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Les médias ne comprennent rien au potentiel du métavers

lun 31 Oct 2022 ▪ 5 min de lecture ▪ par Martin

Tentative de connexion…

Adolescent portant un casque de réalité virtuelle, illustration du métavers

Le métavers… « folie », « démesure », « extravagance ». Le projet fou de Mark Zuckerberg est tourné en dérision. L’homme qui a fait de Facebook le premier réseau social au monde aurait donc perdu la tête ? Voilà une lecture assez simpliste. Elle est pourtant largement relayée au sein des médias. Malgré cet échec annoncé, le projet de monde virtuel connecté n’a jamais été aussi avancé. Le métavers est-il vraiment une fausse promesse marketing ?

Si c’est impossible, c’est probablement que ça va arriver

Revenons à une époque où le métavers n’était connu que par les amateurs de science-fiction. En 1997, personne n’ose même imaginer qu’Internet puisque fonctionner à l’échelle que l’on connaît aujourd’hui. Impossible, les experts sont formels. Et puis, Internet est surtout un espace digital malfamé pour terroristes, comme nous l’apprend cette savoureuse archive du JT de France 2. Qui aurait pu imaginer un flux vidéo en haute-définition accessible depuis n’importe où ? Le fait d’avoir accès à l’information n’importe où, n’importe quand ? Et pourtant… Câbles sous-marins, réseaux satellites, wifi ! Ces infrastructures font aujourd’hui partie de nos vies sans même que l’on s’en rende compte. Elles nous permettent d’accéder à ce qui était considéré comme impossible il y a à peine 20 ans. Cette anecdote nous apprend quelque chose : lorsqu’une technologie est jugée absurde, inutile ou utopique, c’est qu’elle va sans doute prendre de l’ampleur.

En France en particulier, il semble que plus les technos sont critiquées, plus elles sont prometteuses. Vous entendez dire que l’IA ne marchera jamais ? C’est probablement qu’elle aura un jour son importance. Les cryptomonnaies sont une arnaque odieuse ? C’est qu’elles doivent avoir une part de légitimité. Les sénateurs ne comprennent rien à ces mystérieuses « chaines de blocs » ?  Ils cherchent le siège social de la société Bitcoin pour leur envoyer un courrier ? Vous pouvez être sûr que leur incompréhension est bon signe. En appliquant cette simple règle inverse, on a une meilleure vision de ce qui devrait compter dans les prochaines années. Moins une technologie est comprise, plus elle a du potentiel. En l’occurrence, le projet du monde virtuel de Meta en fait partie. Pour le meilleur comme pour le pire.

Métavers : l'avatar utilisé par Mark Zuckerberg
Mark Zuckerberg et son avatar. Crédit : Mark Zuckerberg via son compte Instagram.

Le métavers peut se nourrir des crises

Il y a toutefois une question légitime à propos du métavers : comment cette infrastructure virtuelle pourrait exister, alors même que l’humanité connaît une raréfaction des ressources et une crise de l’énergie ? La réponse, vous pouvez la trouver en observant chaque jour notre société : elle n’a jamais été autant connectée, alors même que les préoccupations climatiques et environnementales deviennent centrales. Malheureusement, le métavers n’est pas du tout incompatible avec un monde chaotique et dévasté. Dans son film visionnaire Ready Player One, Steven Spielberg imaginait ce qui ressemble très fortement à l’idée d’un « métavers ». Le film raconte l’essor de la réalité virtuelle dans un monde plongé dans le chaos. Et c’est précisément pour cette raison que les humains plébiscitent l’Oasis, un univers numérique total : car il permet d’échapper à une cruelle réalité.

L’Oasis est une représentation de ce que pourrait être le métavers de Meta.

Bien sûr, cette vision cynique n’est pas souhaitable, mais elle reste possible. D’un autre côté, le développement du numérique pourrait apporter son lot d’innovations et d’avancées, comme nous le montre cette publicité de l’entreprise Meta. Mais ne soyons pas dupes, car le métavers est avant tout un enjeu économique. Il est une réponse à notre monde limité, aux ressources finies. Il est ainsi possible que l’économie de marché s’y déplace et recommence un nouveau cycle. Dans notre monde matériel, une croissance infinie n’est pas soutenable. En revanche, en déplaçant cette recherche frénétique de croissance dans un monde virtuel, on canalise les effets pervers du capitalisme et son pouvoir de nuisance sur l’environnement. Et dans ce nouveau monde, les cryptomonnaies pourraient être les vecteurs digitaux de cette économie réinitialisée.

En attendant, Mark Zuckerberg nous amuse avec des avatars aux graphismes douteux. Rendez-vous en 2030 pour faire le bilan.

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Martin

Fasciné par l'histoire du Bitcoin et le mouvement cypherpunk, je pense que les citoyens doivent réinvestir le champ de la monnaie. Mon but ? Démocratiser et rendre visible le potentiel de la blockchain et des cryptomonnaies.

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