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Les envois de fonds stimulent l'adoption des cryptomonnaies en Amérique latine

mer 28 Mai 2025 ▪ 8 min de lecture ▪ par Fernanda G.
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L’Amérique latine est devenue l’une des régions au plus fort potentiel de croissance de l’utilisation des cryptomonnaies. En particulier, les stablecoins comme USDT, Bitcoin et Ethereum dominent leur usage quotidien, que ce soit pour investir, économiser ou envoyer de l’argent. Cependant, l’un des grands défis pour parvenir à une adoption plus large reste la faible inclusion financière dans de nombreux pays, où l’argent liquide continue de régner.

Partout en Amérique, les gens utilisent leurs smartphones pour envoyer et recevoir des fonds, représentés par des icônes lumineuses de cryptos comme Bitcoin et Ethereum, reliant les pays.

En résumé

  • Les envois de fonds vers l’Amérique latine ont dépassé 160,9 milliards de dollars en 2024, représentant jusqu’à 26 % du PIB dans des pays comme El Salvador et le Guatemala.
  • Les stablecoins comme USDT et USDC gagnent du terrain comme alternative à l’argent liquide, stimulées par l’inflation, les frais d’envoi et l’adoption mobile dans la région.
  • Des flux clés tels que États-Unis–Mexique, Mexique–Amérique centrale et Colombie–Venezuela se consolident, où les cryptomonnaies montrent déjà un impact direct dans des milliers de foyers.

L’inflation persistante dans des pays comme l’Argentine et le Venezuela, ainsi que les récentes politiques tarifaires promues par Donald Trump qui ont compliqué le commerce régional, ont créé un terrain fertile pour la croissance cryptographique. Mais au-delà de ces facteurs, un flux continue de faire la différence dans des millions de foyers : les envois de fonds ?

Le pouvoir des envois de fonds en Amérique latine

Selon les données de BBVA Research, en 2024, les envois de fonds en Amérique latine et aux Caraïbes ont représenté 2,3 % du produit intérieur brut (PIB) régional, atteignant 160,9 milliards de dollars. Dans des pays comme El Salvador, le Guatemala, le Nicaragua et le Honduras, ce pourcentage atteint jusqu’à 26 %, faisant des envois de fonds l’un des piliers économiques les plus importants, même devant des secteurs comme le tourisme ou l’agriculture.

Pour de nombreuses familles, les envois de fonds ne sont pas seulement un revenu supplémentaire : ils sont la base pour couvrir les besoins essentiels et un lien direct entre ceux qui émigrent et ceux qui restent. Dans bien des cas, ils représentent le seul revenu stable.

Plus que de l’argent franchissant des frontières, les envois de fonds sont une infrastructure économique en mouvement. Et c’est précisément dans ce mouvement que les cryptomonnaies, en particulier les stablecoins, peuvent faire la différence. Ils permettent de réduire les coûts, d’accélérer les envois et de faciliter l’accès aux services financiers dans des zones où l’argent liquide domine.

Envois de fonds aujourd’hui : un système cher et lent qui doit être transformé

Bien que des millions de personnes en dépendent, le système traditionnel d’envoi de fonds reste lent, coûteux et peu efficace. Envoyer de l’argent peut coûter jusqu’à 65 dollars de commissions et prendre de 6 à 48 heures selon la méthode utilisée. Pour ceux qui envoient de faibles montants, ces coûts sont trop élevés.

De plus, de nombreux bénéficiaires doivent encore se rendre dans des points de retrait physiques et font face à des complications comme le manque d’infrastructures dans les communautés rurales. L’usage prédominant de l’argent liquide limite la possibilité que les envois de fonds aient un impact réel sur le développement économique local.

En revanche, les cryptomonnaies permettent d’envoyer de l’argent de manière quasi immédiate, sécurisée et avec des commissions minimales. Il existe aujourd’hui des plateformes permettant des transferts à partir de 1 dollar sans intermédiaires bancaires ni files d’attente en agences.

Des entreprises comme Bitso, Strike, Koibanx et Coinbase opèrent déjà avec succès dans la région, offrant des expériences 100% digitales. Ces solutions représentent non seulement un gain de temps et d’argent, mais aussi une porte d’entrée vers un système financier plus accessible et décentralisé.

Quatre flux stratégiques entre pays en Amérique latine

Dans la région, il existe certains flux d’argent importants, poussés par des conditions économiques, sociales et migratoires diverses. Ces cas montrent où les cryptomonnaies peuvent avoir un impact réel et immédiat.

Mexique : épicentre des envois de fonds et adoption crypto

Le Mexique est le deuxième pays récepteur d’envois de fonds dans le monde, après l’Inde. Selon la Banque du Mexique, il a dépassé les 64 milliards de dollars en 2024 et la tendance à la hausse est attendue. Ce volume reflète à la fois l’ampleur de la migration et le potentiel du pays à déployer des solutions innovantes comme les envois de fonds crypto.

Des plateformes comme Bitso, qui a géré plus de 10 % des envois de fonds entre les États-Unis et le Mexique, ainsi que Binance, sont déjà utilisées pour envoyer de l’argent avec des stablecoins comme l’USDC. Cela réduit significativement les coûts et les délais.

De plus, la forte pénétration des smartphones — plus de 81 % — au Mexique facilite l’accès à ces solutions digitales sans dépendre des services d’envois de fonds ou des banques.

Mexique vers l’Amérique centrale, un flux en croissance

Un autre flux important est celui du Mexique vers le Guatemala, le Honduras et El Salvador. Ces dernières années, des milliers de migrants sont arrivés avec l’intention de traverser aux États-Unis, mais beaucoup finissent par rester au Mexique, générant un nouveau schéma régional d’envois de fonds.

El Salvador est par ailleurs devenu un laboratoire mondial en légalisant le Bitcoin. Bien que les résultats soient mitigés, le pays reste un terrain d’expérimentation clé pour comprendre l’utilisation des cryptomonnaies dans les envois de fonds.

Argentine et Venezuela : adoption crypto poussée par l’économie

En Argentine et au Venezuela, les cryptomonnaies sont utilisées à la fois pour les envois de fonds et pour gérer l’argent du quotidien. Face à des monnaies locales instables, beaucoup de personnes préfèrent utiliser USDT, DAI ou Bitcoin pour économiser, recevoir des salaires et effectuer des paiements.

En Argentine, qui a connu une inflation annuelle supérieure à 200 % en 2024, l’usage des cryptos a explosé. Le gouvernement a même annoncé qu’il commencerait à réguler les portefeuilles à partir de juillet 2025.

Au Venezuela, l’effondrement du bolivar a poussé des milliers de personnes à adopter la crypto comme solution quotidienne. Beaucoup reçoivent des paiements en dollars numériques d’entreprises étrangères pour leur usage quotidien et le paiement des salaires. Des plateformes comme Binance, des réseaux peer-to-peer et des bots Telegram permettent une économie plus fonctionnelle et stable.

Selon le rapport The State of LATAM Crypto Markets de Kaiko, le volume des échanges en pesos argentins a cru de plus de 400 % en 2024, porté par l’inflation et la dévaluation. De même, au Venezuela, les stablecoins représentent déjà une part considérable des transactions de détail.

Pourquoi les envois de fonds sont une clé pour la transformation financière de l’Amérique latine

Les envois de fonds ne sont pas seulement des transferts d’argent ; ils constituent une base économique réelle pour des millions de familles dans la région. Combinées aux solutions cryptographiques, ils peuvent totalement transformer la manière dont l’argent circule en Amérique latine.

L’utilisation de stablecoins et de plateformes blockchain peut réduire les coûts, accélérer les envois et générer de nouvelles opportunités dans des communautés qui n’ont aujourd’hui pas accès aux services financiers. Mais pour que ce potentiel se réalise, un effort collectif est nécessaire : une régulation intelligente de la part des gouvernements, des solutions centrées sur l’utilisateur proposées par les entreprises, et l’ouverture des communautés à de nouvelles façons d’opérer.

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Fernanda G.

Fernanda González es estratega en comunicación, columnista y speaker especializada en tecnología, cripto y venture capital en América Latina. Ha acompañado a startups, fondos y plataformas web3 en su posicionamiento regional, con un enfoque en innovación, inclusión financiera y adopción tecnológica. También es fundadora de Kostik, una agencia que combina relaciones públicas con análisis estratégico para empresas en crecimiento.

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.