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Machankura offre le Bitcoin sans internet aux Africains

mer 20 Mar 2024 ▪ 8 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Comme d’habitude, le bitcoin mobilise toute l’attention. Un fait normal d’autant plus que l’actif est le plus populaire du marché. Mais surtout, sa volatilité suscite des interrogations. Pour cause, l’actif s’est inscrit dans une préoccupante tendance baissière après avoir atteint un récent all time hight (ATH). Alors que nombre d’acteurs de l’industrie crypto se demandent si ce changement va durer ou pas, la startup Machankura lancée sur le sol africain continue d’attirer l’attention sur l’utilité pratique du réseau; particulièrement en ce qui concerne la réalisation des transactions à moindres frais de gaz. Dans cet article, nous vous emmenons explorer ce que cette plateforme axée sur le bitcoin a d’innovant.

Le bitcoin, la crypto phare

Le gros échec du réseau Bitcoin depuis tant d’années d’existence

Avant d’entrer dans le vif du sujet, c’est-à-dire de parler de Machankura, il faut comprendre le contexte qui rend cette plateforme révolutionnaire et pertinente dans le contexte africain.

Il faut savoir que depuis son lancement en 2008, le bitcoin, comme les cryptos de manière générale, demeure largement complexe pour la plupart des utilisateurs ordinaires. Initialement conçu comme un moyen de transfert de fonds sans intermédiaire, le bitcoin promettait une alternative économique pour les envois d’argent. Une perspective cruciale pour les populations à faibles revenus.

Cependant, après plus de 15 ans, ses avancées ont été limitées par des frais de transaction élevés et des problèmes d’évolutivité. En la matière, la plateforme crypto a encore du chemin à parcourir. Même si des évolutions récentes, comme le Lightning Network, ouvrent la voie à des transactions plus rapides et moins coûteuses.

Pour autant, la complexité des cryptos évoquée plus haut demeure une réelle difficulté pour de nombreux utilisateurs. Les longues adresses alphanumériques et le risque de perte de fonds en cas d’erreur de saisie sont des barrières à l’adoption généralisée.

Sans compter que l’accent mis sur l’inclusion financière ne rassure guère les populations rurales dépourvues de smartphones et de connexion internet. Ceci est particulièrement vrai en Afrique où le taux de pénétration d’internet, condition sine qua non de l’utilisation des cryptos, est l’un des plus faibles du globe.

En somme, malgré son potentiel révolutionnaire, le bitcoin reste en grande partie inaccessible pour de nombreuses personnes. Surmonter ces défis implique impérativement de simplifier son utilisation et de développer des infrastructures adaptées à tous les utilisateurs. Ce, indépendamment de leur niveau de familiarité avec la technologie. C’est là que la startup Machankura entre en jeu.

Machankura promeut les opérations en bitcoin sans internet

Bitcoin sans internet. Ces trois mots suffisent à résumer ce que fait concrètement Machankura. Elle rend en effet possible les opérations en bitcoin sans nécessairement recourir aux services d’internet. Évidemment, vous devez vous poser la question de savoir comment cette firme y arrive. Il faut dire que cette dernière a réussi à se démarquer de par l’extrême simplicité de son modèle opérationnel.

Il faut savoir que Machankura, fondée par Kgothatso Ngako, permet aux utilisateurs d’envoyer et de recevoir des BTC directement via des numéros de téléphone portable. Le fonctionnement de ce service repose concrètement sur l’utilisation de codes de messages USSD pour les transactions, avec un numéro spécifique attribué à chaque pays. Autrement dit, Machankura exploite l’infrastructure mobile money, un service très florissant sur le continent pour les paiements, pour fonctionner.

L’approche est plus que pertinente d’autant qu’elle offre une accessibilité maximale aux services de Machankura. Ceci, même pour les utilisateurs disposant d’appareils plus anciens dépourvus des fonctionnalités modernes des smartphones. De plus, ceux-ci sont guidés à travers un processus d’enregistrement simple et peuvent acheter des bitcoins sous forme de bons dans des magasins locaux. Des bons qu’ils peuvent ensuite échanger en utilisant un code de référence. Le tout pour des frais de transaction de seulement 1 % prélevés lors de l’envoi de BTC à d’autres utilisateurs. Un coût qui reste largement compétitif par rapport aux options traditionnelles existantes. Conséquence, Machankura connaît une vraie hype dans plusieurs pays d’Afrique, notamment au Ghana, au Kenya et au Nigeria.

Vers une adoption renforcée du bitcoin ?

Comme nous venons de le voir, l’aspect révolutionnaire de Machankura réside dans sa capacité à rendre le bitcoin, la crypto la plus populaire du marché accessible. Et ceci, sans connexion internet. Cette fonctionnalité semble tomber à point nommé. Les analystes estiment qu’elle devrait ouvrir la voie à une adoption généralisée dans des régions où l’accès à internet peut être limité ou coûteux, notamment en Afrique.

De plus, les montants des transactions sont libellés en satoshis, la plus petite unité monétaire de Bitcoin. Ceci fait que les transactions sont accessibles, même pour de petites sommes. À titre d’exemple, 10 dollars de BTC correspondent à environ 142 500 satoshis. Il est évident que Machankura offre, par ce choix stratégique, une flexibilité et une accessibilité accrues à ses utilisateurs.

En proposant par ses services, une alternative pertinente aux monnaies fiduciaires souvent affectées par l’hyperinflation dans certaines régions d’Afrique, Machankura contribue à l’autonomisation financière de millions de personnes. En somme, cette plateforme Fintech ouvre de nouvelles perspectives pour l’utilisation du bitcoin à travers une solution simple, abordable et accessible à un large éventail d’utilisateurs. Notamment, ceux des pays aux économies émergentes. Pour le moment, la plateforme en compte 13 600, mais elle est particulièrement ambitieuse. Elle s’est fixé comme objectif d’apporter une vraie autonomie financière aux africains en les aidant à détenir leurs propres clés privées. Nul doute que si elle y arrive, elle s’imposera comme l’une des firmes ayant aidé le bitcoin à se positionner sur le continent africain. Un territoire où la crypto gagne du terrain année après année.

Conclusion 

Somme toute, l’émergence de Machankura marque une étape significative dans l’évolution de l’utilisation du bitcoin en Afrique. Face aux défis persistants d’accessibilité et de coûts associés aux transactions crypto, cette startup propose une solution novatrice facilitant les opérations en bitcoins sans nécessiter de connexion internet. En exploitant l’infrastructure des services de mobile money, Machankura rend les transactions en bitcoin accessibles à tous les utilisateurs. Cette approche simplifiée et économique ouvre la voie à une adoption généralisée du bitcoin en Afrique. Son modèle prometteur pourrait bien révolutionner l’écosystème financier du continent et positionner le bitcoin comme une solution viable pour les économies émergentes.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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