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L’euro numérique n’éteindra pas les billets : La BCE rassure

18h00 ▪ 6 min de lecture ▪ par Mikaia A.
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Alors que l’Europe s’apprête à lancer l’euro numérique, l’argent liquide semble jouer les prolongations. À rebours des prédictions futuristes, les espèces tiennent tête aux paiements dématérialisés, incarnant un attachement transgénérationnel et territorial tenace. Pourquoi les billets résistent-ils ? Est-ce un simple retard d’adoption ou une préférence révélatrice de tensions plus profondes dans nos sociétés ? Trois fonctions – transaction, réserve de valeur et sécurité – donnent au cash un rôle plus résilient qu’annoncé. Décryptage d’une résistance qui en dit long sur notre rapport à l’incertitude.

Un billet de 50€ furieux mène une charge contre un robot euro numérique défaillant devant un bâtiment européen en feu.

En bref

  • Le cash reste majoritaire dans 52 % des paiements en magasin en 2024.
  • Les jeunes stockent de l’argent liquide chez eux par précaution depuis la pandémie.
  • 62 % des Européens veulent garder l’option de paiement en cash.
  • La BCE promet une coexistence entre euro numérique et monnaie fiduciaire traditionnelle.

Europe fracturée : quand la réalité du cash dépasse la fiction numérique

Le rêve d’un monde sans argent liquide, comme en Australie, persiste chez certains décideurs. Pourtant, la réalité européenne leur donne tort. En 2024, 52 % des achats en magasin sont encore réglés en espèces. Une statistique qui dérange les partisans d’une finance intégralement digitalisée.

La carte des paiements dessine un clivage net : l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse conservent entre 69 % et 73 % de paiements en cash, contre seulement 28 % en Suède. L’Irlande, avec 59 %, se place aussi parmi les bastions fidèles du billet et de la pièce.

En France, 51 % des adultes utilisent encore quotidiennement le cash, un recul modéré de 5 points par rapport à 2023. Ce recul ne signe pas une rupture, mais une lente érosion.

Les jeunes, pourtant hyperconnectés, continuent à conserver des espèces pour certains usages. Les seniors, eux, les utilisent davantage pour leurs dépenses courantes.

Cette dualité suggère une réalité plus complexe : le cash ne résiste pas par inertie, mais par nécessité et préférence.

La standardisation des moyens de paiement semble heurter des logiques locales enracinées, où le cash reste un repère rassurant, presque culturel.

Quand l’incertitude frappe, le cash reprend du galon

Dans un monde où tout devient numérique, l’argent liquide reste un outil de confiance. En 2022, la détention de cash à domicile a bondi, notamment chez les 18‑37 ans. Cette tranche d’âge, pourtant considérée comme ultra-digitale, voit dans le cash une solution de repli.

Le rapport SPACE de la BCE le confirme : les jeunes conservent davantage d’argent liquide que les générations plus âgées pour faire face à l’imprévu. La raison ? Le cash n’a besoin d’aucun réseau, d’aucune autorisation, et il reste utilisable en cas de panne informatique.

Graphique reflétant les modes de paiement dans les transactions quotidiennes par groupe d'âge et par année
Modes de paiement dans les transactions quotidiennes par groupe d’âge et par année – Source : BCE

C’est un rempart contre la fracture numérique. Une arme contre l’exclusion bancaire. Un objet tangible dans une finance toujours plus volatile.

Le cash est également vu comme une réserve de valeur, en particulier lors des crises. Pendant la pandémie, son importance perçue a nettement progressé dans tous les groupes d’âge.

Mais les politiques publiques peinent à trancher. Faut-il accélérer l’innovation, ou soutenir la résilience monétaire ? Entre accélération technologique et sécurité perçue, l’argent liquide force à repenser les fondamentaux de notre économie.

Une finance hybride : préserver le cash sans freiner l’euro numérique

L’euro numérique, la CBDC de l’Europe, ne sonnera pas la fin du cash, affirment les responsables de la BCE. Il viendra compléter l’offre existante. Selon leurs termes, ce sera une « expression digitale du cash » – une version dématérialisée de la monnaie fiduciaire.

Et pourtant, 62 % des Européens affirment encore qu’il est important de pouvoir payer en cash. Même dans les pays les plus avancés numériquement, cette option reste cruciale.

La Suède, souvent citée comme pionnière du cashless, a dû revoir sa copie. Son gouvernement recommande désormais de conserver au moins sept jours de dépenses en espèces à domicile.

L’Europe ne souhaite pas reproduire cet excès. Sa stratégie fiduciaire 2030 mise sur une coexistence solide entre espèces et monnaie numérique. L’objectif est de préserver un accès universel au cash, tout en préparant les futurs usages digitaux.

Cash et finance en 5 chiffres clés :

  • 52 % des paiements en magasin en cash en 2024 ;
  • 69 % à 73 % de cash en Allemagne, Autriche, Suisse ;
  • 28 % seulement en Suède ;
  • 58 % des Européens inquiets pour la confidentialité des paiements numériques ;
  • 62 % tiennent à garder le choix du cash.

Ce modèle hybride traduit un principe démocratique : la finance doit garantir à chacun le moyen de paiement qui lui convient.

Si l’usage du cash diminue à long terme, certains analystes pensent que le bitcoin pourrait en sortir gagnant. Contrairement aux monnaies numériques de banque centrale, le bitcoin promet un contrôle sans intermédiaire, une rareté intégrée et une résistance aux politiques monétaires. Un futur sans espèces pourrait donc redistribuer les cartes… au profit du roi décentralisé.

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Mikaia A. avatar
Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.