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Le retour des gilets jaunes à la rentrée hante Macron

jeu 31 Juil 2025 ▪ 6 min de lecture ▪ par Satosh
S'informer Géopolitique

Emmanuel Macron scrute les réseaux sociaux avec une inquiétude grandissante. Les annonces budgétaires de François Bayrou attisent une colère populaire qui rappelle étrangement l’automne 2018. L’Élysée redoute un retour du mouvement des Gilets Jaunes qui avait ébranlé son premier mandat et menacé le régime.

Emmanuel Macron et François Bayrou, visages terrifiés, devant une foule de manifestants des Gilets Jaunes en automne

En bref

  • Comme en 2018 avec la révolte des Gilets Jaunes, la contestation monte pendant l’été sur les réseaux sociaux.
  • Le plan Bayrou prévoit 40 milliards d’économies en frappant les plus fragiles sans taxer les riches.
  • Les scores de popularité de Macron et Bayrou atteignent des niveaux historiquement bas (18-19 %).

Un calendrier qui rappelle de mauvais souvenirs des Gilets Jaunes

L’histoire bégaie-t-elle ? Les similitudes avec 2018 troublent l’entourage présidentiel. À un an et demi de la fin du second mandat, suite aux annonces budgétaires de Bayrou et à l’humiliation des droits de douanes, Emmanuel Macron fait face aux mêmes signaux d’alarme qu’avant l’explosion des gilets jaunes.

Comme il y a six ans, la contestation germe pendant l’été. Les réseaux sociaux bruissent d’appels à la mobilisation. Des collectifs anonymes émergent, reprenant les codes du mouvement de 2018. Le collectif carton jaune, ancien compte Twitter des gilets jaunes, refait surface pour relayer les appels.

Les vacances jouent un rôle crucial dans cette dynamique. En effet, les citoyens disposent du temps nécessaire pour se transformer en corps politique. Cette période de repos favorise la réflexion collective et l’organisation.

Les services de renseignement en alerte maximale face au retour des Gilets Jaunes

Matignon ne laisse rien au hasard. Les services d’information scrutent méthodiquement les réseaux sociaux pour prendre la température. Dès que la mobilisation monte, « les téléphones vont chauffer ».

L’appel du 10 septembre inquiète particulièrement l’exécutif. Un collectif de citoyens anonymes, se présentant comme « infirmier, enseignant, chômeur », lance un « arrêt général et illimité du pays ». Leur message : « Sans nous, ils ne sont rien ».

Parallèlement, la pétition contre la loi Duplomb approche les deux millions de signatures. Ce texte, qui assouplit les réglementations environnementales pour l’agriculture, cristallise une opposition massive. L’exécutif n’avait pas anticipé cette mobilisation écologique.

Une fracture politique qui s’élargit

Les chiffres donnent le vertige. Emmanuel Macron et François Bayrou atteignent une impopularité record de 18-19 % d’opinions favorables. Du jamais vu sous la Vᵉ République pour un tandem exécutif, selon les analyses disponibles.

Cette situation ouvre un boulevard à la censure parlementaire. Le Rassemblement national menace de voter la motion sur le budget. Marine Le Pen, malgré son inéligibilité, semble prête à franchir le pas. Une stratégie risquée qui témoigne de la pression exercée par sa base électorale.

Côté socialiste, la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes ne suffira pas à acheter la bienveillance du parti. Olivier Faure, patron du PS, maintient sa ligne hostile au gouvernement Bayrou pour essayer de concurrencer Mélenchon sur son espace politique.

L’équation budgétaire explosive

François Bayrou a scellé son sort avec ses annonces. Quarante milliards d’économies qui frapperont les plus fragiles, tandis que les ultra-riches restent préservés. Une répartition jugée inéquitable par 75 % des Français selon l’IFOP.

La suppression de deux jours fériés non rémunérés sonne comme une provocation. Ces « jours de corvée » alimentent un sentiment d’injustice déjà exacerbé. Surtout quand parallèlement, aucune mesure significative ne vise les hauts revenus.

L’impasse budgétaire paraît totale. Avec la hausse mécanique de la charge de la dette, ramener le déficit sous les 3 % d’ici 2029 relève de l’impossible. Les réformes structurelles promises se limitent à des ajustements cosmétiques.

Les précédents historiques d’une colère qui monte

L’Histoire enseigne que les révolutions naissent de ce calcul coût-bénéfice analysé par Daron Acemoglu, prix Nobel d’économie. Lorsqu’une proportion suffisante de la population estime que le coût du maintien du système dépasse celui du changement, les digues cèdent.

En 1789, les États généraux convoqués pour résoudre la crise financière se muèrent en Assemblée nationale constituante. La banqueroute de l’Ancien Régime avait précipité cette convocation, comme aujourd’hui la dette française pousse l’exécutif vers des mesures d’austérité.

La mécanique révolutionnaire suit des étapes prévisibles. D’abord, un blocage institutionnel oppose l’exécutif au parlement. Ensuite, l’explosion sociale transforme la crise politique en rupture systémique. Lénine, résumait une situation révolutionnaire comme ceci « en haut ils ne peuvent plus, en bas ils ne veulent plus ».

Les réseaux sociaux jouent aujourd’hui le rôle des pamphlets de 1789, cristallisant une contestation qui dépasse les clivages traditionnels. Cette prise de conscience progressive touche d’abord les « Nicolas », ces actifs de la classe moyenne qui estiment payer trop d’impôts, avant de contaminer l’ensemble du corps social.

Comme à de multiples reprises au cours de l’histoire, la colère fiscale se mue en rejet systémique.

Un automne sous haute tension

Emmanuel Macron termine donc son second mandat comme il l’avait commencé : sous la menace d’un soulèvement populaire. Les ingrédients de 2018 se recomposent avec des facteurs aggravants.

Cette fois, l’exécutif fait face à une triple crise : institutionnelle avec la menace de censure, sociale avec les appels à la mobilisation, et économique avec l’impasse budgétaire.

L’exécutif joue gros sur le budget d’automne. Entre censure parlementaire probable et mobilisation sociale annoncée, septembre s’annonce explosif. Le président Macron semble à nouveau pris de court par la colère montante. Les agences de notation scrutent la situation française, tandis que les conditions d’un nouveau 17 novembre se réunissent progressivement. L’automne 2025 pourrait bien sceller le sort du régime de la Ve République qui aura vécu dans ses dernières années sous la menace permanente de l’embrasement social.

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Satosh

Chaque jour, j’essaie d’enrichir mes connaissances sur cette révolution qui permettra à l’humanité d’avancer dans sa conquête de liberté.

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