du métal jaune tout en répondant à son critique de longue date, Peter Schiff. L’intérêt renouvelé pour l’or tokenisé, combiné à l’incertitude persistante des marchés, a redonné de l’élan au sujet.

CZ dénonce les lacunes de vérification des actifs traditionnels après l’enquête d’audit

Un échange récent sur X a recentré l’attention sur la capacité des actifs traditionnels à suivre le rythme des systèmes numériques modernes, fondés sur des registres ouverts et vérifiables en temps réel. Les remarques de CZ ont rapidement circulé, beaucoup s’interrogeant sur les raisons pour lesquelles les audits complets des réserves d’or américaines restent si rares.

La discussion a repris après qu’un utilisateur a demandé : « Qu’est-il advenu de l’audit de Fort Knox ? » Zhao a répondu que l’or est difficile à vérifier, saisissant l’occasion pour interpeller Schiff, connu pour affirmer que le Bitcoin ne possède aucune valeur intrinsèque.

Selon le Trésor américain, le gouvernement détient 261,5 millions d’onces troy d’or, dont 147,3 millions stockées à Fort Knox. Aucun audit complet n’a été mené depuis plusieurs décennies, alimentant les appels récurrents à davantage de transparence autour de cette immense réserve d’État.

Les propos concis de CZ ont ravivé la pression en faveur d’une réévaluation du dossier, resté sans réponse depuis des années.

Zhao rejette la proposition de Schiff sur l’or tokenisé, évoquant des problèmes de confiance persistants

L’or reste largement perçu comme une réserve de valeur fiable, mais sa nature physique pose des défis de vérification que les actifs numériques contournent. L’accès aux coffres est strictement limité, les audits sont rares et la visibilité publique, quasi inexistante.

À l’inverse, les cryptomonnaies reposent sur des blockchains transparentes qui enregistrent chaque transaction en temps réel. Chacun peut vérifier les flux sans autorisation particulière, un degré d’ouverture que les métaux précieux ne peuvent offrir.

Un point central du raisonnement de Zhao repose sur ces différences :

• La vérification instantanée est possible avec les actifs numériques, pas avec l’or stocké.
• Les contrôles indépendants sur la crypto ne nécessitent aucun accès privilégié.
• L’or doit être inspecté, testé et pesé manuellement.
• Les registres publics en chaîne sont accessibles 24h/24 et 7j/7.
• Les audits dépendent d’intermédiaires et de contrôles officiels ponctuels.

Schiff a récemment annoncé vouloir lancer un produit d’or tokenisé, soutenant que ce modèle marie la stabilité du métal avec la commodité des actifs numériques.

CZ a répondu que tout jeton adossé à de l’or stocké reste tributaire d’intermédiaires et de dépositaires. Même si le jeton circule sur la blockchain, l’or reste hors chaîne, perpétuant les mêmes problèmes de confiance et de vérification.

Selon lui, l’or conserve sa valeur, mais demeure peu pratique pour les transactions quotidiennes, tandis que Bitcoin allie portabilité et vérifiabilité publique.

L’intérêt du marché maintient l’or sous les projecteurs

L’engouement pour l’or tokenisé s’est accentué, dépassant 1 milliard de dollars de volume quotidien le 18 octobre. Cette demande s’est accompagnée d’un fort rebond des cours de l’or, dans un contexte d’endettement public croissant et d’instabilité financière. Le PDG de BlackRock, Larry Fink, a lui-même associé ce mouvement à une perte de confiance dans les finances publiques et les politiques monétaires.

L’or au comptant a progressé de 0,7 % à 4 005,21 $ l’once vendredi, soutenu par un dollar affaibli et la menace d’une fermeture du gouvernement américain, facteurs qui renforcent la demande de valeurs refuges. Les contrats à terme de décembre ont clôturé à 4 009,80 $ l’once. Les analystes de Commerzbank estiment que l’actif devrait rester soutenu tant que les tensions commerciales mondiales persisteront.