Le S&P 500 tutoie un record historique grâce à la tech
Porté par une détente inattendue au Proche-Orient et un regain d’optimisme boursier, le S&P 500 a clôturé ce jeudi à 6 141,02 points, frôlant son sommet historique. En hausse de 0,8 %, l’indice emblématique signe un net rebond depuis son creux d’avril, malgré les incertitudes persistantes sur les tarifs commerciaux et la stabilité régionale.
En bref
- Le S&P 500 atteint 6 141,02 points, frôlant un record historique après une hausse de 0,8 % en une journée.
- Ce rebond spectaculaire intervient après un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, réduisant les tensions au Moyen-Orient.
- En deux mois, la capitalisation des marchés américains a bondi de près de 10 000 milliards de dollars.
- Malgré l’enthousiasme des marchés, l’économie américaine montre des signes clairs de ralentissement.
Un répit géopolitique et commercial qui déverrouille les marchés
Le déclencheur immédiat de cette nouvelle poussée boursière est à chercher dans la désescalade géopolitique au Moyen-Orient, avec la conclusion d’un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran et la chute du pétrole, mettant fin à près de deux semaines de tensions armées.
Ce retour au calme a agi comme un signal d’apaisement pour les marchés, longtemps plombés par la crainte d’un conflit énergétique d’ampleur. Dans le même temps, les investisseurs semblent parier sur un scénario modéré concernant la politique commerciale américaine.
Jay Woods, stratégiste en chef chez Freedom Capital Markets, indique que « le marché appelle le bluff sur les menaces tarifaires de Trump ». Pour ce dernier, le président américain finira par renoncer à ses mesures les plus sévères.
Voici les faits clés qui illustrent ce basculement de sentiment :
- Le S&P 500 a bondi de 0,8 % jeudi pour atteindre 6 141,02 points, flirtant avec son record historique ;
- Une reprise de plus de 23 % depuis les plus bas d’avril, effaçant presque entièrement les pertes liées aux craintes de récession ;
- Depuis le 2 avril (date à laquelle Trump a relancé la guerre commerciale), l’indice a gagné 8,3 % ;
- Les marchés intègrent un scénario optimiste, misant sur le report ou l’atténuation des tarifs douaniers ;
- Les droits de douane de 50 % sur les importations européennes sont suspendus jusqu’au 9 juillet, tandis que la trêve commerciale avec la Chine reste en place jusqu’à mi-août.
Ce répit commercial et géopolitique ne repose cependant que sur des éléments transitoires. Aucune avancée concrète n’a encore été enregistrée dans les négociations avec l’Union européenne ou la Chine.
La volatilité pourrait ainsi très vite revenir, si les tensions géopolitiques reprenaient ou si les menaces de tarifs devenaient effectives. Pour l’heure, les investisseurs privilégient une lecture positive des signaux on-chain… quitte à faire abstraction des risques à court terme.
La résilience des entreprises et retour en force de la tech
Si le soulagement géopolitique a permis un rebond immédiat, c’est bien la solidité des résultats d’entreprise et la performance du secteur technologique qui donnent de l’épaisseur à ce rally.
Les résultats du premier trimestre ont globalement dépassé les attentes, malgré des avertissements liés à l’environnement tarifaire incertain. Des poids lourds tels que Nvidia, Microsoft, Meta, Walmart, Goldman Sachs ou encore JPMorgan Chase ont livré des performances solides, apportant une assise fondamentale à la hausse des indices.
« Le retour en force de la technologie et de la thématique intelligence artificielle redonne le ton au marché après des mois focalisés sur le commerce international », analyse Keith Lerner, co-directeur des investissements chez Truist Advisory Services.
L’euphorie s’est notamment concentrée sur certaines valeurs technologiques moyennes, comme Microchip Technology et Seagate Technology, qui ont doublé en Bourse depuis le 8 avril. Cette appétence pour les valeurs de croissance témoigne d’un retour de l’appétit pour le risque, renforcé par des perspectives macroéconomiques à court terme jugées plus favorables.
En conséquence, plusieurs grandes banques d’affaires comme Deutsche Bank, Barclays, Goldman Sachs, Yardeni Research, ont revu à la hausse leurs objectifs pour le S&P 500 cette année. Pour Brian Belski de BMO, l’élargissement de la performance sectorielle et la stabilisation des réactions aux annonces politiques dessinent un second semestre plus constructif. Il a récemment réévalué son objectif annuel pour l’indice à 6 700 points, contre 6 100 précédemment.
Cependant, cette dynamique haussière ne dissipe pas tous les signaux d’alerte. L’économie américaine montre plusieurs signes de ralentissement : la production industrielle a reculé deux fois en trois mois, les ventes au détail ont chuté en mai, notamment dans l’automobile, et la création d’emplois ralentit. À cela s’ajoute une baisse de l’activité manufacturière et une chute des importations à leur plus bas niveau en 16 ans.
Certains stratèges de JPMorgan mettent en garde contre un risque estival combinant pressions sur les prix et faiblesse de la croissance. Dans ce contexte, les valorisations actuelles, déjà élevées, pourraient manquer de relais si l’environnement économique se durcit avec le retour des tarifs douaniers de Trump.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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