L’OCC clarifie que les banques peuvent détenir des cryptos pour payer les frais de réseau

Chaque semaine, le secteur crypto reçoit un peu plus de clarté règlementaire. L’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), le régulateur bancaire dépendant du département du Trésor, a confirmé que les banques nationales peuvent détenir et utiliser des cryptomonnaies pour payer les frais de réseau blockchain, généralement appelés frais de gaz. Cette directive précise comment les banques peuvent gérer ces actifs à des fins opérationnelles tout en respectant les exigences réglementaires.

Directives de l’OCC sur l’utilisation de la crypto

L’OCC a publié mardi la lettre interprétative n° 1186, indiquant que les banques peuvent utiliser des crypto-actifs pour couvrir les frais de réseau dans le cadre d’activités crypto autorisées. La directive permet aussi aux banques de conserver sur leurs bilans la quantité d’actifs numériques nécessaire à ces usages.

La lettre précise par ailleurs que : « les banques peuvent détenir des montants de crypto-actifs en principal nécessaires pour tester des plateformes liées aux crypto-actifs permises, qu’elles soient développées en interne ou acquises auprès d’un tiers. »

Adam Cohen, contrôleur adjoint principal et conseiller juridique en chef de l’OCC, explique que cette mise à jour permet aux banques de poursuivre leurs activités actuelles sans risques ou complications supplémentaires. Elle leur offre aussi la possibilité de détenir elles-mêmes les actifs nécessaires, sans dépendre de fournisseurs externes.

Évolutions réglementaires entre administrations

Cette clarification souligne les différences d’approche réglementaire entre administrations américaines. Sous Trump, l’OCC avait adopté une politique favorable aux actifs numériques, encourageant l’innovation dans les services bancaires utilisant des cryptos. À l’inverse, sous l’administration Biden, l’OCC a imposé une approche plus prudente, exigeant des banques nationales qu’elles obtiennent une autorisation préalable avant d’exploiter la plupart des services liés aux cryptos.

Durant cette période, les régulateurs bancaires fédéraux ont mis en garde les banques contre des activités jugées risquées, comme l’utilisation de protocoles décentralisés publics. Ces restrictions ont fortement limité la capacité des banques à charte fédérale de développer des initiatives liées aux actifs numériques.

Les directives de l’OCC ouvrent la voie à l’usage bancaire des cryptomonnaies

L’administration Trump, cependant, a annulé les directives précédentes qui décourageaient la participation aux cryptomonnaies. Parallèlement, en juillet, la Réserve fédérale et l’OCC ont publié des directives coordonnées clarifiant la manière dont les réglementations bancaires existantes s’appliquent aux banques gérant des actifs numériques pour leurs clients, renforçant ainsi le cadre juridique de l’engagement des banques dans le secteur des cryptomonnaies.

Cette directive apporte une clarté significative dans l’espace réglementaire, permettant aux grandes banques américaines d’intégrer la technologie blockchain dans leurs fonctions traditionnelles. L’autorisation formelle de l’OCC, permettant aux banques de gérer des cryptomonnaies pour payer les frais de réseau et tester des plateformes, ouvre la voie à un rôle plus proactif des institutions dans l’écosystème crypto. Cette certitude réglementaire devrait encourager une innovation plus large et l’adoption de services liés aux actifs numériques dans le secteur bancaire, comblant le fossé entre la finance conventionnelle et les technologies émergentes de la blockchain.